Analyse paratextuelle de quelques dictionnaires plurilingues (Calepin, Garrone, Hornkens)

  • Analyse paratextuelle de quelques dictionnaires plurilingues (Calepin, Garrone, Hornkens)

L’articolo analizza il paratesto di alcune edizioni dei dizionari plurilingui di Calepin, Garone e Hornkens per evidenziare il processo molto frequente di rielaborazione dei materiali testuali e per mettere in discussione la nozione di autorità. La questione del lettore e degli usi di queste opere (spesso evocata nelle dediche o nei prologhi) costituisce il secondo angolo di approccio a questi paratesti

Cet article analyse le paratexte de certaines éditions des dictionnaires plurilingues de Calepin, Garone et Hornkens afin de mettre en lumière le procédé très fréquent de réélaboration de matériaux textuels, et d’interroger la notion d’autorité. La question du lecteur et des usages de ces ouvrages, souvent évoqués dans les dédicaces ou les prologues, constitue le deuxième angle d’approche de ces paratextes.

This article analyses the paratext of some editions of the plurilingual dictionaries of Calepin, Garone and Hornkens in order to highlight the very frequent process of re-elaboration of textual materials and to question the notion of authority. The question of the reader and the uses of these works, often evoked in dedications or prologues, constitutes the second angle of approach to these paratexts

Plan

Texte

Dans le prolongement des travaux engagés dans le cadre du projet Corpus Eve1 dirigé par Sabine Lardon et de la journée d’études La défense de la langue vernaculaire en Espagne : Textes et paratextes (XVe-XVIIe)2 organisée le 20 mai 2011 à l’Université Stendhal Grenoble 33, nous proposerons ici une analyse paratextuelle de trois dictionnaires plurilingues, afin de mettre en lumière la place de la langue espagnole dans ces ouvrages. C’est précisément lors de cette journée que Martine Furno présenta un travail sur le Dictionarium quatuor linguarum, ouvrage quadrilingue (flamand, français, latin, espagnol) publié à Louvain en 15564, mêlant le fond premier d’un ouvrage flamand français avec des extraits d’une grammaire espagnole publiée également à Louvain en 1555. Dans son étude, Martine Furno répartit en deux grands domaines les ouvrages polyglottes imprimés à partir du milieu du XVIe siècle : « le domaine purement scolaire, où l’on utilise d’innombrables versions du dictionnaire de Calepin, et le domaine des manuels de conversation quotidienne ».

L’approche des paratextes du Dictionarium quatuor linguarum, dans sa version de 15565, m’a conduite à m’interroger sur la spécificité des paratextes d’autres dictionnaires tels que ceux de Calepin6, Garrone7, et Hornkens8 afin d’apporter un éclairage paratextuel à cette vaste question des dictionnaires plurilingues, et plus précisément à la question de la réélaboration des matériaux textuels, pratique fréquente lors de l’élaboration de ces dictionnaires, et procédé particulièrement visible dans les paratextes.

Il s’agira donc de répondre aux interrogations suivantes : Quels sont les liminaires au lecteur introduits dans les multiples éditions de ces ouvrages (Calepin, Garrone, Hornkens) et à qui s’adresse-t-on ? Les prologues et les dédicaces remplissent souvent leur fonction habituelle : on dédie l’ouvrage à un personnage illustre dont on vante le goût pour les humanités et la connaissance des langues étrangères mais parfois on y trouve de précieuses informations sur la considération des langues vernaculaires. On peut citer par exemple l’épître dédicatoire de Marco Trivisano au cardinal Cristofano Madruccio, évêque de Trente pour le Dizzionario di Ambrogio Calepino, imprimé à Venise, 15529, dans laquelle l’auteur présente l’ouvrage comme

un bénéfice qui ne profite pas seulement à toute l’Italie, mais aussi aux autres nations voisines, qui aujourd’hui se délectent énormément de la langue vulgaire ainsi que de la langue latine. Pour cette raison, étant tombé sur le dictionnaire d’Ambrogio Calepino, traduit du latin en langue vulgaire par Monsieur Lucio Minerbi, gentilhomme romain, je l’ai vu, je l’ai lu, je l’ai trouvé très utile et fort nécessaire pour les jeunes étudiants de cette matière, de telle sorte que, sans hésiter, je l’ai confié à l’imprimeur. Étant donné que beaucoup de gens doctes et très cultivés ont, à notre époque, écrit à propos des difficultés qu’ils ont pu rencontrer dans l’étude de cette matière, il n’existe pas selon moi un vocabulaire en langue vulgaire plus utile et plus satisfaisant que celui-ci ; parce que dans celui-ci, on voit les mots en langue vulgaire à côté des mots en latin, approuvés par les auteurs de l’une et de l’autre langue, ce qui est très utile aussi bien pour les petits que pour les grands10.

