Ferrare et Montaigne : répertoire numérique des traductions du français à l’italien à la Renaissance

Résumés

Evidenziando la centralità della traduzione come strumento per veicolare idee e visioni del mondo, fondamentale nello scambio interculturale, l’articolo mette in luce gli squilibri negli scambi culturali tra la Francia e l’Italia nel Rinascimento e si focalizza su due stampatori di rilievo della città di Ferrara: Vittorio Baldini e Benedetto Mammarello, accomunati dall’aver stampato le traduzioni delle opere di Montaigne. Questi stampatori insieme ad alcuni traduttori come Girolamo Naselli ed Ercole Cato hanno avuto un ruolo fondamentale nella diffusione della letteratura francese in Italia, rendendo ancora più stretto e vivace il legame tra la cultura francese e quella italiana.

Highlighting the centrality of translation as a tool for conveying ideas and worldviews, crucial in intercultural exchange, the article underscores the imbalances in cultural exchanges between France and Italy during the Renaissance. Moreover, it focuses on two prominent printers of the city of Ferrara: Vittorio Baldini and Benedetto Mammarello, who both printed translations of Montaigne’s works. These printers, along with some translators like Girolamo Naselli and Ercole Cato, played a fundamental role in disseminating French literature in Italy, further strengthening the bond between French and Italian culture.

Plan

Texte

p. 83-106

Introduction : raisons du projet et état de l’art

Pourquoi penser à un projet de recherche centré sur un corpus de traductions ? Et pourquoi penser à un projet de numérisation de ces dernières ? Avant tout, il faut rappeler que le patrimoine culturel est notre histoire et qu’il raconte notre identité, également – et surtout – en relation avec une altérité. La traduction a toujours été un instrument fondamental pour véhiculer des idées et des visions du monde, permettant ainsi un échange fructueux, une rencontre et parfois même un choc de cultures et de sociétés.

Parler de traduction, c’est parler des œuvres, de la vie, du destin et de la nature des œuvres ; de la manière dont elles éclairent nos vies; c’est parler de la communication, de la transmission, de la tradition; c’est parler du rapport du propre et de l’Étranger, c’est parler de la langue maternelle, natale, et des autres langues; c’est parler de l’être-en-langues de l’homme; c’est parler de l’écriture et de l’oralité; […] c’est être pris dans un enivrant tourbillon réflexif où le mot «traduction» lui-même ne cesse de se métaphoriser1.

Antoine Berman mettait ainsi en lumière la complexité de cette opération en soulignant qu’elle concerne non seulement les œuvres et leur vie, mais aussi la vie du traducteur lui-même, en le reliant étroitement au texte et, par conséquent, à ce qui s’y cache, derrière et à l’intérieur : à savoir la richesse et la beauté de l’altérité. Bien que la valeur de la traduction ait changé au cours des siècles, il est évident qu’elle ne peut jamais être séparée d’un contexte historique et socioculturel précis.

En effet, l’opération complexe de la traduction n’est pas un simple exercice de restitution automatique d’une langue à l’autre, mais une activité qui investit un domaine beaucoup plus vaste. C’est une interaction entre altérités et cultures, dans cette union que certains spécialistes appellent langue - cultures - histoire2. Nous pouvons dès lors affirmer que l’histoire de la littérature ne peut se faire sans l’histoire de la traduction, qui est également en mesure aujourd’hui de constituer pour nous un lieu et un moyen de réflexion importants pour comprendre la trame complexe mais intrigante qui lie les hommes de tout temps.

Ce projet de recherche3 naît pour répondre à l’exigence de combler un vide, c’est-à dire la nécessité de la constitution d’un corpus de traductions du français à l’italien, depuis les dernières années du XVe siècle jusqu’aux premières décennies du XVIIe siècle. Il s’inscrit dans une optique d’internationalisation du répertoire, visant à contribuer à la connaissance et à la sauvegarde du patrimoine littéraire et linguistique entre la France et l’Italie. Le projet prévoit donc la réalisation d’un recensement et d’un catalogage de textes traduits du français à l’italien pendant une période allant de 1494, date de la descente de Charles VIII et du début des guerres d’Italie, à 1632, année de la publication de la seconde traduction en italien des Essais de Montaigne réalisée par Marco Ginammi, avant la fondation de l’Académie Française. Afin de le rendre utile pour d’autres investigations, nous avons l’intention de numériser ce corpus pour qu’il soit accessible en ligne4.

État de l’art et illustration du projet de recherche

Nous savons qu’en ce qui concerne les traductions de l’italien au français, le projet de recherche « Bibliothèque des traductions de l’italien en français du XVIe au XXe siècle », dirigé par Giovanni Dotoli et Vito Castiglione Minischetti, en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France, a produit en format papier un répertoire bibliographique de référence pour le XVIe siècle5.

Par contre, en ce qui concerne les traductions du français à l’italien à la Renaissance, nous savons qu’elles nécessitent aujourd’hui un inventaire systématique sous forme de publication, car il n’existe aucun répertoire bibliographique numérique ou papier. Il n’y a que des études partielles, utiles mais non exhaustives.

Dans la précieuse et très intéressante étude de V. Grohovaz, « La traduzione dal francese all’italiano nel XVI secolo. Avvio di una catalogazione delle opere a stampa (1501-1650) »6, il est possible de trouver une première tentative de recensement des œuvres françaises traduites en Italie au XVIe siècle. Il y a, en outre, des travaux sur des traductions ponctuelles de différents auteurs comme, par exemple, la traduction de La Semaine de Du Bartas par Ferrante Guisoni7, ou les traductions de Montaigne, faites par Girolamo Naselli, son contemporain, et par Girolamo Canini au siècle suivant, ou au XVIIIe siècle8 par l’abbé Giulio Perini, intellectuel toscan sensible aux premières suggestions des Lumières.

Les traductions entre la France et l’Italie : un cadre historique

Il convient tout d’abord de souligner l’existence d’un déséquilibre singulier qui caractérise les échanges culturels entre la France et l’Italie au XVIe siècle, avec une dynamique qui se manifeste de manière particulièrement évidente dans le domaine des traductions. L’influence de l’Humanisme9 italien, déterminante dans le processus de renouvellement du panorama culturel français et largement favorisée par la forte présence d’Italiens en France, s’est propagée grâce à la multiplicité des éditions et des traductions de textes italiens10.

