Un bravache opportuniste au XVIIe siècle

Jacques de Fonteny traducteur des Bravure del Capitan Spavento de Francesco Andreini (1607-1608)

Riassunti

Dès 1608, Jacques de Fonteny, érudit et membre influent des Confrères de la Passion, « soi-disant contrôleur des comédiens » à l’Hôtel de Bourgogne, traduit les Bravure del Capitan Spavento du comédien geloso Francesco Andreini (Venise, 1607). Opportuniste habile, il utilise cette traduction pour flatter Charles d’Angennes, espérant obtenir protection et privilèges, dont une loge à l’Hôtel de Bourgogne. Sa traduction paraît s’inscrire dans une stratégie politique et personnelle, au cœur de la controverse de 1608 entre les Accesi d’Austoni et la confrérie parisienne. La période explorée court de 1600 à 1629, dernière date où De Fonteny est actif au sein de la Confrérie.

In 1608, Jacques de Fonteny, a scholar and influential member of the Confrères de la Passion, “soi-disant contrôleur des comédiens” at the Hôtel de Bourgogne Theatre, translated the just published Bravure del Capitan Spavento by the Gelosi actor Francesco Andreini (Venice, 1607). As a shrewd opportunist, he used this translation to get Charles d’Angennes’s protection and privileges, including a reserved theatre box at the Hôtel de Bourgogne. His translation appears to be part of a political and personal strategy, at the heart of the 1608 controversy between Austoni’s Accesi troupe and the Parisian confraternity. The article examines the periode from 1600 to 1629, the last year De Fonteny was active within the Confraternity.

Schema

Testo integrale

p. 92-123

Introduction

Faiseur d’anagrammes et d’énigmes1, auteur à l’âge de vingt ans d’une sibylline pastorale (Le beau Pasteur, 1587)2, érudit ancien élève du collège de Navarre, Jacques de Fonteny3 est un « poète parisien en activité entre 1587 et 1629, futur maître et doyen des Confrères de la Passion4, “contrôleur des comédiens français et étrangers” auto-proclamé »5. Plus qu’une figure de lettré prolixe, il apparaît comme une personnalité ayant très à cœur de s’octroyer la bienveillance, voire l’appui et la protection d’un entourage choisi : sa Première partie des esbats poétiques… publiée en 1587 est un volume comprenant « un grand nombre de poèmes de dédicaces ainsi que de très nombreux sonnets dédiés à l’entourage et aux protecteurs de Fonteny »6 où il n’est pas rare que ce dernier se serve de la poésie comme marque d’amitié, le don de poèmes étant à ses yeux le meilleur témoignage de son amitié. Or cet élément est non négligeable dans la genèse de la traduction des Bravure del capitan Spavento, puisque c’est au dédicataire qu’il offre sa traduction en signe de bonnes relations entre amis. L’auteur de cette traduction est effet un lettré érudit, rompu à l’entrisme relationnel appuyé, dont les écrits littéraires servent souvent d’opportunistes desseins.

C’est en 1608 que Jacques de Fonteny entreprend de traduire les six premiers « discours » des soixante-cinq Bravure del Capitan Spavento (Venise, Somasco, 1607)7 de Francesco Andreini8, dès l’année suivant la publication italienne, donnant pour titre à sa traduction Les Bravacheries du Capitaine Spavente (Paris, Le Clerc, 1608). En 1638, Anthoine Robinot publie pour la seconde fois cette traduction avec le titre nouveau de Le Capitan, par un comédien de la trouppe [sic] jalouse9. Quant à la forme de l’œuvre que Fonteny choisit de traduire (Le Bravure…10), rappelons qu’il s’agit de soixante-cinq « ragionamenti », autrement dit une série de dialogues nourris et burlesques, hyperboliques jusqu’à l’absurde11, entre le Capitan Spavento da Valle Inferna, sopranominato il Diabolico et son serviteur Trappola (ed. 1607), complétés dans l’édition de 161812 par 30 autres Ragionamenti dont les répliques sont plus brèves.

En publiant ce texte, il s’agit pour Francesco Andreini d’échapper à l’éphémère de la création théâtrale dell’arte13. Pour figer son Capitan Spavento sur le papier, Francesco Andreini choisit le genre épique14. La langue « epico-burlesca »15 est typique du personnage de Capitano dell’arte, ce « milite superbo » ou soldat fanfaron à la limite entre comédie et tragédie16. Toutefois, le texte de Francesco Andreini est moins un texte pour la scène qu’un très long dialogue entre le zanni Trappola et le Capitan Spavento dont la rhétorique fut portée par l’acteur jusqu’en 1604.

Comment de Fonteny arrive-t-il à ce texte? Ou plutôt : comment ce texte arrive-t-il à de Fonteny ? L’homme a certes approché de près les comédiens italiens et c’est par ce biais direct que lui vient probablement l’occasion de s’emparer du texte : Francesco Andreini a-t-il fait don d’un exemplaire à de Fonteny ? Fonteny a-t-il été fasciné par le masque du Capitano17 au sein des troupes italiennes dont il est spectateur à Paris ? Autant d’interrogations sans réponses, mais le canal de transmission est probablement direct, par l’entremise des comédiens italiens de passage à l’Hôtel de Bourgogne entre les vingt dernières décennies du XVIe siècle et les premières années du XVIIe siècle18.

C’est en 1603-1604 que Fonteny est probablement en contact direct avec les Gelosi de Francesco Andreini, arrivés en France à l’automne 1603. Après avoir passé trente-six jours à Fontainebleau où séjourne la cour (oct.-nov. 1603), les Gelosi viennent réjouir le public parisien à l’Hôtel de Bourgogne où la compagnie d’Angela Maloni, présente à l’automne 1603, aurait cédé son bail dès janvier 160419 : avant son retour pour l’Italie, le Capitan Spavento s’est assurément produit sur les scènes parisiennes, au moins de janvier à avril 1604. De Fonteny en est alors probablement le spectateur direct.

En effet, les traces documentaires de Jacques de Fonteny le donnent comme une figure majeure proche des Confrères de la Passion, eux-mêmes gestionnaires de l’Hôtel de Bourgogne de 1548 à 166720. Or Jacques de Fonteny est très régulièrement cité dans les archives des baux et documents légaux relatifs à l’Hôtel de Bourgogne du 2 juin 1603 au 9 juillet 162921.

De Fonteny, les Confrères de la Passion et la controverse de février-mai 1608

De 1603 à 1629, le nom de J. de Fonteny apparaît de manière récurrente dans les minutes notariales impliquant la confrérie. On l’y trouve comme bailleur, comme ancien maître ou maître de la confrérie de la Passion, « soi-disant » contrôleur des comédiens, ou encore cité parmi les maîtres et adjudicataires du revenu de la confrérie de la Passion ou de l’Hôtel de Bourgogne (1622), parmi les « maîtres et gouverneurs » et enfin comme doyen de la confrérie (juin 1624-avril 162722). Tout aussi fréquentes sont les formules plus évasives du type « en la présence de Jacques de Fonteny ».

Dès le 2 juin 1603, c’est lui le principal signataire d’un bail, puis d’un accord financier avec les comédiens italiens, compagnons d’Angela Maloni (Virginia) et de son fils, aux côtés de Giulio Ricci (Pantalone)23. Signant au nom des doyens de la Confrérie, de Fonteny apparaît dans le bail comme contrôleur des comédiens, un statut qui semble lui conférer un certain pouvoir alors qu’il est déjà maître de la Confrérie : « Bail par Jacques de Fonteny […] contrôleur des comédiens français et étrangers, maître de la confrérie de la Passion, agissant au nom des doyens, maîtres et anciens maîtres de ladite confrérie » pour la location aux italiens « de la grande salle de l’Hôtel de Bourgogne avec toutes les loges, du 1er juillet prochain au dernier jour de la semaine de la mi-carême, moyennant 1500 livres de loyer »24. À compter de cette date, il est possible de retracer l’évolution relationnelle de Jacques de Fonteny avec les Confrères de la Passion. Les différentes fonctions occupées par Fonteny révèlent un entrisme agressif et opportuniste, de la part d’un personnage faisant des pieds et des mains pour avoir tant soit peu de pouvoir autour de la gestion de l’Hôtel de Bourgogne aux côtés des Confrères, jusqu’au statut de doyen qu’il renâcle à devoir pourtant céder à Nicolas Réveillon à compter d’avril 1627.

Les différentes informations fournies par les Documents du Minutier central des notaires de Paris révèlent de la part du « Sieur de Fonteny » une indéniable volonté d’asseoir son autorité au sein des confrères et du fonctionnement l’Hôtel de Bourgogne. En premier lieu, Fonteny semble occuper un énigmatique statut de « contrôleur des comédiens » d’abord auto-proclamé (car initialement contesté) avant de devenir officiel. En effet, dans le « bail par Jacques de Fonteny […] agissant au nom des doyen, maîtres et anciens maîtres de ladite confrérie » avec les comédiens italiens d’Angela Maloni en juin 1603, il apparaît en tant que « contrôleur des comédiens français et étrangers »25, mais ce titre semble d’autant plus controversé que le 29 mai 1608 la protestation du comédien italien Battistino Austoni à son encontre l’indique « soi-disant contrôleur des comédiens » et que les confrères affirment « qu’il n’y a jamais eu de contrôleur des comédiens »26, éléments réitérés dans l’« action contre Jacques de Fonteny, soi-disant contrôleur des comédiens » le 29 mai 160827.

Pourtant, cinq ans après la controverse de 1608, on le retrouve le 17 octobre 1613 dans un bail signé avec les comédiens italiens menés par l’Arlequin Tristano Martinelli et Lelio (Giovan Battista Andreini) au titre bel et bien réitéré de contrôleur des comédiens28. Le bail renouvelé avec les mêmes comédiens italiens en avril 1614 rappelle ce même statut, désormais bien officiel et incontesté29. Il en est de même en avril 1627 dans le cadre d’une transaction concernant la fin de son mandat de doyen où il apparaît à nouveau en « bourgeois de Paris, contrôleur des comédiens français et étrangers »30. Un bail signé avec les comédiens français du prince d’Orange31 en juillet 1627, cite derechef Fonteny comme « contrôleur des comédiens français et étrangers »32, puis à nouveau en novembre 1627 dans un bail avec les « comédiens français du roi »33. En somme, de statut probablement auto-proclamé34 en 1603 puis dénoncé comme indu en 1608, Fonteny finit par obtenir le titre officiel de contrôleur des comédiens, le conservant au moins jusqu’en 1627.

Les vicissitudes de son affiliation aux Confrères font soupçonner l’attitude d’un personnage qui œuvrerait pour conserver ou retrouver coûte que coûte un statut influent dans la gestion de l’Hôtel de Bourgogne. En 1603, il est « maître de la confrérie de la Passion, agissant au nom des doyens, maîtres et anciens maîtres de ladite confrérie »35, maîtrise qu’il semble avoir perdue en 1608 puisqu’on le dit « ayant appartenu à leur communauté »36 ainsi qu’en juillet 1610 où il figure parmi les « anciens maîtres et gouverneurs de la confrérie »37, puis en mai et septembre 1613 parmi les « anciens maîtres »38, et en juillet 1616 comme ancien maître et gouverneur39. On le retrouve néanmoins parmi les « maîtres de la confrérie de la Passion » dans un bail et divers accords co-signés entre les « comédiens français ordinaires du roi » et les italiens de Giovan Battista Andreini (Lelio), locataires de l’Hôtel de Bourgogne entre juillet et octobre jusqu’au 16 novembre 162140, ainsi que parmi d’autres « maîtres » d’un bail en août 1621 avec les mêmes « comédiens [français] du roi »)41.

Jacques de Fonteny figure toujours parmi les « maîtres » en août 1622 dans le bail pour le loyer d’un des deux magasins de l’Hôtel de Bourgogne42, puis parmi les « maîtres et adjudicataires du revenu de la confrérie de la Passion »43, un statut réitéré dans les termes du bail avec les comédiens du prince d’Orange la même année, cité parmi les « maîtres et gouverneurs de la confrérie de la Passion »44 et toujours parmi les « maîtres de la confrérie » en octobre 162245. Fonteny figure ensuite dans la liste de « bourgeois de Paris, adjudicataires du revenu de l’Hôtel de Bourgogne » en février 1623 dans un bail avec les « comédiens ordinaires du roi »46 et toujours « maître » à la fin de la même année47. C’est de juin 1624 à décembre 1626 qu’il figure au rang de « bourgeois de Paris, doyen » aux côtés d’autres maîtres48. La transaction d’avril 1627 par laquelle Fonteny consent avec la plus grande réticence à se désister de son statut de doyen révèle les prétentions d’influence du personnage « qui prétendait, en vertu de lettres de cachet, pouvoir être prolongé pour trois années dans les fonctions de doyen, se désiste de ses prétentions et consent que Réveillon exerce la charge ; en compensation, les maîtres de la confrérie acceptent que Fonteny jouisse d’une sixième place de maître, sa vie durant »49. En conséquence, il retrouve son seul statut de « contrôleur » et « maître » à compter de juillet et septembre 162750 mais, outre son rôle de « contrôleur » toujours en vigueur ou figurant encore parmi les « maîtres et gouverneurs » en 162851, il bénéficie du titre d’« ancien doyen » dans le bail de location avec les comédiens ordinaires du prince d’Orange en juillet 162952.