Ainsi parmi les questions importantes qu’il conviendra de se poser, celles concernant les usages du dictionnaire seront privilégiées. Trouve-t-on fréquemment des désignations des utilisateurs du dictionnaire aussi précises que celle de Francisco de Villalobos dans le Dictionarium quatuor linguarum, lorsqu’il mentionne celui qui fait du commerce, celui qui est à l’armée, celui qui va à la cour, ou celui qui veut voyager au loin qui aura besoin d’un interprète dans ces quatre langues11 ?

1. Calepin en Espagne ou plutôt Calepin et l’Espagne

Comme l’a très bien montré Vicente Bécares Botas, les éditions les plus importantes du Calepin pour ce qui concerne la langue espagnole ― celles qui introduisent davantage d’équivalences espagnoles – sont l’édition de Lyon de 1559, réalisée par Thibaud Payen pour les éditeurs libraires héritiers de Sébastien Gryphe et l’édition corrigée et augmentée de 1565 par Thibaud Payen pour Antoine Gryphe12. Il faut d’emblée souligner que ces ouvrages plurilingues doivent beaucoup à la personnalité des imprimeurs souvent très impliqués dans la publication de ces dictionnaires. Ainsi Calepin, souhaitant que l’ouvrage se présente lui-même, appelle de ses vœux dans une adresse en vers que grâce soit rendue à Sébastien Gryphe, l’imprimeur, car ce dernier a « rajouté la force intense des mots, et la richesse des noms ; il m’a orné des fleurons du discours, et m’a si joliment paré […] »13. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Gryphe, cherchant à se dédouaner d’une accusation de négligence et répondant aux reproches qui lui ont été faits à propos de l’édition du Dictionnaire de Calepin, manifeste à son tour dans un paratexte du Lexicon, son souci de bien faire et de bien éditer :

Il y a peu d’années de cela, excellents jeunes gens, nous avions tiré, à l’aide de nos propres caractères, le dictionnaire de Bergame d’Ambrogio Calepino : une fois achevée une bonne partie de l’œuvre, nous regrettâmes de l’avoir entreprise, car il était paru au public et sorti de notre imprimerie sans avoir été suffisamment soigné, du moins à mon sens. Non seulement je l’avais crée à partir d’un grand nombre de témoignages de différents auteurs, mais encore j’avais fait cela sans réflexion, et plus d’une fois les passages cités étaient faussés. Bien plus, j’avais employés des traductions généralement fades et erronées pour de nombreux mots. Cependant, cela n’advint pas par ma faute car j’avais surpassé par ma diligence tous ceux qui avant moi avaient édité ce lexique […]14.

L’intervention des éditeurs dans la diffusion des dictionnaires polyglottes est donc capitale, et lorsqu’on parle de leur « auteur », il faut prendre en compte leur fonction, comme dirait Michel Foucault15, et leur action. Ainsi, l’éditeur Bartolomé de Grave doit être considéré comme le véritable auteur de nombre de publications telles que la première version du Vocabulare de Noël de Berlaimont (1551), la Util y breve institución para aprender los principios y fundamentos de la lengua Hespanola (1555), La grammatica Volgare de M. Alberto de Gl’Acharisi Dacento (en italien et en français) (1555), la deuxième édition et la troisième édition du vocabulare (1556 et 1558), la Gramática de la lengua Vulgar de España (1559) et la quatrième édition du vocabulaire (1560). Il me semble qu’un gros travail reste encore à faire, malgré les travaux bibliographiques pionniers de Caroline Bourland16, ou André Labarre17, pour déterminer avec précision l’intervention et le rôle des éditeurs dans la confection de ces ouvrages qui reprenaient parfois intégralement des travaux antérieurs, sans les citer, faisant du neuf avec du vieux18, comme nous le verrons plus loin. On remarque en effet que la composition de ces ouvrages, souvent hétérogènes, enregistre des variations dues aux intentions commerciales de l’imprimeur ou de l’éditeur. Lorsque les imprimeurs réutilisent un matériau préexistant, ils façonnent des ouvrages qui font voler en éclats la notion d’autorité. Le cas du Dictionarium quatuor linguarum en est un très bon exemple : le lexique de mots indéclinables et le traité de prononciation espagnole sont la reprise, mot pour mot de textes extraits d’une grammaire espagnole trilingue (espagnol, français, latin) parue en 1555 chez Bartholomé de Grave.

Une autre question, peut-être naïve, mais que l’on est en droit de se poser, concerne la raison pour laquelle le Calepin n’a jamais été édité en Espagne alors que nombre de villes européennes se sont emparées du filon, l’ouvrage ayant été on le sait, un véritable best-seller.

La raison la plus évidente est que les éditions étrangères étaient très largement diffusées en Espagne et il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre très élevé d’exemplaires conservés en Espagne19 et les indications du répertoire d’André Labarre. Le nombre très important d’éditions, facilement accessibles et à des prix compétitifs (une enquête est à réaliser sur le prix de vente de ces dictionnaires dans les différents pays) devait dissuader les imprimeurs et éditeurs prêts à investir dans l’édition de l’ouvrage.

