The Libraries Didn’t Burn
despite books kindled in electronic flames.
The locket of bookish love
still opens and shuts.
But its words have migrated
to a luminous elsewhere.
Neither completely oral nor written –
a somewhere in between.
Then will oak, willow,
birch, and olive poets return
to their digital tribes –
trees wander back to the forest?
Les bibliothèques n’ont pas brûlé
même si les livres numérisés ont enflammé la toile.
L’écrin des bibliophiles n’a pas fini
de s’ouvrir et de se fermer.
Mais ses mots ont migré
vers un ailleurs luminescent.
Ni tout à fait oral ni tout à fait écrit –
une zone intermédiaire.
Les poètes du chêne, du saule,
du bouleau, de l’olivier rejoindront-ils
leurs tribus numériques
et les arbres regagneront-ils la forêt ?
Ghosts and Fashion
Although it no longer has a body
to cover out of a sense of decorum,
the ghost must still consider fashion—
must clothe its invisibility in something
if it is to “appear” in public.
Some traditional specters favor
the simple shroud—
a toga of ectoplasm
worn Isadora-Duncan-style
swirling around them.
While others opt for lightweight versions
of once familiar tee shirts and jeans.
Perhaps being thought-forms,
they can change their outfits instantly—
or if they were loved ones,
it is we who clothe them
like dolls from memory.
Des fantômes et de la mode
Même s’il n’a plus de corps
à couvrir par souci de bienséance,
le fantôme ne peut ignorer la mode,
devant vêtir son invisibilité de quelque étoffe
s’il vient à « apparaître » en public.
Certains spectres, par tradition, préfèrent
le simple linceul,
une toge d’ectoplasme
qu’ils arborent à la Isadora Duncan,
tout en plis ondoyants.
D’autres se plaisent en versions plus légères
de leur jean et tee-shirt de naguère.
Ils sont parfois formes-pensées,
changeant de tenue en un instant ;
s’ils furent chers à notre cœur,
c’est nous qui les habillons
comme nos poupées d’antan.
Source des poèmes originaux d’Elaine Equi : https://poets.org/poet/elaine-equi