Le 25 octobre 2020, je publie sur TranslatorsLodge, un site que je viens de créer en lui donnant pour vocation d’accueillir des « conversations de traducteurs », un entretien avec Jérôme Bouchaud1. En charge du domaine asiatique à l’agence Astier-Pécher, Jérôme Bouchaud est aussi le fondateur de la revue Jentayu, une revue de nouvelles asiatiques à laquelle je m’intéresse dans le cadre d’un autre projet, car je songe alors à créer Perspective cavalière, une maison d’édition sur les minorités sexuelles dans la littérature mondiale. Sans grande surprise, une seule piste s’est dessinée dans les numéros que j’ai consultés, une nouvelle de Brian Gomez intitulée « Ça mange quoi, un homosexuel ? », traduite de l’anglais par Brigitte Bresson2. Jérôme Bouchaud a lui-même traduit un roman de cet auteur malais et nous évoquons cette expérience dans notre entretien3.
Lorsque j’en relaie la publication sur les réseaux sociaux, mon post sur Twitter est liké quasiment dans l’instant par Nuril Basri. Je ne le connais pas mais la rapidité de sa réaction m’interpelle. Je découvre un auteur indonésien assez prolixe et me procure les deux romans traduits en anglais que je vois mentionnés sur son site : Love, Lies and Indomee est une comédie romantique irrévérente par son postulat de base, Ratu, son héroïne, cherchant seulement à faire un mariage de façade pour échapper à la pression de sa mère ; Not A Virgin est quant à lui un livre audacieux par son évocation des minorités sexuelles dans un pensionnat islamique de Jakarta où le héros, Ricky, fuit une famille pauvre et des parents défaillants et noue des liens avec des jeunes gens comme lui en quête de sugar daddies.
Si le premier n’entre pas dans ma ligne éditoriale, le second ne me semble pouvoir trouver sa place que dans un catalogue déjà fourni par ailleurs. Le coût de traduction serait élevé, le risque que le livre ne trouve pas son public également, trop pour une petite maison d’édition indépendante encore à ses débuts.
J’engage néanmoins le dialogue avec Nuril Basri, et la figure qui se dégage de nos échanges est celle, paradoxale, d’un auteur précaire existant principalement grâce à la traduction. Les deux romans déjà cités donnent deux exemples complémentaires du mode de diffusion de son œuvre. Dans le cas de Love, Lies and Indomee, le manuscrit, de 2011, n’est publié qu’en 2015, ou plutôt il n’est autopublié, en édition limitée, que dans une visée d’exportation : le livre paraît ainsi en traduction malaise dès 2016, puis en traduction anglaise en 2019. Dans le cas de Not A Virgin, le manuscrit, de 2010, n’est publié que cinq ans après la parution de la traduction malaise en 2012, et encore par un éditeur fantôme dont l’existence très éphémère n’aura eu qu’un seul but : permettre au jeu des subventions de se mettre en place pour que puisse être publiée la traduction anglaise, qui paraît aussi en 2019.
Parallèlement, Nuril Basri mène une vie littéraire beaucoup plus dense à l’étranger qu’en son pays. En Malaisie, il se rend régulièrement au festival de George Town, l’un des événements littéraires les plus importants de toute l’Asie du Sud-Est, sur l’île de Penang. Trois autres de ses romans sont disponibles en malais : Romantis, Sunyi et Rasa. De manière significative, Romantis (écrit en 2014) et Rasa (écrit en 2018) sont sortis chacun la même année en indonésien et en malais, respectivement en 2015 et en 2019. Quant à Sunyi (écrit en 2017), il est encore inédit en Indonésie. Il est clair que ce sont les projets de traduction malaise qui ont permis la publication des manuscrits originaux en indonésien. Au Royaume-Uni, le British Council a subventionné une tournée suite à la publication de Not A Virgin en 2019, d’où une apparition à la London Book Fair et dans divers lieux culturels dont des universités, le livre ayant été inscrit par Ben Murtagh dans un programme d’études post-coloniales de la SOAS – School of Oriental and Asian Studies – de l’université of Londres.