D’autre part, les Espagnols étaient bien occupés avec le dictionnaire de Nebrija (1492),20 dont la rentabilité était assurée, pour ne pas s’aventurer dans la publication du Calepin.

Pour signaler l’écrasante supériorité en Espagne des fameuses Introductiones latinæ21 pour l’enseignement du latin, sur le dictionnaire de Calepin, les inventaires de librairies constituent une source très parlante. On voit en effet dans l’inventaire de librairie du grand imprimeur sévillan Juan Cromberger (1540) une seule entrée « un calepino del grifio » aux côtés de « 120 artes de Lebrija »22.

1.1. Le paratexte du Calepin

Parmi les éléments relevant de l’énonciation éditoriale23, la question du format constitue un indicateur très révélateur des usages des livres. Les Calepin sont généralement imprimés in folio, format encombrant et très peu pratique, qui suppose que le livre ne se déplace pas. Il trouve en effet sa place dans les très riches bibliothèques conventuelles. Cependant, on voit apparaître en 1654 à Leyde, chez Abraham Commelin Johane Coole et Fras Hack, une édition in 4°. Un avis au lecteur anonyme justifie ce format, en se référant aux inconvénients des grandes éditions en ce qui concerne la production et la réception des ouvrages :

D’abord la charge de travail, et l’accumulation de nombreux exemples, qui trouble l’esprit de beaucoup, et qui inspire de la lassitude aux lecteurs24.

Le paratexte de l’ouvrage évolue au gré des éditions, signe de l’intervention des éditeurs à partir de 1510, date de la mort de Calepin. En outre, certaines éditions de son vivant (1503, 1505, et 1506) n’ont pas reçu son approbation. On a affaire à un véritable work in progress et les pièces paratextuelles ajoutées à chaque édition constituent une sorte de métatexte des évolutions enregistrées par le dictionnaire.

L’édition princeps de 1502 contient une épître de l’auteur dans laquelle Calepin dédie son ouvrage au « senatui populoque Bergomensi », à dire au sénat et au peuple de Bergame, sa patrie, dans laquelle il présente le livre comme « la moelle ou plutôt l’essence de presque toutes les sciences tirées de tous les meilleurs auteurs », non sans préciser que son ouvrage « surpasse tous les autres dictionnaires par le nombre des entrées, par l’explication des phrases, par la citation des auteurs, et par l’ordre suivi ». Cette épître figure dans la plupart des éditions de la première moitié du XVIe siècle, dans les éditions bâloises jusqu’en 1627, et figure même dans l’édition vénitienne de 1654.

L’édition de Venise 1509 est dédiée par l’auteur à Gilles de Viterbe, Général des Augustins, et sera également reproduite dans l’édition vénitienne de 1520 (Labarre 28, 30, 31, 37, 38, 40, 41, 42, 43, 44, 48, 49).

On observe aussi que certaines éditions contiennent un extrait de la « vie »25 de Calepin tiré de De Scriptoribus ecclesiastis de Johann Trittheim, proposant ainsi un exposé sommaire des principaux traits de sa vie et l’indication de ses ouvrages. L’inclusion de cette sorte de notice biographique apparaît comme une véritable revendication de paternité26.

Signalons également la très longue préface de sept pages du polygraphe humaniste Conrad Gesner, auteur d’une édition augmentée du dictionnaire27, placée en tête de l’ouvrage suivie par l’épitre originale de Calepin.

Mais face au paratexte auctorial (ou allographe) c’est le paratexte émanant des plumes des imprimeurs et des libraires qui constitue la véritable marque de fabrique de l’ouvrage. Les différents imprimeurs laissent une trace de leur intervention sous la forme d’épîtres au lecteur. On peut citer les noms de Sébastien Gryphe (Lyon 1531), Chrétien Wechel, (Paris 1534), Johann Walder (Bâle 1535), Hieronymus Curio, (Bâle 1542), Paul Manuce (Venise 1559), Andreas Morguaesis (Lyon 1565), Sebastian Henricpetri (Bâle 1570), Girolamo Bartoli (Venise 159), Jacques Cardon (Lyon, 1634), Abraham Commelin (Leyde 1654), Joannes Baptista Brigna et Stephanus Curtius (Venise 1673).

On recense même un cas où les différentes épîtres liminaires s’empilent dans l’édition de Venise, Typographia Baretiana, 1654 : on trouve en effet l’épître de Calepin de 1509, puis l’épître des augustins de Bergame (1519), suivie de l’épître du philologue Enrico Farnese (Henricus Farnesius), et enfin l’épître de l’imprimeur au lecteur. L’étude de ces différentes épîtres, rédigées en latin, constitue à elle-seule un travail d’envergure qui dépasse les limites de cet article.

1.2. La première édition du Calepin

Mais revenons à la première édition du Calepin où l’espagnol fait son apparition.

