Les paradoxes de l’Arctique russe et de son peuplement : entre déclin et résilience

Les villes de l’Arctique russe sont exceptionnelles de par la rapidité de leur urbanisation, leur taille, leur population et les difficultés extrêmes des conditions de vie quotidienne et de travail. Les transformations qu’elles subissent depuis leur construction et surtout depuis les années 1990 sont multiformes. Au niveau macrologique, les conséquences de la construction des villes arctiques et des réalisations de l’époque soviétique seront étudiées pour comprendre les conséquences de la fin de l’Union soviétique sur cette zone singulière (déclin des populations, fin des subsides polaires, effondrement de certaines productions, mais aussi croissance de villes extractives plus jeunes). Au niveau micrologique des individus travaillant dans ces villes, il s’agira de déchiffrer leur réaction face aux politiques mises en œuvre ou pas dans ces villes, mais aussi de souligner leur attachement souvent paradoxal et pourtant profond pour ces confins hostiles et insolites. Enfin, l’article aborde les stratégies économiques et politiques de développement ou de reformation de l’Arctique qui dictent de nouvelles formes d’organisation du travail (comme notamment le travail en rotation), ainsi que les questions relatives à la réinstallation de populations qui apparaissent comme un point sensible des transformations arctiques.