Un tel intérêt de la part du public et des savants français pour la culture italienne trouve en Italie une contrepartie limitée. En effet, alors que dans toute l’Europe, et en particulier en France, on lisait et traduisait des œuvres italiennes, les Italiens se montraient peu disponibles à l’importation de produits culturels étrangers. Un obstacle à la lecture d’œuvres françaises fut certainement la faible connaissance de la langue française qui caractérisa la péninsule pendant une bonne partie du siècle. L’usage du latin comme langue de la culture internationale décourageait probablement l’apprentissage du français et de toute autre langue européenne, qui restèrent l’apanage de certaines catégories plutôt restreintes comme les courtisans et les diplomates. D’autre part, le petit nombre de textes traduits indique que même le franchissement de la barrière de la langue ne fut pas suffisant pour garantir plus de chance aux œuvres françaises contemporaines, qui furent l’objet d’une attention sporadique et extrêmement sélective.

L’analyse de la succession chronologique des traductions du français à l’italien montre une concentration importante d’éditions entre le milieu des années 50 et le milieu de la décennie suivante, qui est suivie d’un nouveau moment de chance particulière dans les dernières années du siècle. La première période coïncide avec une phase de succès exceptionnel des traductions en général, qui entre 1540 et 1560 envahissent le marché éditorial italien. Ce phénomène trouve son origine dans un projet linguistique et culturel précis qui, d’une part, sanctionnait l’affirmation du vulgaire sur les langues classiques et, d’autre part, voulait satisfaire la demande d’un public toujours plus large qui demandait à bénéficier d’une littérature que l’on peut qualifier de « moyenne » et de moins en moins habitué à lire la langue latine.

Grâce à cette véritable « course » aux traductions, les catalogues de nombreux éditeurs s’enrichissent aussi de quelques titres populaires au-delà des Alpes. Même s’il y a des cas de coexistence de versions latines et françaises de certaines œuvres, le choix de traduire également en italien des œuvres latines, nous semble confirmer une volonté de donner vie à une production de divulgation. C’est l’aspect spécifiquement commercial du phénomène, impliquant des éditeurs, des imprimeurs et de nombreux hommes de lettres grâce auxquels la traduction devient un véritable métier, qui a probablement conduit à précéder de plusieurs années les autres versions européennes d’œuvres particulièrement réussies. Cependant, la familiarité avec la langue française qui permettait l’adoption du texte français comme base pour la version italienne n’était pas tant due à des raisons culturelles mais plutôt à des événements biographiques ou professionnels.

Selon Valentina Grohovaz11, la rareté et l’extrême hétérogénéité des textes traduits rendent difficile toute classification. Elle souligne également qu’une enquête portant sur les genres révèle que le secteur le plus négligé est celui de la littérature, car à cette époque-là les lecteurs italiens considéraient la littérature locale comme supérieure à toute autre. Une nouvelle phase des relations entre la littérature italienne et la littérature française s’amorce à la fin du siècle avec la traduction de la Semaine de Guillaume Du Bartas12. Cependant, dans la fragmentation extrême des intérêts démontrée par les traducteurs, le seul secteur qui présente une certaine ampleur est le domaine religieux, et plus précisément le domaine calviniste. En effet, il existe un lien étroit entre la Réforme et l’industrie typographique qui joue un rôle fondamental dans la diffusion de la nouvelle doctrine en utilisant le livre imprimé comme principal véhicule13.

L’art typographique, qui s’était déjà affirmé en Italie dans de nombreuses localités au XVe siècle, connut au cours du siècle suivant un développement et une évolution exceptionnelle. En Émilie-Romagne l’art de l’imprimerie fleurit dans de nombreuses villes : d’abord Bologne, puis Ferrare, Modène, Reggio d’Émilie, Plaisance, Parme et d’autres centres mineurs où les imprimeurs les plus actifs se rendaient, soit temporairement, soit appelés par des seigneurs ou des auteurs pour imprimer leurs œuvres, soit plus longtemps pour implanter des succursales.

L’imprimerie à Ferrare: Vittorio Baldini et Benedetto Mammarello

Ferrare a été l’un des premiers centres qui a suscité l’intérêt de ce travail en raison de ses relations étroites avec la France. En effet, à l'époque, cette ville était un foyer culturel très vivace, notamment en ce qui concerne la présence active d’imprimeurs. 14

À Ferrare, la tradition glorieuse de l’imprimerie du XVe siècle se poursuit au siècle suivant ; cependant, surtout dans la première moitié du siècle, la production ne fut pas abondante à cause de l’instabilité politique et des années de guerres et d’invasions qui ne favorisèrent pas la diffusion de la presse15. En revanche, pendant la longue seigneurie d’Alphonse II – au cours des années 1560-1600 – l’art typographique continuait à fleurir à Ferrare, suivant la grande tradition humaniste de la cour des Este : éditeurs et imprimeurs, comme Antonio Sivieri, les frères Niccolini da Sabbio, Valente Panizzi, Domenico Mammarelli, les héritiers de Giovanni Rossi, les frères Cagnaccini, Simone Vasalini, Paolo Tortorino, exerçaient une activité intense et fructueuse. Dans la seconde moitié du siècle, il y eut donc un progrès quantitatif et qualitatif, surtout notamment grâce à la présence de l’imprimeur Vittorio Baldini et de Benedetto Mammarello. Ces deux imprimeurs ont en commun le fait d’avoir mis sous presse les traductions de l’œuvre de Montaigne.

Nous disposons de peu d’informations sur l’origine de Vittorio Baldini (probablement était-il vénitien ou lombard) et sur la date exacte de son installation définitive à Ferrare. Tous les documents concernant les « cose di Ferrara » ainsi qu’une multitude d’ouvrages dédiés aux nouveaux maîtres et à toutes les magnifiques entrées du Pape et de sa famille dans la province sortent des presses de Vittorio Baldini, c’est-à-dire de celui qui avait été, dès ses débuts ferrarais, l’imprimeur d’Alphonse II d’Este16.