Les premiers libraires qui introduisent deux vernaculaires dans un Calepin sont Thibaud Payen et les héritiers de Sébastien Gryphe et de Jacques Giunta, (édition de Lyon, 1559). Tous ont des liens importants avec l’Espagne. Thibaud Payen s’explique dans la préface de son édition sur les raisons de son choix d’introduire l’espagnol et l’italien :

Enfin nous avons ajouté à chaque mot une explication en italien et en espagnol, tant pour comprendre le caractère propre de ces deux langues modernes, que pour le profit des nations espagnole et italienne, pour qu’elles puissent percevoir par un commerce facile la force et la propriété de l’idiome latin28.

Martine Furno explique d’ailleurs que l’introduction de nouvelles langues vernaculaires (pas moins de onze en 1590) est davantage l’expression d’une surenchère éditoriale entre Bâle et Lyon que d’une véritable préoccupation linguistique29.

Le public visé par ces dictionnaires polyglottes serait, toujours selon Martine Furno, celui « hors institutions et hors frontières, des adultes lettrés, juristes ou prêtres par exemples, se trouvant confrontés à la nécessité “professionnelle” de lire ou d’écrire du latin ». Les professeurs et les étudiants constituent en effet le public-cible. Pour preuve, les différents inventaires de bibliothèques espagnoles dans lesquels on trouve l’ouvrage : les bibliothèques de Diego de Morlanes30, des maestros Gil de Fuentes et Alonso de Escobar dans le cercle luthérien de Séville31, de Pedro Guerrero, archevêque de Grenade32, et de l’archevêque Carranza33. On pourrait multiplier les exemples à l’envi34.

Face à l’imposant Calepin et ses éditions in-folio qui dépassent souvent les cinq cents pages, le tout petit ouvrage de Francisco Garrone qui n’en compte que soixante-neuf constitue un exemple de la progressive démocratisation des ouvrages lexicographiques. Nous allons nous intéresser à l’édition de 1526, qui est celle qui introduit pour la première fois l’espagnol, mais nous devrons nous plonger dans l’histoire labyrinthique des précédentes éditions pour mieux comprendre la nature composite du paratexte de l’édition de 1526.

2. Garrone

L’édition du Quinque linguarum utilissimus vocabulista, Latine, Tusche, Gallice, Hyspane & Alemanice, Ualde necessarius per mundum versari cupientibus. Nouiter per Franciscum Garonum maxima diligentia in lucem elaboratus, imprimée à Venise en 1526 est la première version quintilingue, d’une œuvre anonyme bilingue (italien-allemand) dont la page de titre indique la mention suivante : Questo libro se chiama introito e porta publié par Adam von Rottweil, collaborateur de Guttenberg (également connu sous le nom d’Adamo de Rodvila) paru pour la première fois à Venise en 1477. Il s’agit d’un des tout premiers dictionnaires bilingues (italien-allemand) à destination des marchands et des voyageurs, organisé en domaines. Une version quadrilingue fut publiée en 1510 avec le latin et le français mais il faut attendre l’édition de 1526 pour voir apparaître l’espagnol.

À partir de l’édition de 1526 on trouve de nombreuses rééditions, enrichies de nouvelles langues, dans plusieurs villes d’Europe, mais là non plus, l’Espagne ne figure pas parmi les pays qui éditent ce texte.

Il est intéressant de voir comment ce titre-programme (à la manière des incunables et des ouvrages du XVe) vient composer le texte de préface dans l’édition de Garrone35.

L’ouvrage de Garrone Quinque linguarum utilissimus vocabulista s’ouvre sur une belle gravure :

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Nous aimerions y voir saint Jérome, patron des traducteurs, et la tour de Babel dont l’histoire se trouve dans les premiers versets (1 à 9) du chapitre 11 de la Genèse. Cependant, le saint n’est pas en train d’écrire un livre, la palme est un attribut évoquant le martyre et la simplicité de la tour nous incite à chercher une autre piste.

La page suivante comporte la préface (Image 2) en cinq langues suivant l’ordre des langues qui sera celui des nomenclatures : latin, italien, français, espagnol, allemand. À la suite d’un « titre-introduction », se trouve une sorte de « titre-programme » repris de l’anonyme bilingue36 présenté plus haut.

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Très utile vocabulaire pour ceux qui désirent apprendre sans aller à l’école comme artisans et femmes. Encore le français peut apprendre latin/italien/espagnol et allemand et chacun d’eux veult apprendre françois pourquoi en ce livre si se contiennent tous les noms vocables et paroles que l’on peut dire en plusieurs manières.

Ce texte sera à peine modifié en fonction de la nouvelle combinaison de langues.

On peut donc voir comment le paratexte est un des lieux privilégiés où s’opère cette réécriture, recomposition, refonte, de matériaux antérieurs.

3. Hornkens37

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Notre dernier exemple nous semble très révélateur d’un autre phénomène au cœur de notre problématique : le recul du latin et de l’avancée des langues vernaculaires. La taille du caractère typographique utilisé pour le latin (Gallicorum, Hispanicorum, & Latinorum), plus petit que celui des lignes précédentes (Françoys, Espaignolz et Latins, / Franceses, espanoles y Latinos) est particulièrement signifiant dans ce contexte.

