Index

Rubriques

Propos de traductaires

Texte

Ce matin, au petit déjeuner chez des amis, je lis sur une boîte de café en poudre distribuée par une grande chaîne allemande la mention « Certifié UTZ ». Je me creuse la cervelle pour trouver ce que signifie cette abréviation, un sigle, comme semblent l’indiquer les majuscules : U pour unabhängig (indépendant), voire Universitäts- (membre d’un mot composé – on ne se refait pas), T pour technisch, Technik (adjectif ou substantif) et Z pour Zentrum ? Ce serait donc un produit certifié par un centre technique universitaire ou un centre technique indépendant ? Mon ignorance du monde commercial, agro-alimentaire et publicitaire, me pousse à aller consulter, non pas l’ami du petit déjeuner, l’ami R…, marque concurrente, mais l’ami Ordi, par le biais d’un moteur de recherche bien connu. J’y apprends aussitôt que Utz Kapez signifie « bon café » en langue maya !

Qui, parmi les consommateurs, pour peu qu’il ait l’outil informatique sous la main, prendra le temps de mener cette petite enquête ? Il n’y a pas là entrave à l’information, me direz-vous, mais j’aurais tendance à dire que c’est presque tout comme, une sorte de captatio benevolentiae. Faut-il tout traduire ? Non. Mieux vaut encore ne pas traduire du tout que traduire n’importe comment. Exemple – déjà ancien, certes, que je tiens d’un ami allemand en camping dans le midi de la France : il avait acheté une boîte de thon à l’huile fabriquée en France, l’huile était d’olive, une pure huile d’olive vierge, précisait la notice. Indication traduite en allemand par in reinem Jungfernöl…, soit « une huile de vierge pure », ou plus précisément : « une huile pure de vieille fille ». Peu ragoûtant, n’est-ce pas ? On connaît désormais ces traductions automatiques, les T.A.O., souvent venues d’Asie du sud-est, mais pas seulement. Du Canada : des Chick peas transformés en « Pois de poussin » ; Microwave and Dish-washer Safe devenant « coffre-fort pour la micro-onde et le lave-vaisselle (Thaïlande) ; WARNING! Decorative purpose only. Not intended for children. If the battery is swallow, promptly see doctor, « ATTENTION! Pour le but décoratif seulement. Non destiné aux enfants. Si une batterie est hirondelle, voir promptement le docteur. » ; plus scabreux : Polish sausage, « Polissez la saucisse » ; Truly a new way to enjoy "on the rocks", « manière spéciale de jouir "sur les rochers" ». N’oublions pas ce menu proposé dans les années 80 par un établissement hôtelier de Mulhouse (« au carrefour de la Suisse, de l’Allemagne et de la France », sic), dépendant d’une grande chaîne internationale, où les mets français étaient traduits littéralement et où l’on pouvait déguster un Schweinequadrat (une pièce de porc à quatre côtés de même longueur, ce qui finalement n’est pas si faux), un Rindpflaster (un sparadrap de bœuf ou pire, un bloc de pierre destiné à paver trottoirs et chaussées, au bœuf), et en dessert du Schokoladenmoos, soit de la mousse végétale avec du chocolat, une « ramette de papier » (mille-feuilles) ou encore une nonne (religieuse). Sans parler du dépliant distribué en version prétendument allemande pour la visite de la Cité de Carcassonne, salmigondis qui accumulait les faux sens et les solécismes, ce qui m’avait amené à écrire à un responsable local des Monuments historiques. Je n’eus pas de réponse, mais au moins les « réparations » furent effectuées.

