Cette nouvelle revue en ligne s’inscrit dans la continuité de réflexions menées depuis plusieurs années à l’université de Toulouse-Jean Jaurès, autour des notions de dispositifs, de dispositifs plastiques, de plasticité et d’intermédialité. La plupart de ces réflexions se sont élaborées au sein du laboratoire LLA-CREATIS, à travers des séminaires, journées d’études, colloques, publications. Ces réflexions actuelles sur la plasticité ont stimulé de nombreux chercheurs et se prolongent aussi à l’occasion des séminaires de cours des masters du département Art&Com, dispensés par plusieurs enseignants-chercheurs des laboratoires toulousains, notamment LLA-CREATIS.
La revue Plasticité est une revue scientifique engagée dans une démarche de réflexion esthétique croisant plusieurs disciplines qui permettent d’approcher plus précisément la notion de plasticité encore peu théorisée et nécessitant des outils d’analyse innovants. Cette revue, au fil du temps, s’est donc avérée nécessaire pour synthétiser une réflexion déjà solide et pour la stimuler.
La revue a pour ambition d’ouvrir un espace de réflexion, de création et de diffusion.
Espace de réflexion : il s’agit de permettre l’étude d’objets faisant apparaître la plasticité, l’exprimant, la manifestant, et de permettre l’approfondissement de l’analyse et de l’appréciation de ces objets à partir d’outils variés, d’approches diverses susceptibles de mener à une définition précise de la plasticité.
La revue réserve aussi un espace d’écriture destiné aux étudiants (étudiants de master) et doctorants du département « Communication, Etudes Visuelles et arts de la scène (Département Art&Com, Université de Toulouse Jean Jaurès) » ou d’autres départements et d’autres disciplines : publication d’analyses portant sur la plasticité, en partie issues des séminaires de cours.
Espace de création : espace d’expression et de production qui donnera la parole à des créateurs reflétant les multiples pratiques et réalisations esthétiques susceptibles de manifester une forme de plasticité.
Espace de diffusion : assurer une diffusion des travaux les plus actuels concernant la notion de plasticité dans le domaine surtout esthétique, assurer une diffusion des manifestations scientifiques organisées au sein de l’université Toulouse Jean Jaurès autour des notions liées à celle de plasticité (journées d’études, rencontres, colloques).
Espace de recension proposant des comptes rendus d’ouvrages ayant trait à la plasticité.
Espace bibliographique incluant les ouvrages de référence récents ou anciens concernant la plasticité et mentionnés dans les articles des contributeurs..
Plasticité a une périodicité de publication annuelle ou bi-annuelle thématique à partir d’appels à contribution (voir la rubrique « appels à contribution », avec le premier appel). La revue accepte également des articles hors thèmes, d’envoi spontané, liés à la notion de plasticité, qui seront examinés par le Comité Scientifique et pourront figurer dans la rubrique « Réflexions sur la plasticité ».
La revue ne publie que des textes originaux, qui demeurent sa propriété pendant une durée d’un an, sauf avis contraire nécessitant l’accord du comité éditorial. Dans le cas d’une re-publication, il devra être fait mention de la publication initiale dans Plasticité, et un lien vers l’article original devra apparaître s’il s’agit d’une re-publication électronique. La revue n’est pas responsable des prises de positions des auteurs, qui n’engagent que leur responsabilité.
Les auteurs doivent respecter les consignes de rédaction et de soumission des contributions de la revue (voir rubrique « Consignes aux auteurs »). Il est possible d’inclure des liens vers des contenus internet, du son, des images et des vidéos, à condition que la forme soit gérée par l’auteur et que les droits aient été négociés par lui.