De 1575 à 1597, il occupe le poste de « stampatore ducale », reflétant fidèlement les orientations politiques et culturelles de la période de déclin de la dynastie des Este, ainsi que les angoisses et les inquiétudes des dernières décennies du siècle. Il témoigne de la crise des valeurs chevaleresques et de la magnificence luxueuse du dernier duc de Ferrare. Ensuite, sans coup férir, il devient le « stampatore Camerale », c’est-à-dire l'imprimeur du nouveau pouvoir pontifical. La date de 1598 marque un tournant crucial dans l’histoire de la ville des Este, bouleversant son destin. Ferrare, qui sombrait dans un triste déclin, a soigneusement évité de célébrer cette date, contrairement à Modène, qui est devenue la nouvelle capitale en accueillant le dernier duc, Cesare d’Este, après sa fuite.

L’activité de Baldini commence par une collaboration avec les Heredi de’ Rossi ; ensuite, il devient le principal éditeur-libraire sur la scène ferraraise avec au moins 320 éditions de 1576 à 1618, date de sa mort. Il avait installé son atelier au « cantone della Campana », d’où sa première marque : une cloche bataillée de fleurs avec la devise « Cominus et Eminus »17.

Marque typographique de l’imprimeur Baldini

Marque typographique de l’imprimeur Baldini

Une autre marque typographique qu’il utilise et qui semble être l’une de ses préférées est une pyramide soutenue par quatre sphères entre lesquelles se cache un serpent avec la devise : Prudentia Perpetua. En effet, cette devise devient pour Baldini, habile et prudent, un véritable choix de vie.

Cet imprimeur a travaillé seul et en collaboration avec Giulio Vassalini et Benedetto Mammarello. Dès les premières années de son activité, on peut observer les principales orientations de sa politique éditoriale : d’un côté, un intérêt pour les ouvrages scientifiques provenant du Studio et des Académies ferraraises et, de l’autre, une attention portée aux ouvrages littéraires issus des milieux de la Cour. Cependant, le véritable essor de Baldini commence en 1581, lorsqu’il rencontre celui qui deviendra l’auteur le plus renommé de toute sa production imprimée : Torquato Tasso.18 Avec l’incorporation du plus grand poète de l’époque dans son catalogue, Baldini atteint désormais au succès et démontre ses talents en tant que libraire-imprimeur. Il imprime pour son propre compte l’Aminta en 1581, puis il la réédite en 1582. Toujours en 1581, il publie une édition de La Gerusalemme Liberata.

Ainsi, à partir de 1581, le catalogue de l’imprimeur s’enrichit de noms d’auteurs importants et il commence aussi une prestigieuse carrière d’éditeur musical. De ses presses sortent sans interruption de précieuses et rares éditions de madrigaux, chansons, psaumes, motets, laudi spirituali, s’agissant d’une production qui reflète pleinement les goûts de la Cour.

Baldini se distingue enfin par son éclectisme et son érudition. Poète, libraire-imprimeur, graveur et talentueux dessinateur, il est une figure polyvalente. Dans son « officina », il crée toute une série de marques typographiques ainsi que des cadres somptueux qui embellissent ses plus remarquables éditions. Ces ouvrages mettent en évidence sa culture raffinée, comme en témoignent également les paratextes qu’il rédige à plusieurs reprises. Rapidement, Baldini réussit à surpasser les imprimeurs de’ Rossi, car ses éditions se distinguent par leur beauté typographique. Les frises, les initiales historiées, les caractères nets et élégants, ainsi que les cadres ornant les pages de titre, qui commencent à prendre une allure déjà baroque vers la fin du siècle, contribuent à leur esthétique remarquable.

Outre la figure de Vittorio Baldini, celle de Benedetto Mammarello19 (ou Mammarelli) fut importante pour la ville des Este car c’est grâce à lui et à sa collaboration avec le traducteur Girolamo Naselli que la traduction du français à l’italien s’affirme entre les années 1580 et 1590 à Ferrare. En effet, c’est Mammarello qui a imprimé les traductions de De la Naissance duree, et cheute des estats de René de Lucigne20 et des Essais21 de Montaigne réalisées par Naselli. Mais, malheureusement, nous avons très peu d’informations biographiques sur lui. Il s’était installé à Ferrare au début des années 1580 et il allait bientôt rivaliser avec Baldini. Il avait reçu aussi le titre d’imprimeur épiscopal et il avait imprimé quelques seize œuvres. Sa marque typographique est le pélican qui se déchire la poitrine et sa devise est « Quid non cogit amor », utilisée également par d’autres imprimeurs.

Marque typographique de l’imprimeur Mammarello sur l’un de ses artefacts

Marque typographique de l’imprimeur Mammarello sur l’un de ses artefacts

Un rapide examen des auteurs publiés par Mammarello, actif entre 1590 et 1594, révèle une production riche et diversifiée, orientée selon trois axes principaux : des œuvres de caractère littéraire en italien (telles que les Rime de Caporali en 1590 et 1592, le Pastor fido de Guarini en 1590, La Spina, une comédie de Lionardo Salviati, en 1592, ainsi que l’Oloferne, une tragédie de Giovanfrancesco Alberti) ; des textes philosophiques et scientifiques en latin comme La Causa aestus maris de Pandolfo Sfrondrati, 1590, le De Febribus de Pio Enea Caprili, 1591, la Nova de universis philosophia de Francesco Patrizi, 1591, le De christiana ac tuta medendi ratione de Giovanni Battista Codronchi, 1591, l’In Aphorismum I Hippocratis expositio de Girolamo Brasavola, 1594 ; et enfin, bien que moins nombreux, des écrits où la réflexion politique s’ouvre sur des contextes géographiques et ethnographiques dépassant les frontières strictement européennes : outre Lucinge, il y a les Relazioni universali de Botero (1592) et la Moscovia de Possevino, dans la version italienne préparée par Possevino lui-même (1592).