Si l’on vous propose dans la notice d’utilisation, pour démarrer votre deux-roues, de « donner un grand coup de pied dans le kick », je doute que l’engin démarrera au quart de tour. Mais vous aurez tiqué. Sceptique, dubitatif, méfiant, vous vous serez abstenu. Il n’y aura pas eu vraiment « rupture de la chaîne de traçabilité ». Il en va toutefois autrement pour le câblage d’un Airbus, et les conséquences peuvent alors être dévastatrices. Reste que les sorties de route sont vite arrivées, dans tous les domaines, qu’ils soient techniques, scientifiques ou littéraires. Les unes seront tout au plus ridicules, les autres mortelles. Une collègue universitaire avait coutume de comparer l’activité de traducteur à celle d’un chirurgien. Certes, elle exagérait pour ce qui est de son domaine (la littérature), mais elle n’avait pas tout à fait tort. Un traducteur (une traductrice) peut facilement tuer un auteur (une auteure ? une autrice ?) s’il (si elle) bâcle son travail ou ne dispose pas des connaissances requises dans les deux langues pour fournir un travail qui « adhère au macadam », s’il (si elle) multiplie les dérapages incontrôlés en faisant du mot-à-mot, en ne repérant pas les connotations, les citations intertextuelles. Une chose est de bien utiliser les dictionnaires, une autre de comprendre en finesse, le plus exhaustivement possible, l’implicite sous l’explicite, les implications que recèle une énonciation, surtout quand celle-ci émane d’un(e) « grand(e) écrivain(e) », c’est-à-dire de quelqu’un(e) dont la langue ne présente pas la moindre trace de graisse, est d’une précision millimétrique (même si lui- (elle-) même n’en a pas toujours une claire conscience, mais se fie à son bagage de savoirs et de mémoire !). On trouve de tout dans les traductions, du pire au meilleur en passant par le « peut mieux faire » (mais tout est relatif, le mieux étant, bien sûr, l’ennemi du bien) !

Le pire : une vieille traduction que j’ai souvent citée comme exemple de ce qu’il ne faut absolument pas faire. Deux petits romans d’un auteur massacré par un soldat russe en 1945, eux-mêmes massacrés par quelqu’un qui était par ailleurs, semble-t-il, un excellent analyste littéraire (en fait d’origine helvétique, comme je l’appris plus tard), qui fut pour sa part épargné par son préfacier, un journaliste et écrivain de renom : « traducteur parfois embarrassé ; qui aime trop mal étreint ». Dans un premier temps, à la lecture, je m’étais demandé de quelle contrée reculée ce soi-disant traducteur pouvait venir, en raison de son lexique patoisant : « Pèse donc sur le bouton » = « presse le bouton de la sonnette » ou « le corbillon des clefs » = « le trousseau de clés ». Mais surtout, la traduction au ras du texte des particules illocutoires1 me laissait pantois : Komm doch! = « Viens pourtant » ; Komm schon! = « viens déjà » ; « Ça m’amusera de guigner une fois dans sa chambre » ; « On va déjà te le faire cracher ! » (?). Celle des verbes auxiliaires et semi-auxiliaires et des verbes modaux, du même tonneau : « Froussarde, il ne veut rien t’arriver » ; « Voilà ! maintenant il faut encore lui peindre une figure, dit Anni, mais c’est toi qui doit (sic) la faire, moi je sais pas. – Je veux déjà y arriver, dit Méta en fouillant dans sa serviette d’école; elle en tira la petite boîte d’aquarelle, cracha dans le couvercle et délaya les couleurs. » ; celle des verbes déclaratifs, de la même farine : « C’est pas joindre les mains comme il faut, s’opiniâtra Louise. » ; la syntaxe calquée sur l’allemand : « Ils descendirent l’escalier. "Hop là! pas tomber … marche à marche…" ; les tournures idiomatiques et les régionalismes traduits tels quels, qui rendent les phrases incompréhensibles pour qui ignore la langue d’origine : « Et tout de suite… Allons, départ! va chercher la renifle, je veux t’accompagner. Tu dois danser et chanter. Messieurs, vous allez vivre "votre miracle bleu" » (= « vous serez drôlement étonnés », « vous n’allez pas en croire vos yeux »)2.