Le titre tripartite est très explicite quant à la nature de l’ouvrage : un recueil de dictionnaires français, espagnols et latins (« recopilación » en espagnol, « congesta » en latin), soit la somme de trois dictionnaires.

Hornkens, en sa qualité de chapelain de Philippe II en Espagne, puis de l’archiduc Albert était très certainement très à l’aise dans le maniement du latin et cette qualité est soulignée par le nom et les titres indiqués en latin sur la page de titre ainsi que les deux épigrammes en latin qui lui sont dédiés, écrits par Georges Westendorp, conseiller d’État.

Commençons par un peu de « glotopolitique », pour reprendre l’expression d’Antonio Roldán Pérez38. Au XVIe siècle, il est possible de relier la parution d’une grammaire ou d’un vocabulaire plurilingue à des situations politiques concrètes et l’on peut ainsi parler d’une « glotopolitique », comme on parle de géopolitique.

Le dictionnaire du chapelain de Philippe II est en effet publié à un moment-clef : celui du mariage d’Isabel Clara Eugenia, fille aînée de Philippe II et de sa troisième épouse Isabel de Valois, petite-fille de Catherine de Médicis, avec le gouverneur des Pays-Bas, l’archiduc Albert, fils de l’empereur Maximilien, frère de Charles Quint. À la mort de Philippe II, les deux époux héritent du gouvernement des Pays-Bas espagnols (1598-1621). Cette décision d’accorder la souveraineté des Pays-Bas à ce couple s’inscrit dans une attitude conciliatrice de recherche de la paix avec la France. Il faut d’ailleurs signaler que ce gouvernement, toujours sous l’autorité de l’Espagne, fut bien accepté par les Flamands. Les deux jeunes mariés vont s’installer à la cour de Flandres, et Hornkens suppose que les « estrangers » qui les rejoindront auront besoin de maîtriser les deux langues. Morel-Fatio explique que « Bruxelles devient une cour indépendante et une cour quasi espagnole où il sera désormais de bon ton de parler correctement l’idiome castillan »39.

On remarque que seule la nomenclature en français suit un ordre alphabétique. Il s’agit donc de la seule entrée possible pour une consultation ponctuelle et on peut en déduire que l’ouvrage ne s’adresse pas à des hispanophones, contrairement à ce que le choix de la langue de la dédicace pourrait laisser penser. Le public destinataire est francophone, les étrangers dont il est question dans la dédicace ne sont pas les nobles espagnols qui suivent les nouveaux gouverneurs de Flandres mais plutôt des Flamands (qui parlaient le flamand ou le français). María Angeles García Asensio40 nous rappelle que la situation linguistique aux Pays-Bas au XVIe siècle présentait une certaine complexité : « y cohabitaient des francophones, de Flamands, des habitants de la Frise et des Allemands et la langue principale de la cour, à Bruxelles était le français mais que les Flamands influents comprenaient très bien, que, afin de jouir d’une quelconque influence dans les affaires importantes, devaient obligatoirement établir des relations de confiance et d’amitié avec les Espagnols et s’intégrer dans leur cercle. Ainsi, ils n’hésitèrent pas à fréquenter la “cour espagnole” du gouverneur général et à manier sa langue, en devenant plurilingue de façon plus ou moins parfaite »41. La cour s’espagnolise, l’espagnol devient une langue familière parmi les grands seigneurs et les membres de l’administration, la seconde langue de l’aristocratie flamande est une langue de prestige.

Comme l’explique Hornkens dans la dédicace en espagnol, langue de communication avec l’archiduc, la rédaction de cette œuvre ne pouvait être plus profitable et nécessaire qu’« A cette occasion du très grand et heureux mariage de Votre altesse afin que les estrangers (dont cette très célèbre et vaste cour ne pourra laisser d’être fréquentée), par ce moyen soient en mesure de savoir ces langages »42.

L’usage de ce mot « estrangeros » n’est pas sans rappeler la formule « Ceux qui ont quelque enuie honneste à fréquenter avec les estrangers, afin d’en profiter, qu’ils viennent m’acheter… » que Berlaimont utilise dans l’avis au lecteur qui ouvre les Colloquia en six langues qui paraissent en 1579 à Anvers. N’oublions pas qu’Albert est un prince né en Autriche, de langue maternelle espagnole, qui a grandi en Espagne, en Castille, auprès de son oncle, le roi Philippe II43.

Cette dédicace en espagnol est suivie d’une première préface en français « Au benin lecteur », à laquelle succède une préface en espagnol « Al curioso lector » dont la rédaction est de loin la meilleure et qui expose clairement les intentions de l’ouvrage par rapport à la traduction et l’usage futur du dictionnaire. Hornkens anticipe en effet les critiques que l’on pourrait faire à son dictionnaire concernant la pureté de la langue castillane : l’emploi de mots anciens et hors d’usage serait selon lui la conséquence du processus de composition de l’ouvrage.