On ne peut pas non plus ignorer l’espace considérable accordé par Mammarello, en particulier dans le domaine latin, aux écrivains liés à la ville d’Este, dont beaucoup ont enseigné à l’université de Ferrare : Girolamo Brasavola, Alfonzo Baroccio, Pio Enea Caprili, Cesare Cremonini, Annibale Pocaterra, Francesco Patrizi, entre autres.

On a ainsi une politique éditoriale qui garantit un double circuit de diffusion : l’un est sûr, s’adressant à un public local, principalement universitaire, et l’autre est plus risqué, mais avec de meilleures possibilités de rayonnement, en ciblant des cercles de lecteurs plus vastes et diversifiés.

Baldini, Mammarello et les traductions du français

Girolamo Naselli22 et Ercole Cato23, les deux traducteurs du français les plus actifs à la fin du siècle, travaillent d’ailleurs pour Baldini et pour Mammarello. Le premier traduit trois auteurs français de première importance : Montaigne, Lucinge et La Noue. Cato, l’ami du Tasse, traduit Bodin, Charles Estienne, Louis Le Roys.

Entre ces deux imprimeurs de Ferrare, on peut envisager une collaboration ou, du moins, une sorte de concertation. Ils accordent d’abord une place très importante aux savants ferrarais. À côté de cet intérêt, un nouvel intérêt émerge et remplace le précédent, celui pour les écrits dans lesquels la réflexion politique s’ouvre à de nouveaux et plus vastes contextes : géographiques, ethnographiques et politiques, dépassant les limites de la ville. Ferrare était certes un refuge sûr, mais il était également confronté aux inquiétudes religieuses et à la terreur suscitée par la menace des Turcs.

Pour ce qui est de la traduction de Montaigne, Girolamo Naselli est le premier traducteur de Montaigne en Italie24 ; sa traduction des Essais date de 1590 et elle fut imprimée par Benedetto Mammarello à Ferrare. Naselli fut ambassadeur du duc de Ferrare (Alphonse II) en France pendant trois ans et il était un personnage de premier plan pour la ville de Ferrare. Il traduisit plusieurs œuvres françaises, parmi lesquelles aussi le traité de René de Lucinge, De la naissance, durée et cheute des Estats25.

Une branche de la tradition, la plus ténue en vérité, attribue à Naselli une origine génoise, plus précisément de la ville de Savone, tandis que l’autre branche considère Ferrare comme sa patrie. Il convient d’accorder une plus grande crédibilité à cette dernière affirmation, car d’autres éléments confirment l’existence d’une famille Naselli, dont au moins certains membres antérieurs à l’époque qui nous concerne ont laissé leur marque dans la ville d’Este. Cependant, les deux témoignages sur sa vie se complètent mutuellement. Comme nous avons déjà dit plus haut, peu avant la publication de la traduction de Montaigne, en 1590, chez le même éditeur, Naselli en publiait une autre, beaucoup plus fidèle et réussie, du traité de Lucinge, paru à Paris seulement deux ans plus tôt, en 1588. C’est une œuvre aujourd’hui connue uniquement des spécialistes, selon le destin commun à de nombreux autres écrits « paralittéraires » du passé, mais qui a vu, entre la fin du XVIe siècle et le début du siècle suivant, une diffusion inattendue et rapide, grâce notamment au texte italien fourni par Naselli. Plusieurs fils convergent pour tisser un lien entre les deux œuvres : une affinité thématique partielle, et aussi des influences directes, car non seulement Montaigne lui-même a lu le traité de Lucinge, mais il en a tiré des idées concrètes qui devaient trouver leur place dans les futurs Essais.

Il est évident que Naselli connaissait le français, et il maîtrisait très bien cette langue, comme en témoigne sa remarquable compétence en tant que traducteur. Selon la version ferraraise, il aurait passé pas moins de quarante ans en France en tant que secrétaire résidant pour le duc Alfonso II. Cependant, cette information est largement contredite par les recherches d’archives de R. Campagnoli, selon lesquelles Naselli aurait travaillé pour les Este, mais avec des fonctions relativement modestes, principalement à Rome et à Ferrare, et seulement à quelques reprises en France. La vérité se situe probablement quelque part entre les deux. Ce qui est certain, c’est que grâce au travail de Naselli, deux auteurs français obtiennent, pour ainsi dire, la citoyenneté ferraraise en 1590. Cette époque s’avère très difficile pour Alfonso II : en raison de ses relations tumultueuses et délicates avec le Vatican, de l’assassinat d’Henri III et de la défaite des Guise par un huguenot, le duc avait déjà abandonné sa politique traditionnelle favorable à la France pour chercher des équilibres plus stables en direction de l’Espagne. Les choix de Naselli, qui pourraient sembler peu opportuns dans un tel contexte, trouvent en réalité leur place dans la nouvelle politique des Este. Ils s’expliquent également assez aisément dans le cadre des programmes avisés et prudents de Benedetto Mammarello, au début de son activité typographique en 1590.26

Toutefois, comme nous en informent Campagnoli e D’Ancona27, la traduction des Essais est faite sur le texte de 1580 et elle n’a pas de qualités particulières : elle n’est pas tout à fait fidèle et le traducteur exerce une légère censure sur l’original. En fait, il omet par exemple quelques citations grecques et latines et il retouche surtout les notes personnelles de l’auteur des Essais pour mieux les adapter au type du discours.28 À travers la traduction de Naselli prend corps une résistance de la culture italienne officielle du temps contre les Essais29. Le texte subit une manipulation profonde qui, en plus de défaire ses structures, va jusqu’à la suppression de chapitres entiers et, plus rarement, de passages de quelques lignes : les fragments qui risquent de perturber la conventionnalité de la clé de lecture énoncée par le titre sont purement et simplement éliminés.30