La vocation d’écrivain de Nuril Basri est elle-même intimement liée à la traduction. Après sa formation dans un pensionnat islamique, il a longtemps travaillé comme serveur dans la banlieue de Jakarta, notamment dans un café Internet. Il rédigeait alors un blog dont les posts, inspirés de sa vie personnelle, rencontraient un certain succès. Des lecteurs lui ont suggéré d’en faire un livre et de chercher un éditeur. Ce projet n’a malheureusement pas abouti, mais des échanges avec des lecteurs l’ont convaincu de se mettre à l’écriture et c’est ainsi qu’est née une première version de Not A Virgin dont une traduction anglaise a été publiée en 2017 par The Lontar Foundation, qui, selon son site Internet, est « une association indépendante à but non lucratif basée à Jakarta pour la promotion de la littérature et de la culture indonésiennes par la traduction d’œuvres littéraires ». Elle est née en 1987 de l’initiative de quatre écrivains indonésiens et d’un traducteur américain, John H. McGlynn, qui travaille aussi pour Manoa, une revue littéraire de l’université d’Hawaï, et pour Words Without Borders. Nuril Basri, né en 1985, était alors le plus jeune auteur publié au catalogue.
La même année, une bourse obtenue de l’Indonesian National Book Committee lui a permis de faire un séjour de trois mois au Royaume-Uni pour écrire Rasa, qui vient tout juste de paraître en anglais sous le titre Maya au moment de la rédaction de cet article4. Ce séjour a été l’occasion de plusieurs rencontres littéraires, notamment à Asia House et à l’International Agatha Christie Festival, ainsi que d’une première invitation à la Foire du livre de Francfort. La deuxième, arrivée un an après, en 2018, avec une bourse obtenue de la Robert Bosch Foundation et du Literarisches Colloquium Berlin, lui a permis de partager la scène avec Min Jin Lee. C’est cette expérience qui l’a convaincu de se consacrer entièrement à l’écriture, initiative qu’il qualifie personnellement de « très occidentale ».
Dans nos échanges, alors que je me suis toujours adressé à lui en tant qu’éditeur, Nuril Basri me qualifie très vite d’ami et, s’il est vrai que le ton et le contenu de nos échanges sont devenus plus familiers, plus personnels, il est clair qu’il donne à ce mot un sens à mi-chemin entre « contact », comme sur les réseaux sociaux, et « allié », comme dans la rhétorique militante.
Un jour, je lui demande de me présenter ceux de ses romans que je ne peux pas lire du fait qu’ils ne sont pas disponibles en anglais. Je m’attends à ce qu’il évoque Romantis, Sunyi, Rasa ou encore son tout premier roman, dont le titre original signifie Bonjour, je vis dans un roman (Halo, Aku Dalam Novel), écrit en 2008, publié en 2009 et jamais traduit. Il me semble de loin que certains de ces romans traitent de la marginalité d’une manière qui peut faire l’objet d’une lecture queer. Contre toute attente, Nuril Basri m’envoie sans aucune explication The Sewer Rat, un bref manuscrit inédit rédigé en anglais.
The Sewer Rat, qui, comme Not A Virgin, se tient au croisement de la queer autofiction et du coming-of-age novel, est inspiré d’une autre tranche de vie de Nuril Basri : Roni, jeune écrivain indonésien dont le premier roman a eu un éphémère succès, tombe amoureux d’Eliot, un agent littéraire français invité pour un festival à Jakarta. Entre eux se noue une intimité ambiguë qui fait toute la matière de ce nouveau roman, écrit en partie au Royaume-Uni où Roni part faire une tournée promotionnelle inattendue. À la déconvenue amoureuse succède, après une phase de dépression, une amitié platonique avec un Eliot plus ou moins fantasmé.