Il a en effet recueilli ces mots chez les auteurs anciens et modernes et son ouvrage n’est autre qu’un recueil de dictionnaires français, espagnols et latins. Aussi insiste-t-il sur le fait que son ouvrage est avant tout un dictionnaire français-espagnol, en soulignant la spécificité de la langue française, sa non-correspondance avec le latin et l’usage de sources issues de « graves auteurs anciens et modernes ». Puis vient un argument des plus intéressants pour notre analyse des destinataires : pour critiquer l’ouvrage, dit-il, il faut être plus que moyennement instruit et connaisseur des trois langues, qui requièrent beaucoup d’étude et de pratique.

La troisième partie de la préface aborde des questions de traduction qui portent à sourire : pour traduire les mots qui se terminent par « sion » et « tion » en français, il suffit selon lui de remplacer par « ción » en espagnol. De plus, le lecteur choqué par des mots qui pourraient heurter ses chastes oreilles n’aura qu’à les ignorer car l’opération traduisante n’admet pas de censure, « ni périphrases ni circonlocutions des choses qui existent dans la nature » – l’auteur glisse une petite expression en latin « in rerum natura ». Dans ce domaine, Hornkens manifeste un zèle lexicographique louable puisqu’il va jusqu’à proposer pas moins de quatre mots, testículo, cojón, compañon, turma, pour la traduction de « couillon ».

La préface en latin constitue un texte des plus intéressants pour l’analyse traductologique. Il ne s’agit pas de la traduction en latin du texte en français ou du texte en espagnol, mais plutôt d’une sorte de résumé des deux textes. Le latin est ce que Terence Cave qualifie de « réflexe, une sorte de lingua franca »44. Nous le traduisons ici pour plus de clarté :

Au lecteur sincère

Voici, lecteur sincère et bienveillant, un recueil de dictionnaires, comme nous l’appelons, français, espagnols et latins. Mais assurément, nous ne te promettons pas, ni nous n’écrivons, que les dictionnaires latins proviennent tous pour ainsi dire d’une source pure, et qu’ils ont été puisés et pris dans l’œuvre de Cicéron : mais nous les passerons en revue selon qu’ils nous ont semblé courants par endroits, et selon que nous avons pu les rassembler et les tirer d’auteurs anciens et en particulier modernes.

Nous nous sommes efforcés de satisfaire aux exigences du titre et de l’intitulé de cet ouvrage (que nous appelons, comme ci-dessus, Recueil de dictionnaires) ; avec cette seule demande : que tu ne juges pas à la légère et que tu ne sois pas un critique superficiel de cette œuvre, si tu ne l’as pas bien parcourue au préalable (prælibatus), et si tu ne perçois pas l’agrément qu’il pourrait y avoir. Et ensuite, cet ouvrage a été libéré de quelques fautes et erreurs ajoutées à la fin ; fais-en bon usage. Car s’il se présente par la suite des choses qui sont peu de ton goût et de ta préférence, assaisonne-les ainsi, s’il te plaît, afin que le vice ne semble aller jusqu’à la défaillance45, non de l’aliment ni du mets, mais d’un estomac nauséeux et d’une langue mal disposée. Adieu.

Ainsi peut-on observer que les trois préfaces ne sont pas les trois versions d’un même texte. Hornkens aborde par exemple la question des flottements orthographiques en français qui posaient de sérieux problèmes à l’établissement orthographique des dictionnaires : « También es de saber, que la razon porque se hallaran muchos vocablos diversas veces iterados, es por la diferencia y diuersidad que hay en la ortografia francesa […] ». Or ce point n’est pas abordé dans la préface française.

Il est temps de conclure : le paratexte « triglottonique », j’emprunte ce néologisme à Hornkens lui-même (il l’utilise dans sa préface au bénin lecteur) dessine un lecteur « versé et stylé aux trois langaiges », une sorte de supra lecteur qui n’est pas l’utilisateur du dictionnaire, puisqu’en effet ce dernier utilisera l’ouvrage pour trouver les équivalents en espagnol des mots français. Ce supra lecteur, à même de comprendre les paratextes et de percevoir leurs différences, est à sa façon un supra traducteur pour qui la traduction n’est pas le transfert d’une langue à l’autre mais bien plutôt la transformation d’un texte en un autre, ce qui n’est pas sans rappeler la méthode de Borges.

Note de fin

1 Le Corpus Eve : Émergence du vernaculaire en Europe est une revue électronique multilingue à classement thématique ayant pour vocation de constituer un corpus de documents (textes, études, relevés bibliographiques) relatif au développement des langues vernaculaires en Europe des premières attestations à la fin du XVIIe siècle, selon une approche pluridisciplinaire et plurilinguistique. La revue est adossée au projet de recherche Babel Eve auquel sont affiliés des chercheurs des universités de Savoie-Mont Blanc (laboratoire LLSETI), Jean Moulin-Lyon 3 (IHRIM-Lyon 3), Université Grenoble Alpes (CERHIUS-ILCEA), Turin (Università degli Studi di Torino), Milan (Università degli Studi di Milano) et Vercelli (Università Piemonte Orientale). Le Corpus Eve est désormais consultable à l’adresse de site suivante : [https://journals.openedition.org/eve/].