Un dernier élément de la vie privée de Jacques de Fonteny pourrait aussi expliquer sa présence parmi les Confrères. En effet, la notice biographique associée à la numérisation en ligne du manuscrit du Le Livre d’Énigmes de Jacques de Fonteny53 s’interroge en ces termes : « il est curieux qu’un homme de plume s’adonne à la céramique, à moins qu’il ne s’agisse là de son véritable métier ou d’une profession première. On retrouve dans les archives du Châtelet des Fontenay – autre graphie possible de Fonteny – graveurs en pierreries, notamment pour le compte d’Henri IV – et l’appartenance du poète aux milieux de l’artisanat d’art permettrait de comprendre son intégration à la Confrérie de la Passion qui recrute parmi les maîtres artisans parisiens. Car c’est bien comme bourgeois parisien – mais sans indiquer de profession – qu’il est présenté dans les différents documents de l’Hôtel de Bourgogne »54.

Or peut-être n’y a-t-il rien de curieux à ce que cet homme de plume s’adonne à la céramique, d’autant moins si c’est l’inverse qui aurait pu se produire et qu’il s’agisse en réalité d’un artisan… qui s’adonnerait à la plume. En effet, ce Livre d’Énigmes contient l’illustration d’un passementier55 ce qui vaut à l’éditeur en ligne ce commentaire : « un homme assis devant un métier à tisser. Pourquoi Passementier (fabricant d’ornements, rubans, broderies, galons, cordons, franges) plutôt que Tisserand ? Le métier paraît bien large pour la passementerie. On entrevoit dans sa main gauche la navette qui passe entre les rangs de fils de trame »56. Cette même notice biographique n’exclut d’ailleurs pas que de Fonteny eût exercé un autre « véritable métier ou […] profession première » avant celle de lettré dont il se revendique.

D’ailleurs, une question se pose de façon centrale : si les confrères qui deviennent doyens entre 1606 et 1627 sont tous issus de corporations d’artisans, comment Jacques de Fonteny eût-il pu y prétendre, s’il n’était qu’un « bourgeois de Paris » qui n’eût fait partie d’aucune de leurs corporations ? En effet, Charles Poudrac (doyen entre 1606 et 1609) est un marchand bourgeois de Paris ; Achille Brice (doyen entre mai 1607 et 1610) est tireur d’or et d’argent ; Pierre Morin (doyen entre 1613 et 1615) est maître-maçon ou tailleur de pierre ; Vespasien Brosseron (doyen en 1618) est « maître tissutier-rubannier ». Enfin, Nicolas Reveillon57 (et/ou son fils) en personne, qui succède à de Fonteny, est un probable « maître étameur » exerçant rue de la Tannerie à Paris. Bref, tout inciterait à penser que de Fonteny eût exercé une profession bien distincte de celle de simple lettré.

Or il se trouve que Jacques de Fonteny épouse le 4 juillet 1600 Guillemette Villot, la veuve d’un tireur d’or et d’argent, mariage ratifié le 7 septembre 1601. De deux choses l’une : compte tenu des mariages généralement infra-corporatistes58 au sein des artisans de Paris, soit Fonteny est lui-même tireur d’or et d’argent de son métier, soit il est le fils de l’un d’entre eux. Ajoutons que les statuts de la corporation des tireurs d’or, définis par lettres patentes de Henri II (1551 et 1557)59, semble offrir une situation avantageuse aux veuves des artisans tireurs d’or puisqu’elles jouissent des mêmes privilèges qu’eux, dont – en épousant ceux des compagnons qui auraient été apprentis cinq ans chez les maîtres – celui d’affranchir lesdits compagnons du chef-d’œuvre dû par les autres maîtres dudit métier60. Ainsi, Fonteny aurait pu être de ces compagnons-apprentis qui, en épousant la veuve d’un maître, serait lui-même devenu maître tireur d’or sans l’obligation du chef d’œuvre à produire. Il ne s’agit là que d’hypothèses ouvertes, mais une chose est certaine : Jacques de Fonteny fait une bonne opération en épousant la veuve Villot (qui ne sait ni écrire, ni signer) compte tenu des 1500 écus61 qu’il reçoit en dot comme le spécifient les documents relatifs au contrat de mariage62.

En outre, le statut professionnel de certains confrères de la Passion cités avec de Fonteny dans les minutes notariales confirmerait l’appartenance de nombre d’entre eux à ce corps de métier ou à des corps apparentés (passementiers, boutonniers ou tireurs d’or)63. Ceci n’exclut donc pas que Fonteny ait pu en faire partie en tant que bourgeois de Paris, ce qui expliquerait sa place parmi les maîtres de la Confrérie64, soit en raison de son éventuelle appartenance à la corporation des tireurs d’or et d’argent, soit grâce à l’alliance matrimoniale avec la veuve Villot.

Enfin, dans sa quête acharnée de privilèges comme maître (et plus, si possible) de la Confrérie, Jacques de Fonteny se trouve au cœur d’une controverse65 entre février et mai 1608 dont il importe de reconstituer la chronologie puisque c’est précisément à cette date qu’il produit les Bravacheries. En effet, s’appuyant sur le contrat du 15 février 1608 en vertu duquel six loges sont réservées aux maîtres, les comédiens italiens du Duc de Mantoue (Vincenzo I Gonzaga), dont Battistino Austoni (zanni Cola), déplorent le 29 mai 1608 que Jacques de Fonteny, se serait arrogé une sixième loge à laquelle il prétendrait à titre personnel : « soi-disant contrôleur des comédiens, [Fonteny] prétend être ‘seigneur’ d’une loge qu’il aurait reçue en don du roi, et que ce serait la loge de Dom Juan66, où est à présent le vidame du Mans [Angennes, Charles d’] »67. De telles prétentions valent à Jacques de Fonteny l’opposition de l’ensemble des Maîtres qui ratifient ensuite l’engagement d’une action contre les exigences excessives du soi-disant contrôleur68.

Toutefois, l’influent Jacques de Fonteny semble avoir gain de cause : non seulement on le retrouve bel et bien contrôleur des comédiens dans nombre de minutes notariales comme déjà expliqué plus haut, mais les textes laissent clairement penser qu’il a fini par remporter des privilèges sur l’usage des fameuses loges, en obtenant vraisemblablement une qui lui serait réservée. En effet, Fonteny donne un premier signe d’une volonté de contrôle pointilleuse sur la grande salle et des loges de l’Hôtel de Bourgogne le 2 juin 1603 « au cas où » les italiens (dont Angela Maloni) ne seraient pas de retour, à condition qu’il leur verse la moitié du loyer69.

Si en 1607, Giulio Ricci et ses collègues italiens ne peuvent prétendre qu’« à la grande salle, théâtre et loges de l’Hôtel de Bourgogne, à l’exception des cinq loges réservées »70, à cette date de Fonteny ne bénéficie pas encore de loge réservée. En revanche, après avoir prétendu être seigneur d’une loge qu’il aurait reçue en don du roi au nom de ses bons et loyaux services, et suite à la controverse résumée ci-dessus, le bail signé le 7 avril 1609 par les comédiens français ordinaires du roi spécifie certes que le bail vaut à l’exception des cinq loges des maîtres, mais aussi « de celle des anciens, de celle du prince des Sots71 et de celle du sieur [Jacques] de Fonteny »72, clause qui se renouvelle selon les mêmes termes dans plusieurs baux de 161073, puis 161174, 161275, 161376, 161477. L’année 1621, le bail signé le 23 juillet en présence de Giovan Battista Andreini, ainsi que celui d’août 1621, précisent la formule « à l’exception des loges réservées »78 qui, on le suppose aisément, incluent à l’identique les mêmes conditions privilégiées. En juillet puis octobre 1622, le bail avec les comédiens du prince d’Orange d’une part, et celui que signent les « comédiens français » d’autre part, comportent la clause « à la réserve des autres loges accoutumées » ou « réservées »79, exactement comme si ces avantages étaient parfaitement entrés dans les mœurs de tels baux. On constate une très légère évolution (temporaire ?) début 1623 où cette fois-ci c’est « à la réserve des cinq loges des maîtres, de celle des anciens maîtres, de celle des Tonneaux et de la moitié de la loge du sieur de Fonteny »80 mais la fin de l’année confirme bien dans deux baux avec les comédiens français, la « réserve des cinq loges des maîtres, de celle des Tonneaux, de celle du sieur [Jacques] de Fonteny, et de la loge des anciens maîtres »81. Si l’année 1624 ne paraît pas réserver de loge spéciale, dès 1625 la formule ressurgit alors que Fonteny est doyen82, de même que dans le bail de J. de Fonteny avec les « comédiens espagnols de la reine »83, puis avec les comédiens français84. La formule « à l’exception des loges réservées » ou « accoutumées » reste inchangée en 162685, 162786, 162887 et 162988. Il semble donc bien que non seulement de Fonteny ait obtenu puis conservé sa loge personnelle après l’affaire de 1608, mais que d’autres encore aient pu en bénéficier à sa suite.

Un ultime signal, et non des moindres, traduit la volonté de puissance de l’opportuniste de Fonteny sur la Confrérie : c’est sa réticence à abandonner son statut de doyen comme il le devrait début 1627. Contre cession de son statut de doyen, une transaction est menée, par laquelle le Sieur de Fonteny – « qui prétendait, en vertu de lettres de cachet, pouvoir être prolongé pour trois années dans les fonctions de doyen, se désiste de ses prétentions » – obtient en échange une ultime faveur : « en compensation, les maîtres de la confrérie acceptent que Fonteny jouisse d’une sixième place de maître, sa vie durant »89. Ce 24 avril 1627, il semblerait donc qu’il finisse même par obtenir une modification des statuts de la Confrérie dès lors que « les maîtres et gouverneurs de la confrérie étaient normalement au nombre de cinq »90. Aussi trouve-t-on, de 1609 à 162591, dans le texte des baux signés avec les comédiens à l’Hôtel de Bourgogne la précision des « cinq loges des maîtres » réservées et « celle du Sieur de Fonteny » qui vient s’ajouter aux cinq réglementaires jusqu’à ce qu’il obtienne cette sixième place officielle de maître à vie, en avril 1627.

Par conséquent, si son nom figure toujours parmi les actes ultérieurs à cette date, mais il cède bel et bien sa place de doyen à Nicolas Réveillon à compter de 1627 et cela, au moins jusqu’en septembre 1629 où Fonteny obtient fort probablement d’apparaître comme « ancien doyen »92.

Lien entre choix du dédicataire et choix du sujet : un opportunisme politique ?

Si Jacques de Fonteny entretient des liens de clientélisme dans un vaste réseau aristocratique93, c’est à ce réseau qu’appartient Charles d’Angennes, Vidame du Mans auquel Fonteny dédicace les Bravacheries en 1608. Nous avons vu que l’emprise de Fonteny sur la Confrérie semble se renforcer précisément à compter de 1608, date après laquelle il obtient sa loge réservée pourtant largement contestée par les comédiens alors dirigés par Battistino Austoni94. Or la traduction des Bravure de Francesco Andreini coïncide d’autant plus avec les exigences du spectateur de Fonteny qu’il l’effectue précisément au beau milieu chronologique de la controverse décrite plus haut, entre la date du contrat signé par les comédiens italiens (mi-février 1608) et la date à laquelle les Confrères prennent position contre lui aux côtés des comédiens (fin mai 1608). En effet, le frontispice de la traduction donne les Bravacheries « traduictes par I.D.F.P.95/ à Paris,/ par David Le Clerc, rüe Fre-/mentel au petit Corbeil, pres/ le puits Certain./ avec privilege du Roy/ mcdviii » et l’extrait final du privilège d’édition, sur la dernière page du volume, indique que ce privilège est « donné à Paris, le dernier Mars 1608 »96.