Je ne m’étendrai pas ici sur les raisons qui m’ont convaincu de publier ce roman5, mais sur la question de la traduction, qui s’est posée de manière très différente pour l’auteur et pour moi en tant que traducteur-éditeur.
Lorsqu’il écrit The Sewer Rat, Nuril Basri sait depuis longtemps que le marché national lui est défavorable. Il est indonésien, issu d’un milieu défavorisé, non diplômé, homosexuel et – il le dit lui-même sur les réseaux sociaux – atteint de troubles de la personnalité. En tant qu’auteur, il a pu constater roman après roman qu’il n’existait que par la traduction, malaise en Asie du Sud-Est, anglaise dans le reste du monde.
The Sewer Rat marque ainsi un tournant dans la production de Nuril Basri en ce qu’il a choisi de l’écrire en anglais, langue internationale, et non pas en indonésien. Dans le roman, Roni, le narrateur, évoque à la fois ses raisons et sa méthode. Lorsque Eliot remet en question le choix de l’anglais – « Tu ferais mieux d’écrire dans la langue où tu te sens le plus à l’aise » (BASRI, 2023, 119), lance-t-il ainsi dans la conversation, le renvoyant à son statut d’auteur dans une langue minorée –, le narrateur exprime son dépit dans un commentaire adressé au lecteur : « Pourquoi ne comprenait-il pas que j’écrivais cette histoire en anglais afin qu’il puisse comprendre un jour mes sentiments pour lui, dans la langue qui nous lie ? » (BASRI, 2023, 119). Si ce vernis sentimental dissimule mal l’enjeu économique du choix de l’anglais, il est clair que le personnage d’Eliot représente l’être aimé mais aussi l’éditeur potentiel, et, par là même, le lecteur et la reconnaissance du public. Derrière Roni, il faut donc voir Nuril Basri, l’auteur, en quête d’un ami qui le publie et le comprenne.
La remarque d’Eliot souligne par ailleurs le lourd handicap de Roni, qui ne maîtrise pas assez bien l’anglais pour écrire dans cette langue. Dans un autre passage, Roni révèle les conditions de rédaction du livre, qu’il n’aurait pu écrire sans l’aide d’un logiciel de traduction et, conjointement, de Nikita, la femme d’une connaissance londonienne de son éditeur qui l’a hébergé pendant son séjour dans la capitale britannique :
Je me suis mis à écrire en anglais l’histoire que vous êtes en train de lire. Oui, je veux parler de ce livre ! J’ai parfaitement conscience que mon anglais est limité et que Google Translate n’est pas une solution, mais je faisais ce que je pouvais. Quand je terminais un chapitre, je l’envoyais à Nikita pour relecture. Elle qui était anglaise, elle devait maîtriser la langue ! Chaque fois, dès le lendemain, je recevais le manuscrit corrigé dans sa syntaxe et dans son vocabulaire, avec un bref commentaire enthousiaste. J’ai de la chance de l’avoir rencontrée. (BASRI, 2023, 110)
Nikita joue un rôle important pour Roni en tant qu’auteur, car c’est elle qui, en corrigeant et en améliorant le texte anglais produit par la machine, permet à l’œuvre d’accéder au marché international et à Roni de prendre confiance en lui de ce point de vue.