2 Consultable à l’adresse https://journals.openedition.org/eve/669

3 Consultable à l’adresse https://journals.openedition.org/eve/981

4 Dictionarium quatuor linguarum, Teutonicæ, Gallicæ, Latinæ et Hispanicæ, eas linguas discere volentibus utilissimum, Louvain, Batholomé de Grave, 1556. Martine Furno, « Modus legendi atque scribendi linguæ hispanicæ », Corpus Eve, La défense de la langue vernaculaire en Espagne (XVe-XVIIe siècles) : paratextes et textes, mis en ligne le 18 octobre 2013, consulté le 09 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/eve/198 ; DOI : https://doi.org/10.4000/eve.198

5 Dictionarium quatuor linguarum, Teutonicæ, Gallicæ, Latinæ et Hispanicæ, eas linguas discere volentibus utilissimum, Louvain, Batholomé de Grave, 1556.

6 1559, Lyon, Thibaud Payen (ou Pour les héritiers de Gryphe, ou Pour les héritiers de J. Giunta). Première édition polyglotte française qui inclut l’espagnol.

7 Francesco Garrone, Quinque linguarum utilissimus vocabulista. Latine. Tusche. Gallice. Hyspane et Alemanice, Venise, Melchiorre Sessa, 1513.

8 Heinrich Hornkens, Recueil de dictionaires francoys, espaignolz et latins. Recopilacion de dictionarios franceses, espanoles, y latinos. Congesta dictionarium Gallicorum, Hispanicorum et Latinorum, Bruxelles, Roger Velpius, 1599.

9 Le texte en italien est transcrit par André Labarre, Bibliographie du dictionnaire d’Ambrogio Calepino, Baden Baden, Valentin Koerner, 1975, p. 113.

10 Je remercie Debora Barattin pour l’aide qu’elle m’a apportée pour la traduction en français de ce texte.

11 Vocabulario de quatro lenguas, Tudesco, Frances, Latino y Español, Louvain, Bartolomé Gravio. 1556, f°Aii v° et Aiii r : « no ay hombre… que no tenga grande necessidad de la cognicion de todas estas quatro lenguas qu’en este libro estan escritas, ô Sea mercader, ô soldado, ô hombre de palacio, ô caminante ».

12 Vicente Bécares Botas, « El Calepino y Nebrija », Voces, 5, 1994, p. 111-117.

13 Ambrogio Calepino, Lexicon. Multo quam usquam hactenus excusum fuerit, locupletius, Lyon, Gryphe, 1538. Cité par Raphaëlle Bats, Coralie Miachon, Marie-Laure Montlahuc, Roseline Schmauch-Bleny, Étude de la production éditoriale de Sébastien Gryphe sur deux années caractéristiques : 1538 et 1550, mémoire de recherche (ENSSIB), 2006, consultable à l’adresse [https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/759-etude-de-la-production-editoriale-de-sebastien-gryphe-sur-deux-annees-caracteristiques.pdf].

14 Op. cit., p. 29. Traduction des auteurs.

15 Michel Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur », Bulletin de la Société française de philosophie, t. LXIV, juillet-décembre 1969, p. 73-104.

16 Caroline Bourland, « The Spanish School-Master and the Polyglot Derivatives of Noel de Berlaimont’s Vocabulare », Revue Hispanique, 81, 1933, p. 283-318.

17 André Labarre, op. cit.

18 On peut citer l’exemple de La breve instruction contenante la manière de bien prononcer et lire le français, italien, espagnol et flamen (Anvers, Waesberghe, 1558) repris presque intégralement par Saleson 1568, Bellere, 1569), Sotomayor 1565, ou Meurier qui plagie le Vocabulare de Berlaimont.

19 Voir le site internet du Catálogo Colectivo del Patrimonio Bibliográfico [http://catalogos.mecd.es/CCPB/cgi-ccpb/abnetopac/O12210/IDfff1bd34?ACC=101].

20 Antonio de Nebrija, Gramática castellana, Salamanca, s.n., 1492.

21 Antonio de NEBRIJA, Introductiones latinae, Salamanca, s.n, 1481.

22 Clive Griffin, « El inventario del almacen de libros del impresor Juan Cromberger: Sevilla 1540 », in María Luisa López Vidriero, Pedro M. Cátedra, María Isabel Hernández González, Coleccionismo y bibliotecas (Siglos XV-XVIIII), El libro antiguo espanol, IV, Ediciones Universidad de Salamanca, 1998, p. 257- 373.

23 Sur le concept d’énonciation éditoriale, voir Emmanuel Souchier, « L’image du texte : pour une théorie de l’énonciation éditoriale », Les cahiers de médiologie, 1988, n°6, p. 145.