Comme l’auteur, dans ces deux brefs romans kaléidoscopiques, donne la parole à une foule de personnages vivant dans le quartier populaire d’une ville du nord de l’Allemagne, il s’agit de restituer leur parler, leur argot, de l’adapter en conservant un équilibre entre ce qui pouvait se dire « jadis » et ce qui se dit « aujourd’hui », en éliminant ce qui n’est plus compréhensible tout en en gardant trace, par des tournures désuètes, afin de situer l’action « dans son temps ». Rude tâche. Tout le monde n’est pas Céline, capable de fabriquer un artefact qui passe la rampe. Je me souviens que, devant traduire un petit roman de 1974, dans lequel la narratrice était une ado est-allemande3, j’avais relu, à des années de distance, un livre qui m’avait beaucoup plu, L’Attrape-cœurs, de J. D. Salinger (1951), dans la version française de J.-B. Rossi. Las ! Que tout cela avait vieilli ! Impossible pour moi d’en faire mon miel. Il me fallait inventer autre chose, veiller à ne pas dire « bath » mais « super », en sachant pertinemment que je ne serais bientôt plus, ou que je n’étais déjà plus, up to date… J.-B. Rossi, aka Sébastien Japrisot, n’y est pour rien. Moi non plus, j’espère, mais je n’ose pas relire cette traduction que j’ai commise il y a trois décennies. Oui, nous vieillissons, et nos traductions aussi… (On a fait au mieux).

Est-ce inéluctable ? On voudrait le croire. Il est des écrivains qui sont devenus illisibles et d’autres qui tiennent la distance. Les meilleurs, semble-t-il. Ou du moins, ceux dont les thèmes sont « universels » et que l’on dira « immortels ». Pas forcément les quarante, dont moult sont passés à la trappe de l’Histoire, mais d’autres, ayant œuvré bien avant 1634/1635, des plus anciens, dont les textes remontent à la naissance de l’écriture, et que nous connaissons encore aujourd’hui … le plus souvent, soit dit au passage, par le biais de la traduction … aux plus modernes. À chacun de citer ses noms. Une chose est sûre : plus l’écrivain est « grand », plus il sera « facile » de le traduire. Notons toutefois que « grand » peut également signifier « qui entre en résonance avec les préoccupations de notre époque », d’où les fluctuations, les auteurs oubliés, les écrivains qui sont « au purgatoire » et renaissent un jour de leurs cendres, non sous l’aspect de zombies ou de phénomènes de mode, mais comme des êtres de chair et de sang, des « valeurs sûres ». Car aussi complexe que soit leur langue, aussi complexe que soit leur pensée, si elle est précise et cohérente, il sera possible de « déchiffrer » leur œuvre, d’en comprendre le fonctionnement et la portée. « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. » Pas si évident que ça, mon vieux Boileau ! A fortiori quand il s’agit de traduire ! Mais l’on essaie, et l’on est bien content lorsque l’on pense y être parvenu. (On fait au mieux).

Dur d’être à la hauteur ! De rendre « fidèlement » un sens, un style, des nuances, une cadence, une musique, de livrer pour ainsi dire une hypotypose, voire une ekphrasis de l’œuvre source. « Fidèlement », ça veut dire quoi ? Pour être fidèle, il faut souvent être infidèle. Après avoir saisi le second degré, les propos à double, à triple entente, il est temps d’opérer des glissements, des substitutions, des tours de passe-passe. Cela vaut pour tous les registres, mais je me limiterai ici à évoquer la polysémie de l’humour et des jeux de mots, contrepèteries y compris (oui, les Allemands, n’en déplaise à d’aucuns, disposent aussi de tout cela !).

L’humour ou les blagues : si l’on se réfère à une sorte de théorie des ensembles que l’on imagine comme une certaine quantité de cercles qui ne se recoupent qu’en partie, il y aura des pans entiers qui resteront en dehors de la compréhension. On se retrouve alors devant des impasses où l’on évitera de s’engager. Francophone, il m’arrive fréquemment de ne pas comprendre « ce qu’il y a de drôle » dans l’humour allemand… À chaque langue son humour, qui se partage ou non. C’est aussi vrai pour les blagues, qui sont transférables ou non. (Sans compter que, même dans une même langue, tout le monde ne rira pas des mêmes choses).

Un exemple simple de blague (Witz) où il suffit de remplacer un mot par un autre :

Un chien-loup rencontre un animal bizarre et se présente :

Ich bin der Wolfshund, mein Vater war ein Wolf und meine Mutter eine Hündin. Und du, wer bist du ?

– Ich bin der Ameisenbär. – Das glaube ich dir nicht!