De manière significative, Nuril Basri prête au personnage les traits d’un agent double et d’une femme mariée dans la haute société. Inspiré par son nom, Roni pare en effet Nikita, être androgyne qui fait preuve d’autant de puissance physique que de compréhension et de tendresse, de l’aura fantasmée d’une ancienne espionne qui a travaillé dans les services secrets :
Quel nom ! Tout de suite, j’ai vu une femme en robe fourreau en train de poignarder traîtreusement ses victimes avec un couteau qu’elle avait sorti de sous son décolleté. […] En tant qu’agent secret, je la voyais plutôt du genre soigneux, tenant à tuer ses victimes avec son arme favorite comme Scully dans X-Files. (BASRI, 2023, 80)
Nikita est mariée à un certain William « très upper class » (BASRI, 2023, 82), qui apparaît comme une caricature de l’intellectuel conformiste à l’occidentale. Il vit entouré de livres et de vieux objets, dont un fauteuil de Thomas Hardy – « Un si grand romancier ! » (BASRI, 2023, 83) – qu’il a acheté dans une salle d’enchères et dans lequel il demande à Roni de s’asseoir – « Vous aussi, vous êtes romancier ! » (BASRI, 2023, 84) – pour le prendre en photo, le renvoyant à son statut d’auteur indonésien mineur par rapport à un géant de la littérature anglaise. Prétendant écrivain, il fait aussi lire un de ses manuscrits à Roni, qui n’y voit qu’une mauvaise imitation des classiques. Au fil des jours, Roni se sent si mal à l’aise qu’il finit par quitter la maison pour aller chercher asile ailleurs.
C’est l’occasion d’une scène en apparence anodine mais décisive en tant qu’elle donne corps à la fiction selon laquelle c’est avant tout pour Eliot que Nikita aide Roni à mettre en forme son livre. Nikita invite en l’occurrence Roni dans un fish and chips avant de le raccompagner à la station de métro. Elle qui prend soin de lui et le nourrit s’intéresse aussi à sa vie et lui demande s’il est en couple. Lorsqu’il lui révèle ses sentiments pour Eliot, autrement dit son homosexualité, elle réagit avec une bienveillance tout à fait naturelle et la conversation prend un ton badin voire humoristique qui met Roni à l’aise.
À la fois multipolaire, transgenre et transclasse, Nikita frappe ainsi par sa fluidité, par son aptitude à concilier les contraires et à évoluer dans des mondes opposés. Comme William, elle vit dans un univers d’Occidentaux privilégiés qui tendent à croire que leurs modèles sont – ou devraient être – ceux de tout le monde, mais contrairement à lui, elle sait aussi se détacher de cette perspective post-coloniale pour aider Roni, à la fois matériellement et émotionnellement.
La scène d’adieux à la station de métro lui prête ainsi les traits d’une mère idéale :
En haut des marches, elle s’est assurée que je savais où j’allais. Puis, me prenant les bras, elle m’a serré contre elle assez longuement avant de déposer un baiser sur ma joue. Je l’ai regardée fixement, m’attendant à ce qu’elle m’annonce qu’elle voulait m’adopter. J’aurais dit oui sans hésiter ! Je voulais bien être son fils, tout ce qu’elle voulait ! J’avais beau avoir l’impression qu’elle me cachait son passé d’homme – s’était-elle appelée Nigel ? – pour moi, ça ne changeait rien. Je l’aimais bien. (BASRI, 2023, 94-95)
Dans nos échanges, Nuril Basri m’apprend que le personnage de Nikita est inspiré de Nigel Barley, anthropologue et auteur de plusieurs ouvrages dont certains traduits en français, qui a effectivement relu et corrigé le texte établi par l’auteur grâce à un logiciel de traduction.
J’accueille cette nouvelle avec amusement mais aussi inquiétude et déception. D’une part, le contrat de cession de droits d’une œuvre littéraire oblige l’auteur à « garantir que son texte est original et n’a jamais fait l’objet d’une publication », selon la formule standard en français. En tant que traduction, The Sewer Rat ne peut pas être juridiquement considéré comme un original. Je m’enquiers donc du texte indonésien auprès de Nuril Basri, qui m’assure qu’il ne l’a pas conservé. Pour moi, la chose apparaît difficile à croire, mais juridiquement c’est la déclaration qui fait foi. Le premier obstacle est ainsi levé. D’autre part, le recours aux logiciels de traduction représente une menace, et je ne souhaite pas m’associer à cette évolution. Il est inutile de développer ici toutes les objections à cette pratique – standardisation de la langue et du style, risque d’erreur, pillage des données, sape d’une profession, gaspillage énergétique, etc. – tant les tribunes à ce sujet se sont multipliées ces dernières années dans l’espace public6. De ce point de vue, je n’ai pas de question à poser à l’auteur, encore moins de leçon à lui donner, mais un choix personnel à faire en mon âme et conscience.