Montaigne, par conséquent, est rendu presque inoffensif par la traduction amputée de Naselli, « hygiénique, propre, hypersélective »31. Après une comparaison avec l’original français, Anna Maria Raugei, dans son étude sur la traduction de Naselli, révèle qu’il est plausible de formuler l’hypothèse que Naselli a travaillé à partir d’une copie manuscrite32. Naselli est un traducteur honnête sans aucun doute, mais il est fidèle uniquement dans certaines limites, car il se révèle être davantage un vulgarisateur qu’un traducteur, assumant ainsi un rôle qui va bien au-delà de son inspiration, de son humeur ou de son goût personnel. Ce n’est pas le prestige de l’œuvre de Montaigne qui intéresse notre traducteur ferrarais : ce qui lui importe davantage, c’est de présenter le message de manière simple, accessible et claire, même pour un lecteur peu familiarisé avec l’ensemble des connaissances littéraires et rhétoriques auxquelles Montaigne lui-même, malgré sa « nonchalance », ne peut, ni ne veut renoncer. C’est pourquoi il y a de légères trahisons, des infidélités récurrentes, de subtiles mais constantes rectifications de cap, et en fin de compte, l’application d’un ensemble de techniques qui distinguent précisément le vulgarisateur du véritable traducteur.33

Or, le traité De la Naissance, durée et chute des États, écrit par René de Lucinge traduit, avec rapidité et avec fidélité par Naselli et publié par Mammarello et le XXIIe Discours de La Noue, Del modo di vincere i Turchi traduit toujours par Naselli et publié en 1600 par Baldini sont les autres œuvres remarquables sorties des presses de nos imprimeurs. Mais Mammarello, moins habile et prudent que Baldini, après la splendide période des années 1590-1594, n’avait pas compris le danger qu’il courait en publiant sa dernière et grande entreprise éditoriale La Nova de Universis Philosophia de Francesco Patrizi, qui fut condamnée sans appel par l’Inquisition et mise à l’Index en 1594, une condamnatio qui causa la ruine de l’imprimeur : il dut s’enfuir à Venise.

Baldini, par contre, par conviction personnelle mais surtout par son art de composer avec l’air du temps, n’hésite pas à élire, comme guide de sa conduite de vie et de travail, sa devise préférée Prudentia Perpetuat. En effet, on ne verra jamais Baldini inquiété pour ses produits ou pour ses convictions ; son catalogue est particulièrement riche de Sermoni, Prediche, Rosari, Orazioni, Lettere pastorali, Indulgenze et d’une véritable pluie de Rime spirituali.

Cependant, en dépit des apparences, il n’y a pas de symétrie dans les relations littéraires entre la France et l’Italie comme l’affirme Jean Balsamo34. Les traductions du français réalisées par Naselli représentent une exception dans les Lettres italiennes, et obéissent à des raisons qu’il convient de chercher dans le cadre de la vie savante et politique de Ferrare. La traduction d’ouvrages italiens à l’inverse, restait un exercice fréquent de l’apprentissage littéraire en France.

Appendice 

Liste des traductions du français imprimées à Ferrare par Vittorio Baldini e Benedetto Mammarello35.

VITTORIO BALDINI

1587
Lettere patenti del re di Francia, al siniscalco di Lione, ouero a suo luogotenente, per mettere insieme, & ragunar tutti i nobili, vassalli, & altri sottoposti al bando generale, nella principal citta della loro residenza, per il primo di' d'agosto prossimi a cauallo, et armati, come già loro è stato ordinato (La première édition imprimée à Milan et à Crémone et, ensuite, un autre édition fut réimprimée à Ferrare en 1587.)
1598
Capitoli et conditioni della perpetua pace, & confederatione stabilita fra gli altissimi, & potentissimi prencipi Henrico IIII per la Dio gratia re di Francia, e di Nauarra christianissimo, & Philippo II per Dio gratia (altresi) re delle Spagne, cattolico.Tradotti fedelmente in italiano dall'original francese stampato in Parigi, dal sig. Camillo Bergameno da Trento
Capitoli et conditioni della perpetua pace, & confederatione stabilita fra gli altissimi, & potentissimi prencipi Henrico IIII per la Dio gratia re di Francia, e dl [!] Nauarra christianissimo, & Philippo II per Dio gratia (altresi) re delle Spagne, cattolico.
Tradotti fedelmente in italiano dall'original francese stampato in Parigi, dal sig. Camillo Bergameno da Trento
Il solenne giuramento, fatto dal re christianissimo per la pace, in presenza de i deputati del re cattolico, con le cerimonie osseruate nella chiesa maggiore di Nostra Donna di Parigi, il di 21 giugno 1598. Tradotto fedelmente dall'idioma francese nell'italiano, dal s. Camillo Bergameno
1600
Del modo di vincere i turchi, & scacciarli d'Europa con la lega dei prencipi christiani. Discorso del sig. Della Noue. Tradotto da Girolamo Naselli ferrarese dalla lingua francese nell'italiana

AUTEUR :
François de la Noue
Discorso del sig. della Noue, che contiene il modo di scacciare i Turchi d’Europa con la lega & vnione de’ prencipi christiani. Tradotto da Girolamo Naselli ferrarese dalla lingua francese
AUTEUR :
François de la Noue

BENEDETTO MAMMARELLO

1590
Dell’origine, conseruatione, et decadenza de gli Stati, doue sono trattate molte notabili questioni circa lo stabilimento de gl'imperij, & monarchie, del signor Renato di Lusinge signore d'Alimes, consigliero di stato del sereniss. di Sauoia et suo ambasciatore ordinario nella corete christianissima. Tradotto dal s. Girolamo Naselli dalla lingua francese nell'italiana. Con vn discorso del s. conte Horatio Malaguzzi sopra i cinque potentati maggiori del mondo
AUTEUR :
René de Lucinge
Discorsi morali, politici, et militari; del molto illustre sig. Michiel di Montagna caualiere dell'Ordine del re christianissimo; gentil'huomo ordinario della sua Camera, primo magistrato & gouernatore di Bordeos. Tradotti dal sig. Girolamo Naselli dalla lingua francese nell'italiana. Con vn discorso se il forastiero si deue admettere alla administratione della republica
AUTEUR :
Michel Eyquem de Montaigne

Bibliographie

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Notes

1 A. Berman, « Au début était le traducteur », TTR, volume 14, numéro 2, 2e semestre 2001, p. 15-18. https://doi.org/10.7202/000566ar (texte écrit en 1991). Retour au texte