24 « primum operis moles, exemplorumq(ue) multorum coacervatio, quæ multos confundit, ac legentes tædio afficit ; tum pretium, cui ferendo omnes pares non sunt » (Labarre, Op. cit).

25 Johann Trittheim, Liber de scriptoribus ecclesiasticis, Basileæ : [Johann Amerbach], 1494.

26 Voir Labarre, op. cit.

27 Voir Labarre, op. cit. Selon Fabien Dimitri Simon, il s’agirait d’un « travail alimentaire pour subvenir aux besoins de sa famille », « Sortir de Babel : une république des langues en quête d’une langue universelle à la Renaissance et à l’Âge classique », Histoire. Université Rennes 2, 2011. Français. NNT : 2011REN20055. tel-00676892, Hal Archives.

28 Traduction de Martine Furno.

29 « A l’édition pentaglotte lyonnaise de 1565 succède une hexaglotte à Bâle en 1568, à laquelle succède une heptaglotte à Lyon en 1570, à laquelle succède une octolingue à Bâle, à laquelle succède une édition à 10 langues en 1585 à Lyon, à laquelle succède une édition à onze langues en 1590 à Bâle, épuisant les capacités du français à former des adjectifs », Martine Furno, « Du commerce des langues : latin et vernaculaires dans les lexiques et dictionnaires plurilingues au XVIe siècle, Histoire et civilisation du livre, Les langues imprimées, dir. Frédéric Barbier, 2008, p. 109).

30 Marcel Bataillon, « La librería de estudiante Morlanes », Homenaje a don Agustín Millares Carlo, vol 1, 1975, p. 329-348.

31 Klaus Wagner, « Los maestros Gil de Fuen tes y Alonso de Escobar y el círculo de “Luteranos” de Sevilla », Hispania Sacra, XXVIII/55-56, 1975, p. 239-247.

32 Juan Martínez Ruiz, « Dos cartas desde Trento y catálogo de la biblioteca de D. Pedro Guerrero, arzobispo de Granada », Archivo Teológico Granadino, 31, 1968, p. 233-333.

33 J. Ignacio Tellechea Idígoras, « La biblioteca del arzobispo Carranza », Hispania Sacra, 16 (1963), p. 459-499.

34 La « Suma de inventarios de bibliotecas del siglo XVI (1501-1560) », XXX, réalisée par María Isabel Hernández González constitue un outil de recherche très précieux.

35 Nous avons consulté l’édition de Lyon de 1542, en ligne sur le site des Bibliothèques Universelles Humanistes de Tours pour cette rapide étude paratextuelle (cette édition lyonnaise reprend la version en 5 langues publiée par Francesco Garrone à Venise en 1527, tout en améliorant la partie en français.

36 Texte italien de l’édition originale (Venise, 1477) : « Questo libro el quale si chiama introito e porta de quele chevoleno imparare e comprendere todescho a latino cioe taliano el quale e utilissimo per quele che vadeno a pratichando per lel mundo el sia todescho o taliano ». Sur les différentes éditions, voir l’ouvrage d’Alda Bart Rossebastiano, Antichi vocabolari plurilingui d’uso popolare: la tradizione del Solenissimo Vochabuolista, Allesandria, Edizioni dell’Orso, 1984.

37 Recueil de dictionnaires francoys, espaignolz et latins, Bruxelles, 1599. La version numérique en ligne est consultable sur le site Gallica de la BNF à l’adresse [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k830935.r=hornkens?rk=21459;2].

38 « Motivaciones para el estudio del español en las gramáticas del siglo XVI », Revista de Filología española, vol. LVIII, n°¼, 1976, p. 201-229.

39 Alfred Morel-Fatio, Ambrosio de Salazar et l’étude de l’espagnol en France, Paris, Alphonse Picard et fils, 1900, p. 130.

40 María Angeles García Asensio, « Los paises bajos en el siglo XVI, una situación de convivencia de lenguas y culturas », Boletín de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, n° 43, 1992, p. 363-379.

41 Ibidem, p. 368. Il s’agit ici de notre traduction.

42 Notre traduction.

43 Sur l’archiduc Albert et l’Espagne, voir l’ouvrage de Luc Duerloo : El archiduque Alberto. Piedad y política dinástica durante las guerras de religión, Madrid, Centro de estudios Europa Hispánica, 2014.

44 Térence Cave, Pré-Histoire. II. Langues étrangères et troubles économiques au XVIe siècle, Genève Droz, 2001, p. 44.

45 J’ai choisi de lire fine plutôt que sine, qui est incongru ici, sans ablatif. Fine + Génitif signifie « jusqu’à ».

Illustrations

Citer cet article

Référence électronique

Anne Cayuela, « Analyse paratextuelle de quelques dictionnaires plurilingues (Calepin, Garrone, Hornkens) », Line@editoriale [En ligne], 13 | 2021, mis en ligne le 02 février 2024, consulté le 26 avril 2024. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/lineaeditoriale/1535

Auteur

Anne Cayuela

Université Grenoble Alpes, Laboratoire ILCEA4