Étant donné que Fonteny « prétend être ‘seigneur’ d’une loge qu’il aurait reçue en don du roi, […] où est à présent le vidame du Mans [Angennes, Charles d’] »97, il est légitime de supposer que l’épître dédiée au Vidame qui ouvre la traduction des Bravacheries trahisse une démarche intéressée de Jacques de Fonteny, avec pour objectif d’obtenir la loge en question par l’entremise dudit Charles d’Angennes. Ainsi, de même que de Fonteny avancera l’existence de lettres de cachet en 1627 pour faire valoir (en vain) ses droits à demeurer trois années supplémentaires doyen des Confrères98, il a très bien pu obtenir d’autres avantages en échange – par exemple – d’une dédicace de ses Bravacheries ou d’autres œuvres littéraires ou poétiques99. Le choix de la figure du Capitaine Spavento pour obtenir la protection du Vidame du Mans n’est probablement pas anodine non plus. Il pourrait paraître étrange que de Fonteny dédie à un Capitaine de la cour de France un portrait de Capitaine épique, ridicule et grandiloquent, mais « Fonteny a beaucoup pratiqué le don de poèmes qu’il considère comme le meilleur témoignage de son amitié. Une série de pièces poétiques, intitulées Étrennes (de La Mouche, de l’Âne, de l’Œuf pascal), sont des éloges paradoxaux que Fonteny a offerts à certains de ses amis proches, notamment à Pierre de L’Estoille »100. Le destinataire de l’épître dédicatoire est bel et bien un Capitaine, le « très-Illustre, et très-haut Monseigneur Charles d’Angenes, Vidame du Mans, Marquis de Pisany, Baron de S.Gouart, et Thallemont, Capitaine des cent Gentils-hommes de la maison du Roy, et Colonnel general de l’infanterie Italienne »101. Charles d’Angennes (1577-1652102) est seigneur et marquis de Rambouillet, marié le 27 janvier 1600 à Catherine de Vivonne, salonnière à l’Hôtel de Rambouillet jusqu’à sa mort en 1667. En outre, le Vidame occupe une charge prestigieuse qui fait de lui un très proche du roi Henri IV comme « capitaine de cent gentilhommes de la Maison du Roi »103. Il s’agit en effet de la garde rapprochée, clairement militarisée, de sa Majesté Royale. Charles d’Angennes figure parmi cette garde104, faite de capitaines, de lieutenants et de gardes du corps : on le voit, le choix de la figure du Capitaine [Spavento] est parfaitement explicable.

Rappelons en outre que l’épouse de Charles d’Angennes est la romaine Marquise de Pisany (Catherine de Vivonne Rambouillet), protectrice des arts et des lettres et animatrice de salons, dont Isabella Andreini fait l’éloge dans deux des sonnets de ses Rime publiées à Paris en 1603, (Alla marchesa di Pisani et Sonetto a Madama la Vidama d’Umans)105. Il s’agirait donc bien là d’une cible multiple et choisie avec soin, que Fonteny cherche à toucher : celle du Vidame, mais aussi celle de son entourage où gravitent les Andreini et l’entourage proche du roi qui, probablement, lui favorise les fameuses lettres de cachet dont il se prévaut.

Dans l’épître à d’Angennes, Fonteny ne dissimule d’ailleurs pas ses velléités d’entrisme parfaitement opportuniste envers son dédicataire, dans une rhétorique de l’éloge qui frôle la flagornerie à l’encontre d’un Capitaine dont il file sans vergogne la métaphore avec la figure du Capitan Spavento de Francesco Andreini – mêlant champ lexical de la guerre et celui de la flatterie littéraire. Le choix de ce masque de la comédie dell’arte n’est donc pas anodin. Il s’adresse à un de ces « Illustres Seigneurs qui chérissent les Lettres et les Lettrés » capables d’unir, à l’instar de Charles d’Angennes, « Mars et Minerve ensemble » exactement comme le masque du Capitan Spavento.

Les Bravacheries face à l’absence scénique du Capitano à Paris en 1608

Mais il y aurait peut-être une autre et ultime motivation opportuniste pour de Fonteny, qui complèterait un profil déjà versé dans la poésie virtuose106 et dans les tentatives d’écriture théâtrale107. Il s’agirait cette fois de puiser dans le répertoire – si prisé du public parisien en ce début du XVIIe s. – qu’est le théâtre des italiens à l’Hôtel de Bourgogne. En effet, l’érudit traducteur justifie son entreprise par l’occasion d’une traduction utile, non pas à son destinataire qui manie aisément la langue italienne108, mais à tout un chacun qui « n’entend pas l’italien » afin de « faire entrer en l’intelligence de ceux qui n’ont la langue italienne, ces Bravacheries qui sont encore rares en France pour n’y avoir esté imprimées que maintenant ».

Fonteny ajoute donc l’argument de la rareté à celui de l’italianité des Bravacheries comme motivation à leur traduction. La rareté éditoriale est effective puisque le texte n’est publié qu’en Italie (Venise, ed. Somasco, 1607). En outre, si les traductions de textes italiens de théâtre entre XVIe et XVIIe siècles ne sont pas rares109, celles de textes signés par des comédiens professionnels italiens restent très limitées110, non seulement en raison de leur faible diffusion en France mais aussi à cause de leur nature qui ne reflète qu’en partie leur répertoire. Essentiellement consacré à la création scénique all’improvviso, ce dernier n’a que rarement une forme éditoriale dont la traduction aurait peu d’intérêt littéraire en France au XVIIe111. Or, si elles reflètent bel et bien la rhétorique du Capitan Spavento telle que la pratiquait Francesco Andreini112 à la scène, les Bravure italiennes ont néanmoins la particularité de se situer à mi-chemin entre une prouesse littéraire de son auteur et son souhait de fixer pour la postérité le masque traditionnel dell’arte dans une mémoire de papier. C’est en effet probablement le style ampoulé et parodique du texte qui attire Jacques de Fonteny dans son choix : une motivation qui dérive bien loin des intentions originelles du comédien Francesco Andreini113 au moment de la publication de son texte.

Or, il convient aussi de situer la traduction des Bravacheries dans la chronologie de la présence en France du masque du Capitano parmi les comédiens italiens à Paris. Régulièrement présent au sein des compagnies professionnelles itinérantes (1583-1670)114, le rôle du Capitano115 est un emploi qui figure obligatoirement au sein de la hiérarchie des troupes italiennes116. Ainsi, les premiers Capitani de passage en France sont-ils Silvio Fiorillo (Capitan Mattamoros, présent avec les Gelosi dès la tournée 1600-1601117), Francesco Andreini (Capitan Spavento à Paris en 1603-1604), à des dates où de Fonteny figure sur les premiers contrats avec les comédiens italiens et/ ou assiste à leurs représentations118.

Francesco Andreini est attesté comme capitano au sein des Gelosi dès 1592 et ce jusqu’en 1604 au décès de son épouse Isabella sur le chemin du retour de Paris119. C’est au moins lors de la tournée des Gelosi à Paris (1603-1604) que Jacques de Fonteny a pu voir sur scène Francesco dans le rôle du Capitan Spavento da Valle Inferna. Sa présence est attestée à partir de mars 1603120, succédant probablement à l’Hôtel de Bourgogne à la compagnie d’Angela Maloni qui y réside en mai-juin 1603 puisque les Gelosi jouent à Paris dans la résidence de Gabrielle d’Estrées121. En novembre 1603, la troupe des Andreini demeure trente-six jours au château de Fontainebleau pour revenir ensuite à Paris jusqu’en avril 1604. Le 4 janvier 1604, ils mettent en scène la tragédie Il califfo d’Egitto à l’Hôtel de Bourgogne122. C’est donc probablement au moins entre fin 1603 et le printemps 1604 que Jacques de Fonteny voit, rencontre ou découvre l’existence du Capitan Spavento da Vall’Inferna.

Mais la traduction de Fonteny est aussi contemporaine de la présence des comédiens Accesi123 entre 1607 et 1608 à Paris, en l’absence cette fois de Francesco Andreini et fort probablement en l’absence du rôle du Capitano dans la troupe présente. En effet, il semble qu’aucun comédien n’occupe le rôle de Capitano dans la compagnie présente à Paris en 1607-1608. Si une source A.m.at.i. de 2006 intègre le Capitano Rinoceronte (Girolamo Garavini) dans la compagnie des Accesi en route pour Paris en 1607124, la même source l’atteste en réalité beaucoup plus vraisemblablement au sein des Fedeli restés à Mantoue pour les fêtes en l’honneur de Francesco Gonzaga et Margherita di Savoia125 dès juin 1608126, ce qui rendrait parfaitement impossible sa présence à Paris au sein des Accesi. S’il est impossible d’affirmer que Capitan Rinoceronte127 fît partie de la troupe de Accesi pour cette tournée parisienne, l’acteur constitue néanmoins l’un des héritiers du répertoire du Capitano128.

L’autre Capitano susceptible d’être en France à la même époque serait Silvio Fiorilli129, qui fait partie des Accesi depuis au moins 1601130, puis en 1607 puis à nouveau en 1611. Mais sa présence à Naples est attestée entre 1604 et 1609131 pour des périodes si longues qu’elles rendent sa présence rigoureusement impossible pour la tournée parisienne de 1607-1608 avec les Accesi.

Après une présence systématique dans la compagnie italienne des Gelosi132 en France et ce, jusqu’en 1604, il semblerait que le seul Capitano marquant, de retour sur le sol français, ait été Girolamo Garavini [Jérôme Garravini] (Capitan Rinoceronte), attesté le 17 octobre 1613 aux côtés des Fedeli de Giovan Battista Andreini133.

Bref, force est de constater la probable absence de toute figure de Capitano dans la compagnie italienne lors de la tournée 1607-1608, période à laquelle Fonteny traduit les Bravure. Ainsi, lorsque le traducteur érudit parle de rareté, ce terme cacherait-il aussi une rareté scénique de quatre années consécutives, dont le traducteur et non moins assidu spectateur des comédiens italiens s’emparerait pour combler un vide et occuper opportunément et prestigieusement, aux yeux du Vidame du Mans, cette absence scénique temporaire ?

Enfin, la traduction des Bravure positionne aussi peut-être de Fonteny du côté du clan qui lui est habituellement favorable (Charles d’Angennes et le fantôme de Francesco Andreini en Capitano) et contre celui qui s’oppose à lui (Battistino Austoni et les Accesi) en pleine controverse sur la fameuse loge prétendument réservée. En effet, non seulement – et comme souvent – les Fedeli et les Accesi ne sont pas dans les meilleurs termes en 1607-1608134, mais un passage de la dernière édition du traité du chef des Accesi, Pier Maria Cecchini (1601135) enrichi et intitulé Frutti delle moderne commedie (1628)136 – l’une des premières codifications théoriques du travail du comédien dell’arte – rappelle entre les lignes cette rivalité, précisément à propos du masque du Capitano. En effet, la version de 1628 contient des remarques et conseils sur le jeu nécessaire au comédien chargé du Capitano137 qui, s’ils font l’éloge de l’incommensurable Silvio Fiorillo (Capitan Mattamoros), ne semblent pas si flatteurs à l’encontre de Francesco Andreini138 : les lignes de Cecchini ressemblent fort à un subtil dénigrement de l’acteur dans sa fonction de Capitano, en faveur de Silvio Fiorillo. S’il ne tarit pas d’éloge au sujet de Capitan Mattamoros, considéré comme l’inventeur de ce rôle et qui « pour faire le capitaine espagnol n’a eu personne qui le dépasse et peut-être très peu qui puissent l’égaler »139 notamment parce qu’il est ici présenté comme le seul capable de jouer en espagnol, comment ne pas voir le dénigrement parodique du style rhétorique du Capitan Spavento dans cette analyse de Cecchini, à une époque où les rapports avec le fils – Giovan Battista Andreini – se sont encore dégradés après la crise de 1620-21140? La comparaison entre les deux extraits ci-dessous révèle un Cecchini qui décoche une flèche en direction de la rhétorique du Capitan Spavento :

[Capitano] « Dirai, che per Bacile porti il Coliseo di Roma, per liscia l’acqua bollente del Bollicane di Viterbo, per sapone la Ritonda, per netta orecchie la Colonna Traiana, per rasoio la Falce della Morte, per Forbice le due aguglie Hieroglifiche, per Pettine il rastro di Polifemo, per specchio lo scudo d’Atlante, e che conduca seco Morfeo, Famoso, e Febetore, Ministri del sonno perché mi scaccino dal volto l’Arpie, importunissime mosche ».

Francesco Andreini, Le bravure del Capitan Spavento, Ragionamento Decimo, Venezia, Somasco, 1624, p. 20 (1607, réed. 1624).

« Ch’egli si vanti di Generalissimo in Fiandra, questo si è veduto in altri a’ quali per ischerzo sono state appresentate patenti false. Ma ch’egli ha il Coliseo di Roma per pallone e la torre de gl’Asineli da Bologna per bracciale, e che se ne vadi trastulando per solazzo, oh, questo non si può udire senza tenerlo per pazzo, e, se tale, perché poi darli tua figlia o tua sorella per moglie ? »

Piermaria Cecchini, Frutti delle moderne… (1628), in Ferruccio Marotti, Giovanna Romei, op. cit., p. 86.

Ainsi, non seulement Jacques de Fonteny saisit l’opportunité de flatter le Vidame du Mans dont il espère la protection en 1608, en lui offrant ses Bravacheries dans un contexte compliqué tant avec les comédiens italiens qu’avec les Confrères de la Passion, mais il semblerait que le choix d’un texte rattaché aux Andreini traduise aussi une option opportuniste qui viserait à se positionner pour un camp plutôt que l’autre : profitant de la rareté du Capitano, absent de la compagnie des Accesi en ce printemps 1608, de Fonteny saisirait l’occasion d’un rappel-hommage nostalgique au père de Giovan Battista, comico fedele, mais aussi direct héritier de ces comédiens Gelosi dont Fonteny ranime ainsi la présence face aux Accesi de Battistino Austoni et Pier Maria Cecchini. En effet, si à la date des Bravacheries, les Fedeli, désormais dirigés par Giovan Battista, le fils du Capitano da Valle Inferna, sont restés à Mantoue, leur ombre plane par anticipation sur la traduction de l’érudit. Ils ne viendront à Paris qu’en 1613.