En français, le chien-loup peut rester, il faut trouver un autre animal pour le Ameisenbär, « l’ours qui mange des fourmis », le tamanoir :

– Je suis le chien-loup, mon père était un loup et ma mère une chienne. Et toi, qui es-tu ?

– Je suis le poisson-chat. – Alors là, je ne te crois pas !

Les contrepèteries : les Allemands les appellent Schüttelreime, des rimes que l’on secoue, et au lieu, comme les Français ou souvent les Anglais, de taire la solution, ils lèvent « l’équivoque ». De plus, leurs « antistrophes » sont le plus souvent anodines, décentes, à l’instar de celle des Papous de France Culture (« Un petit mot sur la porte ») :

Die vor sich hinbrüllt / Das ist die Brünnhild.

Ou encore, toujours dans le registre wagnérien :

Bitte, wohnt hier der singende Drache / Ich hätte für ihn eine dringende Sache.

Elles peuvent même être polyglottes et mélanger les langues :

Ich trag’ mein coat bei rain und shine, / Und doch ist er noch scheen (= schön) und rein.

Der Fuehrer : Remember him, how loud he cried / When to the stupid crowd he lied!

– « Wie geht es, altes Haus ? » / « No ja, man halt’ es aus » / « Et les affaires vont mieux ? » / « Ah non, hélas, mon vieux ! »4

Ce qui tendrait à prouver qu’elles sont intraduisibles.

Les jeux sur les mots : comment restituer la double-entente lorsqu’elle est insérée dans une prose ou un poème dont elle fait le sel ? On fait ce qu’on peut. D’abord cerner les enjeux, ensuite explorer des pistes, tordre sa langue et ses méninges, et enfin se fixer sur ce qui semble le plus proche, tout en respectant la concision voulue : traduction n’est pas explication ; en cas de problème, on aura recours aux notes de traducteur, les N.d.T. que n’aiment pas trop les lecteurs et auxquelles nombre d’éditeurs répugnent…

Un premier exemple : l’écrivain Paul Nizon rédige, pour un ouvrage d’art intitulé Quarante-et-un galets5, un texte opportunément appelé « À propos du galet », où il parle du galet et se compare à lui, en employant in fine le mot Findling. Or der Findling désigne à la fois un « bloc erratique », un rocher, une pierre (en géologie) ET « un enfant trouvé », ou perdu, sans père ni mère… Nizon joue sur l’ambiguïté. Comment se tirer de cette galère ? Je n’ai rien trouvé d’autre que de dire les deux : « Et le galet, dès lors que j’en arrive à la fin de mes réflexions, je l’appellerai pierre qui roule, enfant perdu. » Faute de grive on mange des merles.

Un deuxième exemple, qui m’a récemment donné du fil à retordre : un bref poème d’un écrivain contemporain6. Celui-ci parle d’un lièvre qui est reich an Feinden / doch nahrhaft und geil / wie der Löwenzahn, soit mot-à-mot « riche en ennemis / mais nourrissant (nutritif) et lubrique / comme le pissenlit ». Première étape, ce que je comprends d’emblée : un acteur, musicien, poète allemand célèbre (Heinz Erhardt, 1909-1979) a parlé du lièvre, « qui est aussi savoureux qu’il est sauvage / craintif » (« Er ist ebenso furchtsam wie schmackhaft »). Son bon mot est bien connu. Le clin d’œil est évident, nahrhaft et schmackhaft (nourrissant et savoureux) appartiennent au même registre. Le glissement concerne furchtsam / geil. En amont, le poème dit toutefois que le lièvre a beaucoup d’ennemis, ce qui implicitement permet de comprendre qu’il soit peureux. En revanche, geil, lubrique, ajoute une qualification, suggère qu’il se reproduit … comme les lapins. Jusqu’ici, le texte est clair. Mais pourquoi la comparaison avec la dent-de-lion (Löwenzahn), autre nom du pissenlit ? Que le pissenlit soit « nourrissant » ou « savoureux », cela se conçoit. Mais pourquoi serait-il « lubrique » ? À moins que geil ne soit pris dans une autre acception ? Geil est devenu un mot à la mode, passe-partout, comme « super », « sensass », « le top », « génial, « d’enfer », « trop » : Es ist geil! Il y a aussi l’expression : ein steiler Zahn, pour désigner une « fille canon » (années 50). Mais si l’on trouve bien Zahn dans Löwenzahn, steil n’est pas geil, malgré la proximité phonique, et si steil s’employait autrefois dans le « langage des jeunes » au sens de « imposant », « impressionnant », « frappant », il n’avait pas vraiment cette connotation sexuelle que l’on trouve dans geil… Alors, que faire de ce pissenlit qui semble tomber ici comme un cheveu sur la soupe ? Je suis dans un cul-de-sac et demande à un ami allemand ce que tout cela évoque pour lui. Sa réponse lève le voile : une fois la fleur jaune fanée, les aigrettes qui se forment dispersent au loin leurs minuscules graines, qui dès lors prolifèrent… « Je sème à tous vents », le slogan du dictionnaire Larousse ! Il est alors possible de reconstituer une chaîne isotopique peu ou prou satisfaisante : le lièvre a beaucoup d’ennemis, et « par ailleurs, comme le pissenlit, [il est] savoureux et sème [sa semence / ses akènes] à tous vents. »