2 Cf. H. Meschonnic, Pour la Poétique II : Épistémologie de l’écriture poétique de la traduction, Paris, Gallimard, 1973 ; Id., Poétique du traduire, Paris, Verdier, 1999. Retour au texte

3 Le plan de la thèse, provisoire, prévoit une partie introductive qui contextualise l’histoire de la traduction à la Renaissance et examine le cadre historique qui a façonné cette époque. La partie suivante se concentrera sur une exposition détaillée du catalogue des traductions du français à l’italien répertoriées, qui sera inclus en annexe et enrichi par des cartes et des tableaux explicatifs. Ces traductions concernent les années 1494-1632 et les imprimeurs travaillant dans les villes suivantes : Ferrare, Venise, Milan, Padoue, Gênes, Reggio Emilia, Turin, Florence, Sienne, Trino (prés de Turin), etc. Ensuite, une analyse approfondie par thèmes du corpus sera entreprise. Le dernier chapitre sera dévolu aux conclusions tirées de l’étude, accompagnées d’appendices conséquents couvrant divers aspects du travail. La bibliographie envisagée sera organisée en sections distinctes afin de faciliter l’accès à la vaste gamme de sources et de références utilisées dans la recherche. Retour au texte

4 En ce qui concerne la numérisation des répertoires, il y a des exemples louables de numérisation du répertoire comme le projet EDITEF, L’édition italienne dans l’espace francophone au début de l’ère moderne [http://www.editef.univ-tours.fr/IT/index.htm] du CESR (Centre d’études supérieures de la Renaissance) de Tours, qui vise à fédérer les recherches sur la production, la diffusion et la conservation en Europe des livres italiens, patrimoine indispensable à la genèse de l’Humanisme et de la Renaissance en Europe continentale. On peut aussi citer les projets DUBI/DUBOE et Digital Pléiade du Groupe d’étude sur le Cinquecento français [https://www.cinquecentofrancese.it/]. Même s’ils ne concernent pas tous exclusivement la traduction, ces projets permettent de réfléchir de manière précise sur le catalogage, les répertoires, les fiches de description des exemplaires. Le projet MONLOE (MONtaigne à L’Œuvre) [https://montaigne.univ-tours.fr/] est lui aussi remarquable pour comprendre l’importance d’un catalogage et d’une numérisation/internationalisation d’un corpus d’œuvres : son but est de rassembler et de cataloguer tous les exemplaires annotés de Montaigne et l’on peut y trouver aussi la traduction de Raymond Sebond. En outre, le projet se propose comme possible perspective future l’ajout d’une sélection d’œuvres qui pourraient être considérées comme les sources principales des Essais. Une ressource indispensable pour notre projet de recherche est le site EDIT16 qui recense les éditions italiennes du XVIe siècle, mais qui ne comprend malheureusement pas les collections privées et celles conservées par les monastères ou par les instituts religieux. Retour au texte

5 Les livres ci-après apportent aussi une contribution importante pour la réflexion à propos de l’influence de la culture italienne sur la culture française sous le règne des Valois et d’Henri IV : J. Balsamo Les Rencontres des muses : Italianisme et anti-italianisme dans les Lettres françaises de la fin du XVIe siècle, Genève, Slatkine, 1992 ; Id, Le livre italien à Paris au XVIe siècle: L’amorevolezza verso le cose Italiche, Genève, Droz, 2015 ; J. Balsamo, M. Simonin, Abel L’Angelier & Françoise de Louvain (1574-1620) ; suivi du, Catalogue des ouvrages publiés par Abel L’Angelier (1574-1610) et la veuve L’Angelier (1610-1620), Genève, Droz, 2002 ; N. Bingen, Philausone, 1500-1600. Répertoire des ouvrages en langue italienne publiés dans les pays de langue française de 1500 à 1660, Genève, Libraire Droz, 1994 (Travaux d’Humanisme et Renaissance, 285). Retour au texte

6 U. Rozzo, La lettera e il torchio, Studi sulla produzione libraria tra XVI e XVIII secolo, Udine, Forum, 2001, p.71-165. Retour au texte

7 P. Cosentino, « La fortuna italiana di Guillaume de Salluste du Bartas », Parole rubate rivista internazionale di studi sulla citazione, fascicolo n. 2, Giugno 2020, [http://www.parolerubate.unipr.it] e quello di C. Carella, «Il “giudiciosissimo” Corbinelli e La divina settimana di Ferrante Guisoni », in Bruniana & Campanelliana, vol. 16, no. 2, 2010, p. 545- 557. JSTOR, [http://www.jstor.org/stable/24335527]. Retour au texte

8 A. Preda, « Traduire Montaigne au XVIIIe siècle. Les Saggi di Giulio Perini», in Global Montaigne. Mélanges en l’homme de Philippe Desan, Paris, Classiques Garnier, 2021, p. 615-630. Retour au texte

9 Pour une réflexion sur la notion d’Humanisme, sur celle de Renaissance et sur la question de la périodisation de cette dernière voir « À nos lecteurs » et J. Boulenger, « Le vrai siècle de la Renaissance », in Humanisme et Renaissance, n. 1, 1934. Retour au texte

10 Cf. J. F. Dubost, La France italienne XVIe-XVIIe siècle, préface de Daniel Roche, Paris Aubier, 1997 ; É. Picot, Les français italianisants au XVIe siècle, Paris, H. Champion, 1907 ; Id., Les italiens en France au XVIe siècle, Bordeaux, 1918, réimpression avec une préface de Nuccio Ordine, Roma, Manziana, 1995 ; J. Balsamo, « Les italiens de la Cour et les lettres sous le Règne de Henri IV » (1589-1610), in Les lettres au temps de Henri IV. Actes du Colloque (Agen 1990), Pau, J&D,1991 ; N. Bingen, Le Maître italien : 1510-160 : Bibliographie des ouvrages d’enseignement de la langue italienne destinés au public de langue française ;(suivi d’un) Répertoire des ouvrages bilingues imprimés dans le pays de langue française, Bruxelles, É. Van Belberghe, 1987 ; Id, « L’insegnamento dell’italiano nei paesi di lingua francese dal 1500 al 1660 », in Italia ed Europa nella linguistica del Rinascimento / Italy and Europe in Renaissance Linguistics, a cura di M. Tavoni, ISR-Ferrara, Franco Cosimo Panini Editore, 1996, p. 419-441 ; M. Spaziani, Francesi in Italia e italiani in Francia: studi, ricerche, diporti, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 1961. Retour au texte