Conclusions

L’opportunisme du « Sieur » de Fonteny, qui consiste à traduire le texte de l’un des premiers et plus importants Capitani sur le sol italien ayant aussi marqué la scène française de sa présence, se révèle complexe et conditionné par les circonstances à plus d’un titre. Toutefois, un faisceau de contingences révèle à quel point le choix de traduire le texte naît d’une motivation moins littéraire que conjoncturelle et fortuite. La présence ou l’absence de certains comédiens italiens, la nécessité de se faire bien voir ou de s’imposer au sein des Confrères de la Passion comme un homme de théâtre, celle de se servir du texte comme d’un levier pour gagner l’appui d’un protecteur (Charles d’Angennes) constituent autant d’éléments qui font de ce texte une traduction en apparence anodine mais qui n’a pas encore révélé tous ses mystères. Les pistes empruntées ont montré que s’interroger sur les déclencheurs fortuits et opportunistes d’écriture peut aussi servir à éclairer le texte en question par les multiples stimuli ayant conduit à sa genèse : ainsi, observées non plus seulement du point de vue du résultat littéraire (la traduction française), mais sous l’angle de leurs causalités opportunistes, les Bravacheries racontent aussi l’histoire d’un contexte créatif complexe gravitant autour de l’Hôtel de Bourgogne, des comédiens italiens et des Confrères de la Passion.

Annexe

Tableau chronologique des différents statuts de Fonteny (1603-1629). Source : Alan Howe, Le Théâtre professionnel à Paris. Documents du minutier central des notaires de Paris, Paris, Centre historique des Archives nationales, 2000.

Dates

Statut de J. de Fonteny [tel que cité dans A. Howe, op. cit.]

2 juin 1603

Conseiller et Secrétaire de Madame sœur unique du roi [Catherine de Bourbon] Contrôleur des comédiens français et étrangers. Maître

5 sept 1606

Secrétaire de feue Catherine de Bourbon. Ancien receveur

30 mars 1608

Traduit six Bravacheries des soixante-cinq Bravure

29 mai 1608

Soi-disant Contrôleur des comédiens

19 juillet 1610

Ancien maître

24 mars 1611

Ancien maître

12 mai 1613

Bourgeois de Paris. Ancien maître

16 sept 1613

Bourgeois de Paris. Ancien maître

17 octobre 1613

Contrôleur des comédiens

8 avril 1614

Contrôleur des comédiens

5 juillet 1616

Ancien maître

2 juillet 1621

Maître

23 juillet 1621

Maître

30 août 1621

Bourgeois de Paris. Maître

16 oct 1621

Bourgeois de Paris. [Maître]

14 juillet 1622

Maître

8 août 1622

Maître

10 août 1622

Bourgeois de Paris. Maître et adjudicataire

4 octobre 1622

Maître

17 fév 1623

Bourgeois de Paris. Adjudicataire

30 nov 1623

Bourgeois, Maître

22 dec 1623

Maître

8 juin 1624

doyen

3 août 1624

doyen

27 août 1624

doyen

25 janv 1625

doyen

18 fev 1625

doyen

12 avril 1625

doyen

3 août 1625

doyen

16 juin 1626

doyen

26 juillet 1626

doyen

29 août 1626

doyen

11 dec 1626

doyen

21 fev 1627

doyen

24 avril 1627

Bourgeois, Contrôleur des comédiens, 6e place de Maître

15 juillet 1627

Contrôleur des comédiens

2 sept 1627

Bourgeois de Paris, Maître

4 nov 1627

Contrôleur des comédiens

5 fev 1628

Maître

5 mai 1628

Maître

12 mai 1628

Maître

26 mai 1628

Maître

1er sept. 1628

Maître

9 juillet 1629

« ancien doyen »

Note

1 Voir le Livre d’Énigmes de Jacques de Fonteny: Manuscrit d’une série de sonnets para-emblématiques illustrés du début du XVIIe siècle, HAB, Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel [http://diglib.hab.de/content.php?dir=edoc/ed000258&distype=optional&metsID=edoc_ed000258_transcript&xml=texts%2Ftei-transcript.xml&xsl=scripts/tei-transcript.xsl] (consulté le 21/04/2025) Torna al testo

2 Sa pastorale est publiée pour la première fois dans Jacques De Fonteny, La première partie des esbats poetiques de Iacques de Fonteny, contenant une Pastorelle du beau pasteur, Eclogues, amours, sonnets spirituels et aultres Poësies, à Paris, chez Guillaume Linocier, 1587. Loin des modèles italiens du genre pastoral (Torquato Tasso, Aminta), Le beau Pasteur imite des modèles beaucoup plus anciens (Théocrite, Virgile). Voir Fabien Cavaillé, Énigmes et lecture à clef dans le Beau Pasteur de Jacques de Fonteny, Artois Presses Université, 1987, p. 153-164. [https://books.openedition.org/apu/12188](consulté le 21/04/2025). Pour la production de Jacques de Fonteny, voir [https://data.bnf.fr/fr/see_all_activities/12462133/page1] (consulté le 23/02/2025). Torna al testo

3 Sur Jacques de Fonteny, ses œuvres et son goût pour les anagrammes plus ou moins heureuses voir Armand Baschet, Les comédiens italiens à la cour de France sous Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII : d’après les lettres royales, la correspondance originale des comédiens, les registres de la Trésorerie de l’épargne et autres documents, Paris, Plon, 1882, note n.1, p. 175-176. Pour une synthèse en ligne de la personnalité et du contexte parisien dans lequel évolue J. de Fonteny. Voir aussi la Notice biographique de Jacques de Fonteny [https://diglib.hab.de/content.php?dir=edoc/ed000258&distype=optional&metsID=edoc_ed000258_biography&xml=texts%2Fnotice-biographique.xml&xsl=scripts/tei-transcript.xsl] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

4 Sur les relations entre Jacques de Fonteny et la Confrérie de la Passion, voir Alan HoweLe Théâtre professionnel à Paris. Documents du minutier central des notaires de Paris, Paris, Centre historique des Archives nationales, 2000, note n.68, p. 29, et notices n°72 à n°82 (de mai 1608 à avril 1609), p. 227-230. Nous indiquons dorénavant les notices citées de cet ouvrage par « n°.. ». Torna al testo

5 Fabien Cavaillé, op. cit., p. 154. Torna al testo

6 Nous renvoyons aux pages de Fabien Cavaillé qui rappelle la kyrielle de personnalités visées, unies autour d’Henri de Navarre, dont bon nombre d’opposants à la Ligue, ou issus de collèges parisiens, en particulier le collège de Navarre où de Fonteny aurait étudié pendant cinq ans. Voir Fabien Cavaillé, Ibid. Torna al testo

7 L’ouvrage, publié chez Somasco à Venise en 1607, reparaît en 1615, en 1617 puis en 1618 et à nouveau en 1624, toujours chez le même éditeur vénitien. Les dédicataires en sont successivement Amadeo di Savoia pour l’édition de 1607, Gregorio de’ Monti en 1615, Giovanni de’ Medici en 1618, et Altobello Bon en 1624. À partir de l’édition de 1618, la première partie des Bravure (composée des 65 ragionamenti publiés en 1607) s’enrichit d’une seconde partie de 30 ragionamenti composés ultérieurement, entre 1607 et 1617. Voir la dédicace à Benigni lettori in Francesco Andreini, Le bravure del Capitan Spavento, Roberto Tessari (ed.), Pisa, Giardini, 1987, p. 311 et Le edizioni delle Bravure, Ibid., p. 429. Jacques de Fonteny ne traduit que les six premiers ragionamenti de la première partie (Ibid., p. 13-38). Torna al testo

8 Né à Pistoia en 1544, le comédien – né Francesco De’ Cerrachi di Pistoia, de famille noble – s’éteint à Mantoue le 20 août 1644. On sait qu’il joue le Capitan Spavento à Madrid en 1587. Après une probable brève carrière de soldat et son mariage avec Isabella Canali vers 1575, il embrasse la profession de comédien en 1576 au rang d’innamorato. À la mort de son épouse en 1604, il s’établit à Mantoue comme le prouve son testament en 1607. A l’entrée dans la compagnie de sa jeune épouse Isabella en 1578, le couple constitue le noyau porteur de la troupe des Gelosi jusqu’à la disparition de l’actrice à Lyon, pendant leur voyage de retour de la tournée française en 1604. Voir Archivio Multimediale degli Attori Italiani [A.m.at.i., en ligne], Gelosi, Isabella Andreini, Francesco Andreini, A.m.at.i. 2012. Torna al testo

9 De Fonteny traduit par « troupe jalouse » les Gelosi (1578-1604) de Francesco et Isabella Andreini. En 1608, l’édition indiquait Francesco Andreini « de Pistoie, comédien de la Compagnie des jaloux ». Chaque fois l’adjectif « jaloux/-se » ne comporte pas de majuscule. Torna al testo

10 Nous renvoyons à l’Introduzione à l’édition moderne, Francesco Andreini, Le bravure del Capitan Spavento, Roberto Tessari (ed.), op. cit., p. vii-xliv. Torna al testo

11 Par exemple, le Capitano Spavento fait le récit de sa propre naissance dans un style grandiloquent, où il se décrit tour à tour monstre hermaphrodite, fils-ami de mère Nature, généré à l’âge du Déluge, ami proche du Diable, mais aussi Démiurge et proche de tous les Dieux de l’Olympe. C’est de son propre chef, dit-il, qu’il décide de naître femme pour pouvoir, une fois déguisé en homme, épouser une jolie femme. Par ailleurs, ses paroles, ainsi que les questions de Trappola, laissent supposer qu’il serait plutôt laid (Voir, Roberto Tessari (ed.), Introduzione, op. cit., p. viii). Capitan Spavento serait aussi capable de voler et de se rendre invisible, ce qui ferait du personnage avant tout non-vivo (Ibid., p. ix), une figure que Roberto Tessari range parmi celles relevant du plus pur illusionnisme artistique. S’il est bien engendré par Francesco Andreini, par son discours, le masque de papier s’éloigne de l’acteur récitant pour accéder à l’immortalité, celle d’un héros devenu pareil aux esprits (Ibid., p. x). Torna al testo

12 Francesco Andreini, Le bravure…, op. cit., p. 311. Torna al testo

13 Roberto Tessari (ed.), Introduzione, op. cit., p. xi. Torna al testo

14 Ibid., p. xiii. Torna al testo

15 Ibid., p. xiii. Torna al testo

16 Ibid., p. xiv. Torna al testo

17 À Paris, la figure du Capitano est incarnée par Silvio Fiorilli (Capitan Mattamoros) au sein de la compagnie des Accesi pour la tournée parisienne de 1600-1601 (son portrait figure dans les Compositions de rhétoriques de Tristano Martinelli publiées en route vers Paris, Lyon, 1601). En revanche, peu probable semble la présence de Girolamo Garavini (Capitan Rinoceronte) au sein des Accesi lors de la tournée de 1608 aux côtés de Battistino Austoni. En effet, en juin 1608, le nom du Capitano Rinoceronte apparaît à Mantoue parmi les figurants d’un cortège dansant qui apporte des offrandes à la mariée, élément qui permet de supposer sa participation au cortège nuptial, aux côtés de son épouse (Margherita Luciani), à Mantoue et non à Paris. Voir Girolamo Garavini, Francesca Fantappiè (ed.), A.m.at.i. 2007. Torna al testo

18 La troupe italienne d’Alberto Naselli (dit Ganassa) est la première à passer les Alpes en 1571. Le premier document attestant de leur présence en France est daté du 4 mars 1571. En 1577, les Gelosi d’Isabella et Francesco Andreini sont invités par Henri III qui les avait admirés à Venise en 1574 à son retour de Pologne, ce qui leur vaut une présence et un immense succès devant le roi à Blois puis à Paris au Petit-Bourbon (19 mai), assorti d’un séjour dans la capitale de mai à octobre 1577. Des comédiens Italiens sont à nouveau présents à Paris en 1583, puis en 1587, 1588 et en 1598-99. Pour la prestigieuse tournée française de 1600-1601, c’est une formation Accesi-Desiosi qui fait route vers Paris, après une étape à Turin et Lyon à l’occasion des noces d’Henri IV et Marie de Médicis. Exigeant la restauration du Petit-Bourbon pour pouvoir se produire devant le souverain, les Gelosi de Francesco et Isabella Andreini sont appelés à Paris par le roi et la reine en 1603-1604. Comme en témoigne le premier bail signé par Jacques de Fonteny en 1603 avec la troupe de Maria Maloni – qui précède de quelques mois l’arrivée des Gelosi en 1604 -, il est donc fort probable que Jacques de Fonteny ait été en contact direct avec Francesco Andreini entre 1603 et 1604. À propos des tournées parisiennes des comédiens italiens de 1571 à tout le XVIIe s., on se reportera aux notices exhaustives des acteurs et compagnies italiennes de Archivio Multimediale degli Attori Italiani [A.m.at.i., en ligne]. Enfin, on ne saurait négliger le chapitre VII intitulé Boulevard des Italiens qui retrace brièvement mais avec une grande efficacité documentaire les premières présences des acteurs italiens en France, depuis 1571 jusqu’aux vingt premières années du XVIIe siècle (Ferdinando Taviani, Mirella Schino, Il segreto della commedia dell’arte. La memoria delle compagnie italiane del xvi, xvii, xviii secolo, Firenze, Casa Usher, [1e ed. 1982], 2007, p. 279-284. Voir également Siro Ferrone, La commedia dell’arte. Attrici e attori italiani in Europa (XVI-XVIII secolo), Torino, Einaudi, 2014, p. 25-40, p. 142-144. Torna al testo