Je n’ai jamais cru à la convergence des luttes, mais pourquoi choisir de traduire et de publier un ouvrage dont la version originale n’est qu’une « traduction neuronale post-éditée », selon le jargon en vigueur ?
Une qualité non négligeable de The Sewer Rat, c’est qu’il renvoie le lecteur occidental à ses préjugés post-coloniaux. Nombreux sont ainsi les moments de malaise dans les trois chapitres où Roni évoque son séjour au Royaume-Uni. Ainsi William et Nikita organisent-ils une soirée au cours de laquelle il est prié de s’asseoir une seconde fois dans le fauteuil de Thomas Hardy sous les acclamations de leurs invités, dont l’un a mis une chemise en batik « histoire de faire étalage de sa connaissance de la culture indonésienne » (BASRI, 2023, 86) tandis qu’une autre rit « presque à s’en décrocher la mâchoire » (BASRI, 2023, 87) lorsqu’il lui répond qu’il écrit des coming-of-age novels.
Les questions qu’on lui pose aussi sur les campus ne s’adressent pas à lui en tant qu’auteur de romans mais en tant que commentateur de l’Indonésie :
J’étais toujours dépassé par des questions qui exigeaient des réponses d’ordre intellectuel. Les gens étaient curieux de la vie politique indonésienne, de l’influence des majorités religieuses, ainsi que de l’histoire et de la littérature de l’Indonésie. Franchement, j’avais beau savoir que je devais jouer les passeurs, je n’avais pas réponse à tout et parfois je ne comprenais rien aux questions. Deux ans plus tôt, j’étais encore serveur ! (BASRI, 2023, 73-74)
Roni s’en confie à Eliot dans une longue lettre où il exprime son désarroi face à des gens qui le considèrent quasiment comme un spécimen anthropologique :
Au début, ça m’amusait de raconter ma vie, parce que je n’avais pas eu beaucoup d’occasions de le faire. Mais j’ai compris que beaucoup de gens ne s’intéressaient pas tant à mon œuvre (à mes livres) qu’à ma vie (parfois ils se penchent carrément vers moi !) et j’ai eu l’impression d’être traité comme un objet. Je sais bien que je viens d’un monde complètement différent et que ma vie doit être exotique à leurs yeux. C’est naturel. Je comprends leur curiosité. J’aurais la même. (BASRI, 2023, 75)
En y réfléchissant ainsi, je m’aperçois que moi aussi, j’attendais de Nuril Basri qu’il soit ce qu’il n’était pas, en l’occurrence qu’il se conforme à mon biais d’éditeur occidental opposant littérature nationale et littérature diasporique et mettant la première au-dessus de la seconde pour ainsi dire par goût de l’authenticité. En somme, j’aurais voulu qu’il écrive soit en indonésien en Indonésie, soit dans un autre pays dans la langue de ce pays, alors que tout dans son parcours comme dans son roman démontrait l’impossibilité de la chose.
Nos luttes ne sont finalement pas les mêmes. La mienne est de traduire et de publier de la littérature mondiale sur les minorités sexuelles, en explorant et en accueillant les langues minorées, les genres littéraires et les modes d’expression propres à tel ou tel pays ou à telle ou telle époque. La sienne est d’exister en tant qu’auteur homosexuel indonésien sur la scène internationale. Son choix de ne pas conserver l’original indonésien soumis au logiciel de traduction ne me surprend après tout plus tant que ça : c’est le choix de renoncer à une langue et à des perspectives éditoriales qui le condamnent d’avance7.
Il reste qu’en traduisant et en publiant The Sewer Rat en français, en rejoignant le camp des « alliés » de Nuril Basri avec Nigel Barley, John H. McGlynn et Ben Murtagh, j’ai un peu l’impression d’avoir, comme Nikita, joué le jeu d’un agent double.