11 Cf. V. Grohovaz, « La traduzione dal francese all’italiano nel XVI secolo. Avvio di una catalogazione delle opere a stampa (1501-1600) » in U. Rozzo, La lettera e il torchio, Studi sulla produzione libraria tra XVI e XVIII secolo, Udine Forum, 2001. Retour au texte

12 La Semaine ou Création du monde, poème du huguenot Guillaume de Saluste du Bartas, a été publiée en 1578 et une grande partie de sa renommée est due à la traduction italienne de Ferrante Guisone en 1593. Pour une analyse approfondie de la réception de l’œuvre et de sa diffusion au-delà de la Renaissance, voir P. Cosentino, « La fortuna italiana di Guillaume de Salluste du Bartas… », op. cit. ; C. Carella, « Il “giudiciosissimo” Corbinelli e La divina settimana… », op. cit. Retour au texte

13 Cf. M. Firpo, Riforma protestante ed eresie nell’Italia del Cinquecento. Un profilo storico, Bari, Ed. Laterza, 2018 ; L. Felici, La Riforma protestante nell’Europa del Cinquecento, Roma, Carocci editore, 2016 ; S. Peyronel Rambaldi, La riforma protestante, Torino, Claudiana, 2017 ; Id., Verso la Riforma. Criticare la chiesa, riformare la chiesa (XV-XVI secolo), Torino, Claudiana, 2019 ; D. Crouzet, Les guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, Seyssel, Champ Vallon, 1990. Retour au texte

14 Pour un approfondissement sur l’histoire de Ferrare et ses relations avec la France, voir G. Agnelli, « Le Biblioteche e la stampa della Provincia di Ferrara », in Tesori delle Biblioteche d’Italia, a cura di Domenica Fava, vol. I, Reggio Emilia-Milano, Ulrico Hoepli Editore, 1932 ; G. Antonelli, « Saggio di una Bibliografia Storica Ferrarese », in Frizzi Antonio, Memorie per la Storia di Ferrara con giunte e note del Con. Avv. Camillo Laderchi, seconda edizione, Volume II, Ferrara, Abram Servadio Editore, 1848, 311-419 ; G. Baruffaldi, Annali della Tipografia ferrarese de secoli XV e XVI preceduti da un saggio di notizie degli editori e stampatori che in que’ secoli in Ferrara fiorirono [siccome]<tipografi> de Ferraresi che altrove stamparono, Opera postuma dell’Abate Girolamo Baruffaldi iuniore prefetto della Publica Biblioteca di Ferrara, Biblioteca Aristotea, Ms. classe Ia 589; D. Cavallina, « L’editoria ferrarese nei secoli XV e XVI », in Il Rinascimento nelle corti padane, Bari, De Donato, p. 341-360 ; L. N. Cittadella, La stampa in Ferrara. Memoria, Roma-Torino-Lecce 1873, 7-8 ; A. Franceschini, Artisti a Ferrara in età umanistica e rinascimentale. Testimonianze archivistiche, parte II/ tomo II: dal 1493 al 1516, Ferrara, Gabriele Corbo Editore, 1997 ; A. Frizzi, Memoria per la storia di Ferrara, Ferrare, Pomatelli, 1976 ; Luigi Balsamo, « L’industria tipografico-editoriale nel ducato estense all’epoca dell’Ariosto », in Il Rinascimento nelle corti padane. Società e cultura, Bari, 1977. Retour au texte

15 Cf. F. Ascarelli, La tipografia cinquecentina italiana, Firenze, Sansoni Antiquariato, 1953 ; F. Ascarelli, M. Menato, La tipografia del 500 in Italia, Firenze, Olschki, 1989. Retour au texte

16 Cf. R. Gorris, « Naviguer avec prudence : la politique éditoriale de Vittorio Baldini imprimeur-libraire ferrarais dans les années 1597-1607, in D’un siècle à l’autre. Littérature et société de 1590 à 1610 sous la direction de P. Desan et G. Dotoli, Paris, Schena / Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2001, p. 323-343. Retour au texte

17 Voir G. Zappella, Le marche dei tipografi e degli editori italiani del Cinquecento. Repertorio di figure, simboli e soggetti dei relativi motti, Milano, Ed. bibliografica, 1986 (Grandi Opere, 1) 2 vol. ; Id., Le marche dei tipografi e degli editori europei (sec. XV-XIX), Milano, Bibliografica, 2016-2019 ; V. Sonzini, Cominus et eminus: la Tipografia alla Campana: annali di Vittorio Baldini e delle eredi, (Ferrara, 1575-1621), Milano, Biblion, 2019. Retour au texte

18 Cf. C. B. Beall, La fortune du Tasse en France, Eugène (Oregon), University of Oregon and Modern Language association of America, 1942, p. XI ; p. 308. Retour au texte

19 Quelques brèves notes rapides sont consacrées à ce typographe par D. Cavallina, « L’editoria ferrarese nei secoli XV e XVI », in Il Rinascimento nelle Corti padane. Società e cultura, Bari, De Donato, 1977, p. 341- 359. Voir en particulier p. 357-358. Retour au texte

20 Pour un approfondissement sur la traduction de Naselli, voir J. Balsamo, « “De la Naissance, duree, et cheute des estats da René de Lucinge a Girolamo Naselli. Osservazioni sulle modalità di traduzione », Pubblicazioni dell’Università di Bari, Annali della Facoltà di Lingue e Letterature Straniere, terza serie / 2006-2007 / XVIII, Schena editore, p. 409-423. Retour au texte

21 F. Neri, « Sulla fortuna degli Essais », Rivista d’Italia XIX (2 Febr.1916), vol. J, fasc. 2, p. 275-290 ; F. PottiÉe- Sperry, « Les premières éditions italiennes des Essais de Montaigne », Bulletin du Bibliophile, n° 4, 1984, p. 531-542. Retour au texte