19 Voir Alan Howe, Le Théâtre professionnel à Paris…, op. cit., p. 33. Torna al testo

20 Le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne est créé en 1548, initialement pour y jouer des mystères, avec privilège des confrères de la Passion (Voir Eugène Rigal, Hôtel de Bourgogne et Marais - Esquisse d’une histoire des théâtres de Paris de 1548 à 1635, Paris, Dupret, 1887, p. 14). Leur privilège est renouvelé le 12 avril 1597 par Henri IV (Virginia Scott, The Commedia dell’Arte in Paris, 1644–1697, Charlottesville and London University Press of Virginia, 1990, p. 16). Le 28 avril 1598, les maîtres de la Confrérie mettent la main sur le théâtre avec interdiction, pour les troupes de passage, de jouer ailleurs qu’à l’Hôtel de Bourgogne (Eugène Rigal, op. cit., p. 32, Virginia Scott, op. cit., p. 16). La même année, c’est la première fois qu’un bail est signé par les français et les italiens pour se partager la scène. En 1647, l’intérieur du théâtre de l’Hôtel de Bourgogne est reconstruit par les Confrères. Il faut attendre 1667 pour que la Confrérie soit dissoute par le roi : la propriété de Hôtel de Bourgogne passe alors aux Enfants-Trouvés, une des institutions dirigées par les Sœurs de la Charité de St Vincent de Paul (Virginia Scott, Ibid., p. 225). Torna al testo

21 Alan HoweLe Théâtre professionnel à Paris…, op. cit., n°29, p. 214 et n°256, p. 281. Torna al testo

22 Alan Howe, Ibid., notices n°210, p. 269 et n°236, p. 277. Torna al testo

23 Alan HoweIbid., notice n°29, 2 juin 1603, p. 214. Torna al testo

24 Alan HoweIbid., n°29, p. 214-215. Torna al testo

25 Ibid., n°29, p. 214. Torna al testo

26 Ibid., n°74, 29 mai 1608, p. 227. Document mentionné également dans J. Fransen, Documents inédits sur l’Hôtel de Bourgogne, Revue d’Histoire littéraire de la France, 34e Année, No. 3, Presses Universitaires de France, t. xxxiv, 1927, p. 323-325. [https://www.jstor.org/stable/40518824] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

27 Alan Howeop. cit., n°72, 29 mai 1608, p. 227. Apparu vers 1470, l’expression « soi-disant » se réfère initialement à « une personne] qui prétend être telle » (cf. CNRTL). Les textes de mai 1608 semble indiquer que de Fonteny se serait auto-proclamé « contrôleur des comédiens », fonction qui lui est par conséquent contestée. Torna al testo

28 Ibid., n°151, 17 octobre 1613, p. 250. Torna al testo

29 Ibid., n°155, 8 avril 1614, p. 252. Transcription dans S. Wilma Deierkauf-Holsboer, Le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, 2 vol., Paris, Nizet, 1968-1970, vol. 1, p.196-197. Torna al testo

30 Ibid., n°236, 24 avril 1627, p. 276.  Torna al testo

31 Il s’agit de Maurice de Nassau, prince d’Orange (1567-1625) dont le comédien Charles Le Noir est une figure majeure. Ces comédiens deviendront ensuite la Troupe du Marais. Charles Le Noir est cité dans un bail du 9 juillet 1629 (Ibid., n°256, p. 281) [https://www.universalis.fr/encyclopedie/maurice-de-nassau/] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

32 Ibid., n°239, 15 juillet 1627, p. 277.  Torna al testo

33 Ibid., n°241, 4 novembre 1627, p. 278. Cette occurrence est la dernière de la nombreuse série qui le cite en tant que contrôleur des comédiens. Torna al testo

34 Si Fabien Cavaillé (Énigmes et lecture…, op. cit., p. 153) confirme qu’en 1603 cette prétention à un tel titre serait abusive, Armand Baschet cite en revanche Fonteny comme contrôleur des comédiens effectif (Armand Baschet, op. cit., p. 130 et p. 172). En 1603, s’il semble bel et bien s’agir d’une auto-proclamation abusive de la part de Fonteny par ce titre, d’autres actes et baux montrent « qu’il se le donnait toujours en 1627 » […] « mais nous ignorons quelles fonctions il prétendait remplir en l’exercice de cette charge » (Alan Howeop. cit., note 68, p. 29). Torna al testo

35 Alan Howeop. cit., n°29, 2 juin 1603, p. 214. Torna al testo

36 Ibid., n° 74, 29 mai 1608, p. 228. Torna al testo

37 Ibid., n°108, 19 juillet 1610, p. 237. En effet, selon J. Fransen, avant 1606 « il avait été maître, gouverneur et receveur de l’Hôtel de Bourgogne ; en cette qualité il avait avancé, à ce qu’il semble, des sommes importantes ». Voir J. Fransen, op. cit., p. 323. Torna al testo

38 Alan Howeop. cit., n° 146, 12 mai 1613, et n°150, 16 septembre 1613, p. 249-250. Torna al testo

39 Ibid., n°171, 5 juillet 1616, p. 257. L’extrait est publié par S. Wilma Deierkauf-Holsboer, op. cit., p. 198. Torna al testo

40 Ibid., n°187, n°188 et n°190, respectivement 2 juillet 1621, 23 juillet 1621 et 16 octobre 1621, p. 261-263. Le bail vaut jusqu’au 16 novembre et « pourra être renouvelé de mois en mois jusqu’au Carême, aux mêmes conditions ». Ibid., n°190, 16 octobre 1621, p. 263. Torna al testo

41 Parmi eux, se trouvent Hugues Quéru [dit Fléchelles ou Gaultier-Garguille], Robert Guérin [dit La Fleur ou Gros-Guillaume], Ibid., n°189, 30 août 1621, p. 262. Ce bail semble être la prolongation de celui passé en présence de Giovan Battista Andreini, représentant des comédiens italiens, « qui, au nom de ses compagnons, permet aux comédiens français de se servir de ce qu’ils ont ‘accommodé sur le théâtre’ » en date du 23 juillet (Ibid., n°188, 23 juillet 1621, p. 262). Torna al testo

42 Ibid., n°194, 8 août 1622, p. 264. Torna al testo

43 Ibid., n°195, 10 août 1622, p. 264. Torna al testo

44 Ibid., n°193, 14 juillet 1622, p. 263. Torna al testo

45 Ibid., n°196, 4 octobre 1622, p. 264. Torna al testo

46 Ibid., n°198, 17 février 1623, p. 265. Torna al testo

47 Ibid., n°206, 22 décembre 1623, p. 268. Torna al testo

48 Ibid., n°210, 8 juin 1624, p. 269. N°211-212, 3 et 27 août 1624, p. 269. N°214-215, 25 janvier et 18 février 1625, p. 270. N° 218, 12 avril 1625, p. 271. N° 219, 3 août 1625, p. 271. N°225, 16 juin 1626, p. 272. N° 226, 26 juillet 1626, p. 273. N° 228, 29 août 1626, p. 273. N° 230, 11 décembre 1626, p. 274. Torna al testo

49 Ibid., n° 236, 24 avril 1627, p. 276. Les maîtres et gouverneurs étaient habituellement au nombre de cinq (Ibid., note 158, p. 276). Torna al testo

50 Ibid., n°239, 15 juillet 1627 et n°240, 2 septembre 1627, p. 277. Torna al testo

51 Ibid., n°245, 12 mai 1628, p. 278. Torna al testo

52 Ibid., n°256, 9 juillet 1629, p. 281. Texte intégral du bail : Ibid., p. 375. Torna al testo

53 Le Livre d’Énigmes de Jacques de Fonteny, op. cit. [http://diglib.hab.de/content.php?dir=edoc/ed000258&distype=optional&metsID=edoc_ed000258_transcript&xml=texts%2Ftei-transcript.xml&xsl=scripts/tei-transcript.xsl - div1] (consulté le 24/02/2025). Torna al testo

54 Notice biographique, HAB, Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, op. cit. [https://diglib.hab.de/content.php?dir=edoc/ed000258&distype=optional&metsID=edoc_ed000258_biography&xml=texts%2Fnotice-biographique.xml&xsl=scripts/tei-transcript.xsl] (consulté le 24/02/2025) Torna al testo

55 fo 8 ro – Passementier, [http://diglib.hab.de/show_image.php?dir=mss/117-5-extrav&image=00019] (consulté le 24/02/2025) Torna al testo

56 Notice biographique, op. cit., note A. Torna al testo

57 Ici non exhaustives, les périodes relatives aux statuts de doyen de Poudrac, Brice, Morin, Brosseron et Reveillon sont aisément repérables grâce à l’Index des noms de personnes in Alan Howeop. cit., p. 419-450. Quant à la situation professionnelle desdits confrères et doyens, nous renvoyons à la recherche nominative sur [https://francearchives.gouv.fr/fr/] (consulté le 25/02/2025), notamment pour Charles Poudrac : cote MC/ET/XXXV/54, Minutes et répertoires du notaire Nicolas Dournel, 1606-21 juin 1629 (étude XXXV) ou encore Vespasien Brosseron : cote MC/ET/XXIV/205/ Minutes et répertoires du notaire Antoine des Quatrevaulx, 20 mars 1579 - 31 décembre 1617 (étude XXIV) et Nicolas Reveillon : cote MC/ET/XXIV/309 Minutes et répertoires du notaire Jean II Chapellain, janvier 1620-11 février 1632 (étude XXIV). Torna al testo

58 Voir par exemple la notice de ce contrat de mariage en date du 28 janvier 1607 : « Contrat de mariage entre Louis Beaugrand, compagnon tireur d’or et d’argent chez honorable homme André Allon, maître tireur d’or ordinaire du roi, bourgeois de Paris, demeurant rue Saint-Denis, paroisse Saint-Sauveur, fils de Robert Beaugrand, maître tireur d’or et d’argent, d’une part, et Marguerite May, servante chez honorable homme André Allon, maître tireur d’or ordinaire du roi, bourgeois de Paris, fille de Guillaume May, décédé, maître tireur d’or et d’argent, et de Marguerite Martin, décédée, d’autre part ». Cote MC/ET/X/4, Minutes et répertoires de Martin II Haguenier, janvier 1607-Mars 1607 [https://francearchives.gouv.fr/fr/] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

59 Les lettres patentes de Henri II, confirmant les statuts des tireurs d’or en 28 articles, les 17 août et 11 septembre 1557, confirmés jusqu’au 1er mars 1692 (Arrêt du Conseil d’État du Roi en faveur des tireurs et fileurs d’or contre les tissutiers rubaniers), sont reproduites respectivement in René de Lespinasse, Tireurs d’or et d’argent, in Les métiers et corporations de la ville de Paris : XIV e-XVIIIe siècles 1886-1897, Paris, Imprimerie Nationale, 1892, titre III, p. 69-74, p. 75-78 et p. 78-80. Ces statuts et privilèges sont ensuite confirmés par les lettres patentes de Henri III et Henri IV (1583, octobre 1594), puis par les lettres patentes de Louis XIII (janvier 1625). Ibid., note p. 78. Torna al testo

60 Voir l’article 23 des lettres patentes de Henri II (1551), toujours en vigueur début XVIIe s : « 21. Que les vefves desdits maistres, tant qu’elles se tiendront en viduité, joyront de pareil privilleige que les aultres maistres dudit mestier. 22. Que lesdites vefves, qui se vouldront remarier, et se remarieront aux compaignons dudit mestier qui auront esté apprentis par ledict temps et espace de cinq ans, affranchiront lesdits compaignons qu’elles auront espousez des chefs d’œuvre deubs par les aultres maistres dudit mestier et de leur réception, en faisant toutes fois par eulx experiance suffisante (3), tout ainsi et par la forme et manière qu’il a esté ci-dessus par nous ordonné des enfans desdits maistres, à la charge. 23. Joyront les filles desdits maistres nées en loyal mariage, qui seront mariées auxdits compaignons, de pareils privilleiges que lesdites veufves ». Ibid., p. 74. Torna al testo