Objectifs scientifiques
La revue explore une notion particulière, celle de plasticité, nommée depuis un certain temps déjà mais manquant encore de définitions stables. Cette revue n’a pas pour prétention de résoudre les questions liées à la plasticité, ni de donner des formulations définitoires absolues, ce qui irait à l’encontre du caractère même de la notion. Elle a pour ambition une meilleure connaissance et conscience du caractère original de la notion. Cette notion soumise à notre étude est complexe, échappe encore à la théorisation, ou est en cours de théorisation par des études concrètes d’objets divers. Notre domaine d’investigation s’inscrit aussi dans une recherche portant sur les dispositifs, que les chercheurs de Toulouse ont largement menée depuis plusieurs années – pour les références aux travaux de l’équipe LLA-CREATIS, voir la rubrique « Bibliographie », pour les manifestations liées à ces questions, voir la rubrique « Manifestations scientifiques ». La plasticité telle qu’elle peut être articulée à l’étude des dispositifs, rend sensible la dimension active, l’activation, le mouvement et les dynamiques de ces dispositifs, car la base de la plasticité semble être – selon une définition qui mérite qu’on la précise dans la revue – le mouvement, le transit, le passage, le devenir des formes et des dispositifs, leur instabilité foncière.
La revue prendra en compte les relations complexes entre les diverses formes de l’expérience sensible, et les diverses formes des productions liées à ces expériences. Elle fera la part belle à l’hétérogénéité des formes et à l’hétérogénéité des expériences synesthésiques et esthétiques. Par ailleurs, en phase avec les recherches sur la neurobiologie, qui a largement développé la notion de plasticité neuronale et qui étudie les processus cognitifs liés à ces mécanismes biologiques, il convient de faire une place à l’étude des processus de cognition présents dans l’expérience esthétique, expérience esthétique qui demeure le fondement de la revue et l’objet de son étude.
Indisciplinée, parce que pluridisciplinaire et transdisciplinaire, la revue privilégiera les croisements de disciplines dans la mesure où elles permettent une meilleure formulation de la plasticité par des éclairages épistémologiques divers – philosophie, esthétique littéraire, arts plastiques en particulier. Elle prendra ses objets dans l’espace très vaste des productions manifestant une plasticité – productions textuelles, visuelles, sonores, productions intermédiales – et dans ce contexte, élargira le domaine déjà très étudié des relations entre le texte et l’image. Angle d’approche qui fragilise la typologie des formes, la plasticité engage aussi une réflexion sur le jeu (voir thématique du premier appel à contribution), jeu entre les médiums, entre les supports. La revue portera une attention curieuse à l’émergence de nouveaux contextes, de nouvelles technologies, de nouveaux médiums ainsi qu’aux nouvelles pensées, expériences sensorielles, sensibilités, subjectivités, pratiques et créations esthétiques qui découlent de ces changements.
Cependant nous ne voudrions pas réduire cette notion à une histoire et à un contexte contemporains. Nous souhaiterions au contraire la réinvestir dans une réflexion sur des œuvres antérieures à notre époque, ne limitant pas les corpus à une époque. La notion de plasticité, justement, permet de porter un regard neuf sur ces œuvres, de les rendre inédites sous l’angle de la plasticité, en prenant pour point de départ une recherche de ce qui, en elles, peut approcher de la plasticité comprise par les études figurant dans la revue. De nouvelles sensibilités engagent aussi de nouvelles formes de savoirs et donc de nouvelles méthodes, privilégiant les comparaisons, les mises en rapports, les croisements, le jeu des supports et des formes, ce qui met en relief leurs potentialités plastiques. La plasticité est un moyen de penser des phénomènes nouveaux et de donner un nouvel éclairage à des objets antérieurs. On pourra interroger par le biais de la dimension plastique – passage, métamorphose, malléabilité, hasard, hétérogénéité… tous termes à invoquer, à nuancer, à affiner, à compléter – les œuvres les plus diverses et de toutes époques.
La notion prend son nom dans le monde contemporain, devient un terme usuel dans tous les domaines – y compris sportif, économique – mais la réalité qu’elle recouvre n’est pas nouvelle. Il s’agit donc dans cette revue d’essayer d’aborder des objets de façon différente, de changer de mode d’analyse, d’opération d’analyse et de réception, en partant souvent de l’intuition pour tenter une théorisation. Cette revue souhaite approfondir les études sur la dimension plastique des représentations et de leur présentation, ainsi que sur la dimension plastique de la réception de ces œuvres.
Tout peut être vu plastiquement, avec une approche plastique qui engage la subjectivité mais il n’en demeure pas moins qu’il est indispensable d’essayer d’élaborer rigoureusement des points de méthode et de lecture formulables et reconductibles quels que soient les corpus. La revue vise cette diversité des corpus et des méthodes qui permettent de les comprendre.