22 Pour les notices biographiques sur Girolamo Naselli on peut consulter C. Farinella, « Girolamo Naselli », in Dizionario Biografico degli italiani online, 2012, vol. 77 ; la biographie rédigée par R. Soprani, Li scrittori della Liguria e particolarmente della marittima, Genova, Pietro Giov. Calenzani, 1667, p. 118-119 ; A. M. Guarini, Compendio historico dell’origine, accrescimento, et Prerogative delle Chiese, e Luoghi Pij della città, e Diocesi di Ferrara, E delle memorie di que’ Personaggi di Pregio, che in essi sono seppelliti, Ferrara, Heredi Baldini, 1621, p. 77; A. Libanori , Ferrara d’oro. Imbrunito dall’abbate Antonio Libanori, Ferrara, Maresti, 1674, p. 165-166 ; L. Ughi, Dizionario degli uomini illustri ferraresi, Ferrara, Rinaldi, 1804, 2 vol., II, p. 85. Retour au texte

23 Pour les notices biographiques sur Ercole Cato voir T. Ascari, « Ercole Cato » in Dizionario biografico degli italiani, Roma, 1979, vol. 22, p. 391-392 ; R. Gorris Camos, Alla corte del Principe. Traduzione, romanzo, alchimia, scienza e politica tra Italia e Francia nel Rinascimento, préface de Jean Balsamo, Ferrare, Annali dell’Università di Ferrara, sez.VI : Lettere, vol. IX, n. 1, 1996, p. 62 e p. 252 ; ou encore A. Libanori, Ferrara d’oro, Ferrara, Maresti, 1665, p. 88. Retour au texte

24 Sur les rapports entre Michel de Montaigne et l’Italie et les influences italiennes dans les Essais voir C. Cavallini, L’Italianisme de Michel de Montaigne, Fasano, Schena editore / Presses de l’Université de Paris- Sorbonne, 2003 ; Id., Essais sur la langue de Montaigne. Théories et pratiques, Bari, Cacucci Editore, 2019 ; V. Bouillier, La fortune de Montaigne en Italie et en Espagne, Paris, Édouard Champion, 1922 ; Montaigne et l’Italia. Atti del congresso internazionale di studi, Milano-Lecco, 26-30 Ottobre 1988, Genève, Slatkine-Centro-inter-universitario di ricerche sul “viaggio in Italia”, 1991. Retour au texte

25 Cf. J. Balsamo, « Il turco vincibile un “corpus turc” à la fin du XVIe, La Noue, Naselli, Soranzo, Esprinchard » in Scritture dell’impegno dal Rinascimento all’età barocca, Atti del convegno internazionale di Studio del Gruppo di Studio sul Cinquecento francese, Gargnano, Palazzo Feltrinelli, 11-13 Ottobre 1994, Fasano, Schena Editore; Id, « “Une parfaite intelligence de la raison d’estat” : le Trésor politique, René de Lucigne et les turcs (1588-1608) » in Biblioteca della ricerca / D’un siècle à l’autre - Littérature et société de 1590 à 1610 sous la direction de Philippe Desan et Giovanni Dotoli, Fasano, Schena / Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2001 ; R. Benedettini, « Un “Discours politique et militaire” di François de la Noue, tradotto da Girolamo Naselli. L’Europa cristiana contro i Turchi », Studi francesi, 2008, n. 154, p. 101-113. Retour au texte

26 Cf. A. M. Raugei, « L’onesta infedele: ancora sulla traduzione degli Essais di Girolamo Naselli », in Montaigne e l’Italia, Atti del congresso internazionale di studi di Milano-Lecco del Gruppo di studio sul Cinquecento francese, 26-30 ottobre 1988. Retour au texte

27 Cf. A. D’Ancona, Journal du voyage de Michel de Montaigne en Italie par la Suisse et l’Alemagne, Città di Castello, Lapi, 1985. Pour la figure d’Alessandro D’Ancona (1835-1914), qui publia une édition fondamentale du Journal de voyage de Montaigne, voir C. Cavallini, « “Un monument d’érudition dont on n’aura jamais assez souligné l’importance” : Alessandro D’Ancona e la sua edizione del Journal de Voyage di Montaigne (1889) », Annali della Facoltà di Lingue e Letterature Straniere, terza serie, 2002-2003, XVI, p. 263-272. Retour au texte

28 Le mot « Essais » dans la signification particulière que lui a donnée Montaigne est traduit par « Discorsi », ce qui ne suscite pas une grande surprise, car le discours, parmi les formes les plus libres de notre littérature, en raison de son tissu alterné de réflexions théoriques, d’observations empiriques et d’exemples tirés de l’histoire ancienne et récente, apparaît finalement comme le seul équivalent raisonnable du terme français. Retour au texte

29 R. Campagnoli, « Girolamo Naselli primo traduttore italiano di Montaigne (1590) », in Forme. Maniere, manierismi, Bologna, Patron, 1979, p. 182. Retour au texte

30 A. M. Raugei, « L’onesta infedele: ancora sulla traduzione… », op. cit., p. 39. Retour au texte

31 Cf. M. Tetel, « Idéologie et traductions de Girolamo Naselli à John Florio », Montaigne Studies, vol. VII, 1995, p.170. Retour au texte

32 Cf. A. M. RAUGEI, « L’onesta infedele: ancora sulla traduzione… », op. cit., p. 42. Retour au texte

33 Ibid., p. 57. Retour au texte

34 J. Balsamo, « Il turco vincibile. Un “corpus turc” à la fin du XVIe siècle… », op. cit., p.214. Retour au texte

35 Les œuvres ici mentionnées s’étendent sur une période allant de 1587 à 1600. Retour au texte

Illustrations

Citer cet article

Référence électronique

Lidia Argiolas, « Ferrare et Montaigne : répertoire numérique des traductions du français à l’italien à la Renaissance », Line@editoriale [En ligne], 14 | 2022, mis en ligne le 02 février 2024, consulté le 28 avril 2024. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/lineaeditoriale/1977

Auteur

Lidia Argiolas

Università degli studi di Bari Aldo Moro (Dipartimento di ricerca e innovazione umanistica)