61 Sans être exceptionnelle, cette dot est très honorable et conforme à ce qu’il se pratique dans la bourgeoisie ou la petite noblesse. Le montant de 1500 écus (environ 4500 livres) se situe néanmoins dans une fourchette haute. Ainsi, en 1670, par exemple, une dot de 800 à 1200 livres fait partie des « plus fortes dots », lesquelles peuvent aussi atteindre 3500 livres lors de mariages entre bourgeois de Paris, tels que marchands et maîtres de métiers (Voir Scarlett Beauvalet, Vincent Gourdon, Les liens sociaux à Paris au XVIIe siècle : une analyse des contrats de mariage de 1660, 1665 et 1670. In: Histoire, économie et société, 1998, 17ᵉ année, n°4. Paris. P. p. 609-610). [https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1998_num_17_4_2003] (consulté le 24/02/2025) DOI : [https://doi.org/10.3406/hes.1998.2003]. Torna al testo

62 « Sur tous les biens de ladicte future espouze sera ameubly audict futur espoux jusques à la somme de quinze cens escus sol, que le futur espoux prendra sur tous les biens de ladicte future espouze, de laquelle somme de quinze cens escuz enmeubliz ladicte future espouze a faict don audict futur espoux, à prendre sur le plus clair de son bien et ce en faveur du present mariage, lequel aultrement n’eust esté faict », Insinuation au Châtelet de Paris du contrat de mariage de Jacques de Fonteny et Guillemette Villot, du 4 juillet 1600, Archives nationales, Y 140, fol. 276 v°. Pour la transcription de ce manuscrit, nous tenons à remercier ici Jean-François Viel, spécialiste en paléographie, pour son aide précieuse sans lequel le déchiffrement de ce texte n’eût pas été possible. [https://www.paleographie.site/] (consulté le 21/04/2025) Torna al testo

63 Quelques recherches permettent d’élucider par exemple la profession de Achille Brice, probable maître passementier boutonnier, maître de la confrérie et doyen. Voir le bail avec les comédiens ordinaires du roi (laquelle contient d’ailleurs une allusion à la loge réservée à de Fonteny), Alan Howeop. cit., n°82, 7 avril 1609, p. 230. Voir également, à sensiblement la même date, le « contrat de mariage entre François Besnard, maître passementier boutonnier, demeurant rue Saint-Denis, paroisse Saint-Leu - Saint-Gilles, fils de feu Mathurin Besnard, marchand mercier à Étampes, et de Simone Vramein, et Madeleine Brice, veuve de Jean Poisson, maître peintre, demeurant même rue et paroisse, fille d’Achille Brice, maître passementier boutonnier, et de Marie Avril », MC/ET/X/39. Ou encore Guillaume Javelle (Maître tireur d’or et d’argent en 1606-1608 (cotes MC/ET/III/480 et MC/ET/XXXV/54). Pour ces références, voir sur [https://francearchives.gouv.fr/fr] (consulté le 21/04/2025). Guillaume Javelle, confrère de la Passion et maître tireur d’or, est également signataire du bail avec les comédiens italiens de Giulio Ricci en février 1607 (voir Alan Howeop. cit., n°60, 12 février 1607, p. 223). Par ailleurs, Achille Brice est doyen, pas plus de trois ans comme il se doit, entre le 15 mai 1607 et 1610 (Alan Howeop. cit., n°62-98, p. 224-234). En date du 16 juillet 1610, Achille Brice est devenu « ancien doyen » (Ibid., n°108, p. 237). Torna al testo

64 Les Confrères ne sont pas des religieux, mais des bourgeois de Paris, issus de toutes les conditions, le plus souvent des artisans (grainetiers-fleuristes, tapissiers, gens de robe etc.). Voir [https://urbanisation-paris.com/2024/07/03/le-theatre-a-paris-aux-xve-et-xvie-siecles-les-confreres-de-la-passion/] (consulté le 24/02/2025). Graham A. Runnals, « La confrérie de la Passion et les mystères. Recueil de documents relatifs à l’histoire de la confrérie de la Passion depuis la fin du XIVe jusqu’au milieu du XVIe siècle » in Romania, 2004, n°485-486, 2004. pp. 135-201. Torna al testo

65 Sur cette controverse, voir J. Fransen, op. cit., p. 324-325. Torna al testo

66 Il s’agit là de la traduction française, habituelle au XVIIe s., du nom italien abrégé de Don Giovanni de’ Medici, protecteur des comédiens Confidenti. Torna al testo

67 Alan Howeop. cit., n°74, 29 mai 1608, p. 227. Mentionné par J. Fransen, op. cit., p. 323-325. Torna al testo

68 Alan Howeop. cit., n°72, 29 mai 1608, p. 227. À Cette action, signalée comme telle dans cet acte notarié, en engagée par les Confrères visant à contester la prétention de Fonteny à avoir une loge personnelle, se joignent ensuite les comédiens d’Austoni (notice n°74, voir ci-dessus) : les confrères leur répondent qu’ils ne sont au courant d’aucune loge octroyée par le roi à de Fonteny et « qu’il n’y a jamais eu de contrôleur des comédiens » (Ibid., n°74, p. 227). Par ailleurs, signalons une autre tension autour des comédiens à la même date lorsqu’une rixe éclate à cause d’une gifle reçue par Austoni, donnée par un spectateur qui ne voulait pas payer son billet (Voir Sara Mamone, Florence-Paris, deux capitales pour une reine, Marie de Médicis, Paris, Seuil, 1990, p. 159 et note p. 169). Torna al testo

69 Ibid., n°30, 2 juin 1603, p. 215. Angela Maloni, André Maloni (son fils), Étienne Castillon dit Foulvyo, Inotiancia Gargante (sa femme), Jules Ris Véronique (dit Pantaléon), Blanche Gazette (sa femme) et Laurens Neptune (dit Fiquette) signent ce « consentement ». Derrière ces noms francisés, on reconnaît les comédiens italiens tels que Angela-Virginia Maloni, de Fulvio Castiglione, Giulio Ricci, et Lorenzo detto Fichetto. Torna al testo

70 Ibid., n°60, 12 février 1607, p. 223. Torna al testo

71 Auteurs de sotties et de farces, entre XVe et XVIe siècles, les comédiens Sotz ou Sots étaient les Enfants-sans-Souci, dont Gringore était le second dignitaire sous le nom de Mère Sotte. Le chef de la confrérie était ainsi appelé le Prince des Sots. Les Sotz ont leur loge réservée à l’Hôtel de Bourgogne : « c’est sur l’invitation des Sots, « à la prière du prince des Sots », comme disent les statuts de la Basoche (1586), que les dignitaires de celle-ci se rendaient « le jour de caresme prenant » à l’Hôtel de Bourgogne, dans « une grande et deux petites loges », bien et dûment fournies « de tapisseries et d’armoiries accoustumées et de lierre », à eux réservées, pour y jouir, après « la collation accoustumée, là faite à une heure de relevée », du spectacle donné par les Confrères en leur honneur ». Voir Eugène Lintilhac, Histoire générale du théâtre en France. Tome II, ch. V : La comédie médiévale au xve et au xvie siècle : les sotties et les farces, Ernest Flammarion éditeur, Paris, 1904-1910, [http://www.théâtre-documentation.com/content/histoire-g%C3%A9n%C3%A9rale-du-th%C3%A9%C3%A2tre-en-france-tome-ii-eug%C3%A8ne-lintilhac#CHAPITRE_V_-_LA_COMEDIE_MEDIEVALE_AU_XVe_ET_AU_XVIe_SIECLE:_LES_SOTTIES_ET_LES_FARCES] (consulté le 21/04/2025). Quant aux allusions à la Principauté des Sots entre 1609 et 1627, voir Alan Howeop. cit., n°82, p. 230 ; n°100, p. 235 ; n°107-108, p. 237 ; n°118, p. 240 ; n°131, p. 244 ; n°151, p. 250; n°154, p. 252; n°193, p. 263 ; n° 233, p. 275. Sur l’ancien privilège (contesté par les confrères) de la loge du Prince des Sots (en 1605, Nicolas Jobert ), Ibid., p. 37-38. Torna al testo

72 Alan Howeop. cit., n°82, 7 avril 1609, p. 230. Torna al testo

73 Ibid., n° 100, 3 février 1610, p. 235; n°107, 22 avril 1610, p. 237. Torna al testo

74 Ibid., n°118, 24 mars 1611, p. 240. Torna al testo

75 Ibid., n°131, 9 mars 1612, p. 244. Torna al testo

76 Ibid., n°151, 17 octobre 1613, p. 250. Torna al testo

77 Ibid., n°155, 8 avril 1614, p. 252. Voir aussi S. Wilma Deierkauf-Holsboer, op. cit., vol. 1, p.196-197. Torna al testo

78 Alan Howeop. cit., n°188-189, 23 juillet et 30 août 1621, p. 262. Torna al testo

79 Ibid. n°193, 14 juillet 1622 et n°196, 4 octobre 1622, p. 264. Torna al testo

80 Ibid., n°198, 17 février 1623, p. 265. Torna al testo

81 Ibid., n°206, 22 décembre 1623, p. 268. Torna al testo

82 « […] à la réserve des cinq loges des maîtres, de la loge des anciens maîtres, de celle des Tonneaux et de celle du sieur de Fonteny », Ibid., n°214, 25 janvier 1625, p. 270. Torna al testo

83 Ibid., n°218, 12 avril 1625, p. 271. Torna al testo

84 « […] à la réserve de certaines loges que les confrères ont l’habitude de garder pour leur usage », Ibid., n°219, 3 août 1625, p. 271. Torna al testo

85 Ibid., n°226 et n°228, 26 juillet 1626 et 29 août 1626, p. 273 ; n°230, 11 décembre 1626, p. 274. Torna al testo

86 Ibid., n° 239, 15 juillet 1627, p. 277 et n° 241, 4 novembre 1627, p. 278. Torna al testo

87 Ibid., n° 246 et n° 248, 26 mai et 1er septembre 1628, p. 279. Torna al testo

88 Ibid., n° 256, 9 juillet 1629, p. 281. Torna al testo

89 Ibid., n°236, 24 avril 1627, p. 276. Torna al testo

90 Ibid., note 158, p. 276. Torna al testo

91 Après la controverse de 1608 entre les Confrères et Fonteny, ce dernier finit par obtenir sa loge personnelle comme en témoignent les textes notariés. À compter de 1626, comme nous l’avons montré plus haut, la formule devient plus générale, du type « à l’exclusion des loges réservées » ou « loges accoutumées ». Torna al testo

92 Ibid., n° 256, 9 juillet 1629, p. 281. Torna al testo

93 « Les dédicaces d’autres ouvrages font entrevoir la variété des relations de Fonteny dans le monde aristocratique : la reine Marguerite de Valois, Jean de Médicis, oncle de la reine Marie et protecteur des comédiens italiens à Paris, Charles d’Angennes, vidame du Mans, futur marquis de Rambouillet, Alphonse d’Ornano, Charles de Villemontée. Un document notarié de 1606 le présente comme « secrétaire de feue Catherine de Bourbon » [en effet décédée en 1604], duchesse de Bar et sœur unique du roi et habitant rue Pavée – située dans le nouveau quartier du Marais, là où s’installe la fine fleur des mondains » (voir Notice biographique de Jacques de Fonteny : [https://diglib.hab.de/content.php?dir=edoc/ed000258&distype=optional&metsID=edoc_ed000258_biography&xml=texts%2Fnotice-biographique.xml&xsl=scripts/tei-transcript.xsl] (consulté le 10/02/2025). Nombre de documents notariés des Archives de Paris montrent par ailleurs que cette rue Pavée est aussi le quartier général des tireurs d’or et d’argent, en plus d’être celle où logent certains comédiens italiens dont le fils du Capitan Spavento, Giovan Battista Andreini et ses compagnons en 1621 (Alan Howeop. cit., n°187, 2 juillet 1621 et n°190, 16 octobre 1621, p. 261-263). Torna al testo

94 Battista Austoni est alors à la tête des comédiens protégés par le duc de Mantoue en 1608 (voir Francesco Saverio Bartoli, Notizie Istoriche de’ Comici italiani precedute dal Foglio che serve di prospetto all’opera Notizie Istoriche De’ Comici più rinomati Italiani, Padova, Conzatti, 1782, 2 vol., Giovanna Sparacello, Franco Vazzoler, Maurizio Melai (eds.), « Les savoirs des acteurs italiens », Andrea Fabiano (dir.), IRPMF, 2010, note n.3, p. 173). Torna al testo

95 I.D.F.P. : Jacques De Fonteny Parisien Torna al testo

96 Voir l’exemplaire de 1608, bnf/ 8-Y2-54321. Torna al testo

97 Alan Howeop. cit., n°74, 29 mai 1608, p. 227. Torna al testo

98 Ibid., n° 236, 24 avril 1627, p. 276. Torna al testo

99 Par exemple, en 1616, c’est au lieutenant civil (dont la charge de maintien de l’ordre relève du Châtelet) que de Fonteny dédicace – peut-être de manière intéressée – son Œuf de Pasques ou pascal, à Monsieur le Lieutenant civil (voir Édouard Fournier (ed.), Variétés historiques et littéraires, Paris, P. Jannet, 1856, tome V, p. 59-74). Notons que le lieutenant civil bénéficie, au même titre que J. de Fonteny, d’une loge réservée à l’Hôtel de Bourgogne, aussi appelée « loge des Thonneaux » ou « Tonneaux ». Voir par exemple les divers documents notariés de 1610 à 1614, Alan Howeop. cit., n° 100, 3 février 1610, p. 235. Ibid., n° 107, 22 avril 1610, p. 237. Ibid., n° 108, 19 juillet 1610, p. 237. Ibid., n° 118, 24 mars 1611, p. 240. Ibid., n° 155, 8 avril 1614, p. 252. Torna al testo