Un troisième et dernier exemple, pour lequel je me heurte encore à une aporie : un poème sur Cuba et Castro. Il est question d’un tango de 1959, Quizàs, quizàs, quizàs, que jouent soir après soir des musiciens depuis longtemps trépassés (première strophe). Puis est évoquée (strophe 2) la situation de pénurie dans le pays. Et la troisième et dernière strophe dit : Ein Somnambule vor zehn Mikrophonen, / der kein Ende findet, schärft seiner müden Insel ein: / Nach mir kommt nichts mehr. / Es ist erreicht. / An den Maschinenpistolen glänzt das Öl. L’énoncé semble à première vue ne pas présenter de difficulté majeure. Sauf que cet es ist erreicht me met la puce à l’oreille. Certes, la révolution a triomphé : « le but est atteint ». Mais derrière se cache une connotation dont les Allemands d’une génération antérieure avaient encore le souvenir (le poète en question fêtera cette année ses quatre-vingt-dix-printemps). Distribuée sous la marque « Es ist erreicht », il existait « autrefois » une teinture grasse pour barbe mise au point par le coiffeur-barbier de l’empereur Guillaume II, et l’on parlait, à propos de la moustache si particulière du personnage, maintenue la nuit par un fixe-moustache pour qu’elle ne retombe pas (Bartbinde), du « Es-ist-erreicht-Bart ». De Guillaume II à Castro, la barbe vient s’immiscer dans l’écheveau connotatif. Il y aura nécessairement perte, même si l’on traduit, grosso modo : « Devant dix microphones, un somnambule / qui n’arrive pas à conclure martèle à son île exténuée : / Il n’y aura plus rien après moi / Le but est atteint, plus un poil [de barbe] ne dépasse. / La graisse luit sur les mitraillettes. » C’est tiré par les cheveux et une petite N.d.T. paraît s’imposer.

Ciel, qu’il est difficile de reconstituer la chaîne de traçabilité

Image 100000000000085500000640946BF690FE0B7914.jpg


Figure : Portrait de Guillaume II, empereur de 1888 à 1918

Note de fin

1 Cf. par ex. : BRIU, Jean-Jacques, 1995.

2 LAMPE, Friedo, 1970, 1976.

3 SCHNEIDER, Rolf, 1989.

4 J’utilise ici le recueil de MILLER, Franz,1994.

5 TRIPP, Jan Peter, PONGE, Francis, NIZON, Paul, 2017.

6 Pour les exemples 2 & 3 : ENZENSBERGER, Hans Magnus. Choix de poèmes en cours de traduction.

Illustrations

Citer cet article

Référence électronique

Patrick Charbonneau, « Rupture de la chaîne de traçabilité », La main de Thôt [En ligne], 7 | 2019, mis en ligne le 02 janvier 2024, consulté le 19 avril 2024. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/lamaindethot/801

Auteur

Patrick Charbonneau

Université de Toulouse 2
patg.charbonneau@gmail.com

Articles du même auteur