100 Fabien Cavaillé, op. cit., p. 11/20. [https://books.openedition.org/apu/12188] (consulté le 10/02/2025). Torna al testo

101 Épouse de Charles d’Angennes à l’âge de douze ans, la romaine Catherine de Vivonne Rambouillet, marquise de Pisani, protectrice des arts et des lettres, et salonnière est la dédicataire du Sonetto alla marchesa di Pisani ainsi que de celui à Madama la Vidama du Mans, deux sonnets consécutifs parmi le recueil de sonnets signés d’Isabella, l’épouse de Francesco Andreini (voir Isabella Andreini, Rime, Paris, Monstr’œil, 1603). Torna al testo

102 Voir Charles d’Angennes, marquis de Rambouillet : [https://francearchives.gouv.fr/fr/agent/18413707] (consulté le 24/02/2025). Torna al testo

103 « Angennes (Charles d’) vidame et sénéchal de Mans, marquis de PIZAIN, capitaine de 100 gentilhommes de la maison du Roi, demeurant à Paris rue Saint-Thomas du Louvre […] 9 mai 1607 », Archives Nationales, Minutes et répertoires du notaire Claude I de TROYES, janvier 1603 - décembre 1612 (étude CXXII), cote MC/ET/CXXII/1559. Voir [https://francearchives.gouv.fr/fr] (consulté le 10/02/2025). Torna al testo

104 Origine des deux compagnies des Gentils-hommes ordinaires de la maison du Roy, à Paris, chez Lambert Roulland imprimeur ordinaire de la Reyne, 1683, p. 25. 212 feuillets comprenant un historique et des manuscrits. Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits. Clairambault 817. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9000953j/f7.item] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

105 Isabella Andreini, Rime, 1603, op. cit. Torna al testo

106 Usant et abusant d’allégories, de périphrases et de métaphores, Fonteny parle ainsi dans l’épître de son « mien désir » qu’il personnifie dans toute la lettre et auquel il attribue une autonomie (plutôt que de parler à la première personne pour décrire son entreprise de traduction) avouant qu’il a « adiousté de nouvelles plumes aux aisles du grand désir » qu’il avait depuis longtemps d’offrir une œuvre à d’Angennes, si bien que ce grand désir a « vollé à tire d’aisles dans votre noble Seniour (qui est l’Asile des arts et sciences) ». Le raffinement ampoulé de telles métaphores et allégories révèlent combien Fonteny se réclame d’une rhétorique datant du siècle précédent ; Torna al testo

107 Nous avons vu que J. de Fonteny est déjà auteur d’une pastorale : Pastorelle. L’Eumorfopémie ou Le beau Pasteur, en 1587. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71925g/f14.item.r=jacques%20de%20fonteny] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

108 « c’était verser de l’eau dedans l’Ocean, que de vous donner des livres traduits, pour ce que vous avez la cognoissance de tous les Idiomes des plus fameuses langues de l’univers, qui vous sont si familières, domestiques et intelligibles, que vous n’avez besoin de l’ayde d’aucune traduction pour l’intelligence d’icelles », Épistre in Jacques de Fonteny, Les Bravacheries du Capitaine Spavente, Paris, Le Clerc, 1608. Torna al testo

109 Parmi les traductions de théâtre italien de forme classique (pastorale, comédie érudite ou tragédie) entre XVIe et XVIIe siècle dominent les pastorales, qui constituent l’essentiel des premières traductions théâtrales d’œuvres italiennes dans la première moitié du XVIIe : à commencer par la plus célèbre d’entre elles, l’Aminte du Tasse (1573), d’abord traduite de manière incomplète par Pierre de Brach en 1584, et qui connaît de nombreuses autres traductions tout au long du XVIIe de 1603 à 1681. De 1600 à 1699, le Pastor fido de Battista Guarini connaît également de nombreuses traductions (Le berger fidèle, pastorale). D’autres auteurs de pastorales sont à signaler parmi les auteurs italiens traduits dont Antonio Ongaro (Alcée, pescherie ou comédie marine, traduit de l’italien par A. O. (Roland Brisset), Rouen : Claude Le villain, 1602 puis Lyon, Thibaud Ancelin, 1606. Ou encore Lo sdegno amoroso de Giovanni Francesco Poggio Bracciolini, dit le Poge, devient Le dedain amoureux, pastorale faite française sur l’italien, Paris, Mathieu Guillemot, 1603. C’est en 1608 que Il rapimento di Cefalo de Gabriello Chiabrera (1600) devient en France Le ravissement de Cephale. Signalons encore : en 1609, on note une traduction issue de La Emilia (1579) Luigi Groto, Emilie comédie nouvelle de Luigi Grotto, textes italien et français ; en 1622, une tragédie de Francesco Buti, Ercole amante, tragedia rappresentata per le nozze delle Maestà cristanissime devient Hercule amoureux, tragédie… [traduit par Camille] Paris, R. Ballard, 1622. Entre 1631 à 1669 Guidubaldo Bonarelli della Rovere, La Filis de Sciro (1607) connaît plusieurs traductions françaises sous le titre La Filis de Sciro, comedie pastorale. En 1633, une imitation de Giordano Bruno, Boniface ou le pédant, comédie en prose imitée de l’italien de Bruno Nolano – Paris : Pierre Menard, 1633. Prospero Bonarelli della Rovere, Il Solimano, tragicommedia (1620) est traduite en 1637 : Le Soliman, tragi-comédie, Paris, Quintet, 1637. Pour davantage de détails et exemples, nous renvoyons aux œuvres traduites de l’italien, recensées au XVIIe, dont le théâtre italien n’est qu’une infime partie au milieu d’œuvres pieuses, théoriques ou historiques. Voir Giovanni Dotoli (dir.), Les Traductions de l’italien en français au XVIIe siècle, « Bibliothèque des traductions de l’italien en français du XVIe au XXe siècle » 1, Giovanni Dotoli, Vito Castiglione Minischetti, Paola Placella Sommella, Valeria Pompejano (dir.), Fasano, Schena editore, 2001. Sur Pierre de Brac, premier traducteur du Tasse d’après une des toutes premières éditions de la pièce, voir Concetta Cavallini, Pierre de Brach traducteur in Giovanni Dotoli (dir.), Giovanni Dotoli (dir.), Les Traductions de l’Italien en français du XVIe au XX esiècle. Actes Du Colloque International, Monopoli, 4-5 Octobre 2003, Fasano, Schena Editore, 2004, p. 57. Voir aussi Strauch Ngatoum, Les éditions du Pastor fido en France au temps de la cour médicéenne : de la scène au salon, dans Françoise Decroisette (dir.), Voyages des textes de Théâtre (Italie-France-Italie), Paris, PUV, 1997, p. 17-37 avec un recensement complet de toutes les traductions du Pastor Fido. Torna al testo

110 Aux côtés de son mari Francesco et de ses Bravacheries, Isabella Canali Andreini est la seule comédienne dell’arte à être traduite, probablement parce qu’elle signe une pastorale érudite qui passe les Alpes, notamment sous la plume traductrice de Roland du Jardin à deux reprises en 1599 et 1602 : une version remaniée en Amours de bergers, ou Myrtille, pastorale, à Paris, 1599, manuscrite. Puis une Myrtille, bergerie d’I. A. comediante des jaloux, mise en français, par Adradan [Seigneur des Roches], Paris, Matthieu Guillemot, 1602. Sur les choix de traduction effectués par de Fonteny ou Roland du Jardin, nous renvoyons à notre article : Cécile Berger, Traduire le théâtre italien au début du XVIIe siècle : contexte, formes et motivations, in Sarah Lévêque (ed.), Les figures du traducteur en France et en Italie au XIXe s., Actes du colloque international de Toulouse, Université Toulouse II-Jaurès, 16-18 mai 2024, collection de l’E.C.R.I.T, à paraître. Torna al testo

111 La seule publication du début du XVIIe siècle susceptible de refléter la réalité du travail scénique d’une troupe de comédiens dell’arte est le recueil de canevas, inspiré du répertoire des Gelosi, du Teatro delle favole rappresentative par Flaminio Scala en 1611, alors jamais traduit en France. Plus tard, la traduction documentaire du Scenario (1667-1680) de Domenico Biancolelli par Thomas-Simon Gueulette au début du XVIIIe est aussi le recueil qui restitue le mieux le travail des comédiens de la seconde génération, selon Siro Ferrone, Commedie dell’arte, Milano, Mursia, 1986, vol.1, p. 27-28 et Delia Gambelli (ed.), Arlecchino a Parigi: Dall’inferno alla corte del Re Sole, Roma, Bulzoni Editore, 1997, p. 303-304. Torna al testo

112 Francesco Andreini est né Francesco De’ Cerrachi di Pistoia, de famille noble. À l’âge de vingt ans, il embarque comme soldat sur les galères médicéennes des Chevaliers de Santo Stefano engagées dans la guerre contre les Turcs. Il est alors fait prisonnier et ne rentre que huit ans après. Ces pérégrinations ne manqueront pas d’imprégner non seulement l’invention du personnage militaire du Capitan Spavento puisque Francesco est lui-même un ex-soldat, mais aussi d’inspirer certaines intrigues des canevas de Flaminio Scala et de son Teatro delle favole rappresentative (1611), où les personnages partis en mer et prisonniers des Turcs sont nombreux (ex. Giornata II, La fortuna di Flavio). Le retour dans la patrie est attesté par son fils Giovan Battista dans La ferza (1625). Francesco Andreini épouse Isabella vers 1575. Après 1576, il abandonne le métier de soldat et embrasse la profession de comédien comme innamorato. À la mort de son épouse en 1604, il s’établit à Mantoue comme le prouve son testament en 1607. Voir Archivio Multimediale degli Attori Italiani [A.m.at.i.], Firenze, University Press, 2012, Annamaria Evangelista; Siro Ferrone (eds.), Francesco Andreini, A.m.at.i., 2010. URL: [https://amati.unifi.it] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

113 De 1583 à 1589, Francesco Andreini occupe à la fois les fonctions de capocomico et d’innamorato. Il indique dans L’adresse aux lecteurs des Bravure avoir incarné ensuite « la parte del milite superbo, ambizioso e vantatore » et qu’il a aimé jouer ce personnage au point d’abandonner finalement celui d’innamorato. Acteur de grande culture classique comme le sera aussi son fils, il affirme aussi publier ce texte afin de laisser « qualche memoria di me, e per seguitare l’onorato grido di mia moglie » (voir Francesco Andreini da Pistoia, detto il Capitan Spavento, Comico Geloso ai Lettori, in Francesco Andreini, Le bravure del Capitan Spavento, op. cit., p. 7). L’ouvrage contient d’ailleurs aussi une double préface, la première s’intitulant « Corinto pastore alla sua defunta Fillide ». Le Capitano est en effet en duo souvent avec son épouse Isabella dans certains canevas publiés par Flaminio Scala en 1611 (Li duo capitani simili). Laisser cette trace écrite, comme le fera Flaminio Scala en 1611, c’est laisser une trace éditée des caractéristiques de la figure du Capitano, profil de l’un des masques de la compagnie des Gelosi. Torna al testo

114 L’Archivio Herla (Mantova Capitale dello Spettacolo) fournit un panorama assez détaillé de la présence serrée de comédiens Capitani en Italie, depuis Valentino Cortesei (Capitan Cardone) présent parmi les Confidenti à Mantoue (19 avril 1583), en passant par Girolamo Garavini (Capitan Rinoceronte) aux côtés de comédiens à Mantoue (1605-1606 et encore en 1621), jusqu’à Silvio Fiorilli (Capitano Mattamoros) très actif dès 1601 jusqu’en 1620 au moins, jusqu’à Tiberio Fiorillo, enregistré comme Capitano Cola ou sa dérivation en Scaramuccia (1666). Nous renvoyons à l’archive Herla, en particulier aux fiches : C-2068 du 19-04-1583 (b. 2954, reg. 388, c. 114)/ C-25 du 26-12-1605 (b. 10, c. 158r/v)/ C-917 du 12-02-1606 (b. 10, cc. 92-93)/ C-606 du 02-07-1621 (b. 10, cc. 35-38)/ C-1897 du 11-12-1666 (b. 276, c. 34), pour les exemples que nous venons de citer parmi les nombreux autres révélant la présence de Capitani dans les compagnies italiennes en relation avec Mantoue, Parme, Modène ou Ferrare de 1583 à 1670. [http://www.capitalespettacolo.it/ita/ris_gen.asp?TP=g&nu=4] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

115 À la différence d’Arlecchino, invention sur le sol français par Tristano Martinelli, premier comédien italien à en faire mention vers 1584 à Paris, la figure du Capitano est inventée sur le sol italien et son profil s’est forgé à la faveur d’une vraie lignée d’acteurs italiens qui incarnent chacun un Capitano dont le nom diffère à la scène, et reconnaissable précisément par ce nom de scène personnalisé. Ainsi, Capitan Coccodrillo est Fabrizio de’ Fornaris, Capitan Spavento est Francesco Andreini, et Capitan Matamoros, Silvio Fiorilli. Héritier en partie seulement du miles glorius latin, mais idéalement hispanophone (Mattamoros, Coccodrillo) ses caractéristiques italiennes le font vantard, homme à femmes, dans un registre entre l’innamorato outré et le soldat fanfaron. Voir Pier Maria Cecchini, Frutti delle moderne commedie (1628) in Ferruccio Marotti, Giovanna Romei, La professione del teatro. La commedia dell’arte e la società barocca, Roma, Bulzoni, 1991, p. 86-92. Torna al testo

116 Se complexifiant au cours du XVIIe siècle avec l’arrivée de la femme sur scène (après 1560) à côté des zanni et Pantaloni, les compagnies italiennes se composent habituellement de deux zanni (1° zanni et 2° zanni), de deux « Vieillards » (un Pantalone venu du Magnifico, et le Dottore bolonais, qui est lui aussi le plus souvent un « vieux père »), d’un Capitano, d’un (ou de deux à trois) couples d’innamorati et d’une servetta. Cette hiérarchie est assez stable de la fin du XVIe siècle jusqu’à la fin du XVIIIe siècle italien. Torna al testo

117 Voir la gravure représentant Silvio Fiorillo en Capitan Mattamoros dans Tristano Martinelli, Compositions de rhétorique, Lyon, 1600. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8607039k/f63.item] (consulté le 21/04/2025). Torna al testo

118 Dans les textes du bail et du consentement signés par Angela Maloni et ses compagnons ne figure pas le masque du Capitano. Alan Howeop. cit., n°29, 2 juin 1603, p. 214-215. Torna al testo

119 Sur le chemin du retour vers l’Italie, le 11 juin 1604, Isabella Andreini meurt à Lyon des suites d’une fausse couche à l’âge de quarante-deux ans (voir Francesco Andreini, A.m.at.i., 2010, op. cit.). Torna al testo

120 L’édition parisienne des Rime di Isabella Andreini (Claude Monstr’œil, 1603) contient en effet une dédicace à Sébastien Zamet, financier lucquois au service de la cour française, datée du 20 mars 1603 (Ibid.) Torna al testo

121 Duchesse de Beaufort et de Verneuil, marquise de Monceaux, elle est la maîtresse d’Henri IV (Ibid.) Torna al testo

122 L’œuvre, qui a pour sujet la capitulation de la célèbre place forte espagnole de Numance (ou Numantia), est peut-être une reprise de la tragédie de Miguel de Cervantes El cerco de la Numancia, publiée en 1585. Torna al testo

123 En 1608, après un long séjour à Turin, les Accesi reviennent en France sous l’égide de Frittellino (Piermaria Cecchini) mais sans Tristano Martinelli, remplacé par zanni Cola (Aniello di Mauro), issu des Fedeli. Après les représentations à la cour, la compagnie loue l’Hôtel de Bourgogne pour des exhibitions publiques à partir du 17 février 1608. Parmi les écrits et publications majeurs de Cecchini, on signalera le Discorso sopra l’arte comica con il modo di ben recitare (1608), ouvrage qui est l’une des toutes premières codifications des règles de la comédie dell’arte à l’attention des acteurs. Cecchini reste en France jusqu’à la fin de 1608-1609. Voir Piermaria Cecchini, Claudia Burattelli et Maria Alberti (eds.), A.m.at.i., 2003. Torna al testo

124 « La troupe, che parte per Parigi nel novembre del 1607 facendo tappa a Torino fino a metà dicembre, è composta da Orsola Posmoni (Flaminia), Margherita Luciani (Flavia), Jacopo Fidenzi (Cinzio), Benedetto Ricci (Leandro), Girolamo Garavini (capitan Rinoceronte), Bartolomeo Bongiovanni (Graziano), Federico Ricci (Pantalone), Pier Maria Cecchini (Frittellino), Aniello di Mauro (Cola) e Carlo de’ Vecchi (Franceschina). La tournée francese termina nel Carnevale del 1609. Al loro ritorno la compagnia si ferma nuovamente a Torino. » Voir la fiche Aniello di Mauro, Francesca Fantappiè (ed.), A.m.at.i., 2006. Torna al testo

125 « […] la frequente scissione del gruppo in due tronconi (la più conosciuta e importante è quella del 1608, quando gli Accesi si recarono nuovamente in Francia e i Fedeli restarono in Mantova prendendo parte al ciclo di festeggiamenti per le nozze di Francesco IV Gonzaga con Margherita di Savoia) », voir Piermaria Cecchini, op. cit., A.m.at.i., 2003. Torna al testo

126 Au cours de ces festivités, Virginia, l’épouse de Giovan Battista se distingue par ses dons musicaux et par son interprétation dans l’Arianna de Claudio Monteverdi. En juin 1608, le nom du Capitano Rinoceronte figure parmi les figurants d’un cortège dansant qui apporte des offrandes à la mariée, élément qui permet de supposer sa participation au cortège nuptial, aux côtés de son épouse (Margherita Luciani). Capitan Rinoceronte ne serait donc pas à Paris en 1608. Voir Girolamo Garavini, Francesca Fantappiè (ed.), 2007. Torna al testo

127 Voir la fiche Girolamo Garavini in Luigi Rasi, Comici italiani. Biografia, bibliografia, iconografia, Firenze, Lumachi, 1905, tome II, p. 984-986. Luigi Rasi souligne aussi le caractère dévot de l’acteur, rappelée par Nicolò Barbieri et Ottonelli en 1652. Il est l’époux de Margherita Garavini-Luciani (Ibid., p. 986-987) qui, elle non plus, n’est pas signalée à Paris en 1608. F. S. Bartoli le donne absent de Paris également (voir Francesco Saverio Bartoli, Notizie Istoriche…, op. cit., note n.2, p. 258). Torna al testo

128 En l’absence quasi certaine sur le territoire français de l’autre Capitano habituellement appelé en France à cette date (Silvio Fiorillo, Capitan Matamoros) dont la présence est en revanche attestée à Naples, il est fort probable que Capitan Rinoceronte fût parmi les Accesi aux côtés de Orsola et Piermaria Cecchini entre 1607 et 1609, tout en état absent de Paris en 1608. Torna al testo

129 Silvio Fiorilli était fort demandé à la cour française précisément parce qu’il jouait le rôle en espagnol, fort de son passage par le Royaume de Naples : il était né à Capoue (it. Capua) vers 1565, alors sous domination espagnole. Il serait, selon Piermaria Cecchini, le seul acteur à avoir été capable de le jouer en espagnol comme le recommande vivement Piermaria Cecchini pour le rôle. Voir Pier Maria Cecchini, Frutti delle moderne commedie (1628), op. cit., p. 86 et Francesco Andreini, Le bravure…, op. cit., p. 469-70. Torna al testo

130 Piermaria Cecchini, op. cit., A.m.at.i., 2003. Torna al testo

131 Silvio Fiorillo, Siro Ferrone (ed.), A.m.at.i., 2014. Torna al testo

132 […] « e un certo Francesco Andreini, marito della detta Signora Isabella, che rappresentava la parte di un Capitano superbo e vantatore che, se bene mi ricordo, dal nome mio si faceva chiamare Capitano Spavento da Valle Inferna », Francesco Andreini, Le bravure…, op. cit., Ragionamento XIV, p.70. Torna al testo

133 MC/ET/XXXV, 377. La transcription de cette copie est publiée par Deierkauf-Holsboer (S. Wilma) « Le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne », 2 vol., Paris, Nizet, 1968-1970, t. I, p. 192-194. Voir également l’ Archivio Herla, A-305, Fonds XXXV, liasse 377, c.n.n. (consulté le 21/04/2025) [http://www.capitalespettacolo.it/ita/doc_gen.asp?ID=1042128659&NU=1&TP=g]. Torna al testo

134 Piermaria Cecchini, op. cit., A.m.at.i., 2003. Les tensions entre Cecchini et Giovan Battista Andreini seront à leur comble entre 1618 et la tournée parisienne de 1620-21, qui mènera, juste avant le départ pour la France, à l’éviction de Cecchini du groupe de comédiens en partance pour la France. Torna al testo

135 Ferruccio Marotti, Giovanna Romei, La professione del teatro, op. cit., p. 67-76. Torna al testo

136 Initialement Trattato sopra l’arte comica, cavato dall’opere di San Tomaso, e da altri santi. Aggiuntovi il modo di ben recitare. Di Pier Maria Cecchini detto Frittellino, Comico Acceso, en 1601, le traité paraît en 1608 sous le titre Discorso sopra l’arte comica con il modo di ben recitare (autres éditions en 1614, 1616, 1621) et enfin Frutti delle moderne commedie en 1628. Cecchini reste en France jusqu’à la fin de 1608-1609. Piermaria Cecchini, op. cit., A.m.at.i., 2003. Les éditions modernes des différentes versions de ce traité se trouvent dans Ferruccio Marotti, Giovanna Romei, op. cit., p. 67-76 (Discorso…) et p. 77-92 (Frutti…), dont les pages que Cecchini consacre au masque du Capitano (Ibid., p. 86-92). Torna al testo

137 Ferruccio Marotti, Giovanna Romei, op. cit., 86-87. Torna al testo

138 Francesco Andreini n’est pas l’inventeur de l’emploi, ni le premier à avoir joué le Capitano, mais il est le premier à avoir figé sur la page le répertoire et la rhétorique du masque, même si sa version du Capitano ne parle pas l’espagnol. Après 1607, on trouve en revanche des exemples ultérieurs de Capitani parlant espagnol sur le papier. L’exemple le plus proche du Capitan Spavento date de 1609. C’est celui du Capitan Basilico présent dans Gli amorosi inganni de Vincenzo Belando et dont l’idiome est la langue espagnole. Son modèle est soit Silvio Fiorillo (Capitan Matamoros), soit plus probablement Fabrizio de’ Fornaris (Capitan Coccodrillo), alors même que Vincenzo Belando ne manque pas de rendre hommage au canon posé par les « Bravure o Rodomontate del signor Francesco Andreini » (Vincenzo Belando, Benigno lettore, Gli amorosi inganni in Siro Ferrone (ed.), Commedie dell’arte, op. cit., vol. 1, p. 206). La préface de Vincenzo Belando fait également allusion à la publication de Rodomuntadas Castellanas…, publiées en 1607 (Paris, Chevalier) par Jacques Gaultier dont les modèles sont les invincibles « Capitanes, Matamoros, Crocodilo y Rajabroqueles » (Ibid., vol. 1, n. 6, vol. 1, p. 205). Par ailleurs, Vincenzo Belando gravite dans les mêmes sphères de migrants culturels italiens présents à la cour française que celles que fréquentent Francesco et Isabella Andreini. En somme, à la fin du XVIe siècle, non seulement Silvio Fiorilli (Mattamoros) mais aussi Fabrizio de’ Fornaris étaient capables de jouer le Capitano en espagnol. Napolitain d’origine comme Capitan Mattamoros, membre des comédiens Confidenti, Fabrizio De’ Fornaris (Capitan Coccodrillo) maîtrisait d’ailleurs plusieurs langues. Sur Vincenzo Belando, voir Siro Ferrone (ed.), Nota bibliografica in Commedie dell’arte, op. cit., vol. 1, p. 199-201. Vincenzo Belando, Gli amorosi inganni, Paris, David Gilio, 1609. On trouve la pièce en édition moderne dans Siro Ferrone (ed.), Commedie dell’arte, Milano, Mursia, 1986, vol. 1, p. 199-286. Sur les figures de Capitani (notamment Fabrizio De ‘Fornaris) citées ici, voir aussi Luigi Rasi, Comici italiani, op. cit., tome I, p. 74-75. Francesco Saverio Bartoli, Notizie Istoriche…, op. cit., p. 237-238. Torna al testo

139 « per far il capitano spagnuolo non ha avuto chi lo avanzi e forse pochi che lo agguaglino », Piermaria Cecchini, Frutti delle moderne… in Ferruccio Marotti, Giovanna Romei, op. cit., p. 90. Torna al testo

140 Après une série de tractations longues et difficiles dès 1618-19, Pier Maria Cecchini est évincé en dernière minute de la tournée parisienne de 1620-21 qui devait unir Accesi et Fedeli, laissant une fracture durable entre Giovan Battista Andreini (Fedeli) et Pier Maria Cecchini (Accesi). Torna al testo

Citare quest'articolo

Riferimento elettronico

Cécile Berger, « Un bravache opportuniste au XVIIe siècle », Line@editoriale [On line],  | 2025, pubblicato in rete il 06 juin 2025, consultato il 17 novembre 2025. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/lineaeditoriale/2603

Autore

Cécile Berger

cecile.berger@univ-tlse2.fr

Il Laboratorio - Université Toulouse Jean Jaurès

Articoli dello stesso autore