Un néo-japonisme d’après-guerre. Jean-Jacques Origas en son temps.

  • A Post-War Neo-Japonism: Jean-Jacques Origas in his day
  • 戦後のネオ・ジャポニズム:ジャン=ジャック・オリガスとその時代

Alors que la Seconde Guerre mondiale avait rompu la fascination occidentale (et donc française) pour le Japon, des liens se renouent après-guerre, et un nouveau japonisme émergea alors, qui amena année après année un nombre toujours plus grand d’étudiants à l’apprentissage de la langue et de la culture japonaises. Ce néo-japonisme se manifeste dans les années 1950-1960 par un nouvel intérêt pour les spiritualités, les images, la littérature de l’archipel. Il fut nourri et soutenu par les évolutions politiques, économiques et techniques de l’époque, et connut de nouvelles inflexions des années 1970 aux années 1990.

La vie et la carrière du Professeur Jean-Jacques Origas, qui fut aux Langues O’ (ENLOV, puis Inalco) le maître de plusieurs générations d’étudiants, s’inscrivent exemplairement dans ce mouvement général dont il fut un acteur privilégié.

While World War II had ended the West’s (and thus France’s) fascination with Japan, ties were re-established in the post-war period and a new Japonism emerged. This phenomenon brought an increasing number of students to Japan each year to study its language and culture. In the 1950s and 1960s this neo-Japonism took the form of a renewed interest in Japanese spirituality, images and literature. It was fuelled and supported by political, economic and technological developments of the day and underwent new transformations in the 1970s to 1990s. The life and career of Professor Jean-Jacques Origas, who taught several generations of students at Langues O’ (ENLOV, then Inalco), exemplifies this broader movement of which he was a key player.

第二次世界大戦を通して西洋社会(したがってフランスも)は日本に魅力を感じることをやめたが、戦後両者の関係は再構築され、新しいジャポニズムが現れた。この現象は、年々増加する学生たちの興味を日本語および日本文化へ向かわせた。このネオ・ジャポニズムは、1950年代から1960年代にかけて、日本の宗教、イメージ、文学への新たな関心となって現れ、続く1970年代から1990年代にかけては、当時の政治的、経済的、技術的な発展に支えられて新たな変化を遂げた。ジャン=ジャック・オリガス教授の生涯と業績は、数世代の学生たちを指導した「ラングゾ」(ENLOV そしてInalco)の教員として、彼がこの広範な運動の中で重要な役割を果たしたことを示している。

Plan

Texte

« Il est difficile de saisir les événements et les enchaînements de faits innombrables qui constituent notre quotidien et sont recouverts par les brumes de l’habitude. » Jean-Jacques Origas, 19641

En 1998 Jean-Jacques Origas fut décoré de l’Ordre du Trésor sacré (Zuihō-shō 瑞宝章) par le gouvernement japonais. Lors d’une réception en son honneur à la résidence de l’ambassadeur, en l’hôtel Pillet-Will 31 rue du Faubourg Saint Honoré, à deux pas du Palais de l’Elysée2, il évoqua des souvenirs poignants de son enfance alsacienne : une frontière, des soldats, la main de son père3.

Jean-Jacques Origas est né le 17 août 1937 à Bâle, quelques semaines après « l’incident » du pont Lugou (Lúgōu qiáo / Rokō-kyō 盧溝橋) – aussi appelé « pont Marco Polo » – survenu le 7 juillet. Et c’est juste avant son huitième anniversaire que deux bombes nucléaires, « Little Boy » et « Fat Man », furent larguées par l’aviation américaine sur les villes de Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. Le Japon capitula le 2 septembre. Bernard Frank (1927-1996), de 10 ans son aîné, et qui occupera la première chaire de « Civilisation japonaise » au Collège de France de 1979 à 1996, évoque sa propre détresse de lycéen parisien apprenant ces terribles nouvelles : « Je voyais avec désespoir sombrer ce monde dont je m’étais, dans une incontrôlable folie, épris à contretemps. Je savais maintenant que je ne le verrais jamais4. »

Il ne faut pas oublier le poids de ces drames : le Japon, au lendemain de la guerre, est un pays détruit, miséreux, que l’on a pu croire irrémédiablement inaccessible. À partir de 1946 d’ailleurs, et pendant quelques années, il n’eut plus d’ambassadeur à Paris. C’est aussi un pays ennemi, haï, défait, celui des « singes jaunes » d’Edmond Calvo (1892-1957) et Victor Dancette (1900-1975) dans la bande dessinée La Bête est morte ! de 19445, ou des « Japs » couleur citron de la série « Buck Danny » de Victor Hubinon (1924-1979) et Jean-Michel Charlier (1924-1989) dont la publication commence en 19476.

Des liens vont pourtant se retisser, dans ces années précisément où Jean-Jacques Origas rencontre l’archipel, à Paris à la fin des années 1950, avant d’y effectuer un premier séjour, à partir de 1961, dans le cadre de la convention d’échange fraîchement passée entre l’université Waseda et l’université de Paris. De manière plus générale, c’est un néo-japonisme d’après-guerre qui se constitue alors7. Plusieurs logiques s’y entrecroisent, politiques et diplomatiques, économiques et techniques, mais aussi et peut-être surtout culturelles. Le phénomène déborde largement le cas français, s’étend à une grande part de l’Europe de l’Ouest, concerne au premier chef l’Amérique du Nord, avec des points communs, mais aussi de fortes nuances nationales.

Les prémices du phénomène apparaissent dès la fin des années 1940, comme le signale de manière emblématique la création en Allemagne du groupe « Zen 19498 ». Il prend de l’importance dans les années 1950-19609 avant de connaître une métamorphose dans les années 1970, puis de nouveaux développements par la suite.

Et c’est cet intérêt renouvelé pour le Japon qui engendra un désir d’étudier sa langue et sa culture et qui amena, au début des années 1960 à l’ENLOV – l’École nationale des Langues orientales vivantes (devenue Inalco, Institut national des langues et civilisations orientales, en 197110) –, puis à l’université Paris 7 à partir des années 1970, et dans les universités de province dans les années 1980, des dizaines, des centaines, des milliers d’étudiants11. Jean-Jacques Origas, rentré en France à l’automne 1964, à la veille des Jeux olympiques de Tōkyō, y commença son enseignement à l’automne 1965.

Spiritualités japonaises

En 1940, démobilisé, Jean Herbert (1897-1980) se réfugie dans le massif des Maures et s’attelle avec quelques collaborateurs à la traduction des Essays in Zen Buddhism (1927-1934) de Suzuki Daisetsu 鈴木大拙 (1870-1966)12 qu’il fait paraître en quatre volumes de 1941 à 1946 chez Adrien Maisonneuve-Delachaux et Niestlé13. Georges Bataille (1897-1962) les découvre pendant l’hiver 1944 et s’en fait aussitôt l’écho dans son Sur Nietzsche14. C’est par son intermédiaire sans doute, mais aussi grâce à l’enseignement de Paul Demiéville (1894-1979) sur le chan/zen15, suivi à l’École nationale des langues orientales vivantes, 2 rue de Lille, juste en face de chez lui16, que Jacques Lacan (1901-1981) est amené à ouvrir son premier « Séminaire », le 18 novembre 1953, par une référence au « maître » qui « interrompt le silence par n’importe quoi, un sarcasme, un coup de pied17 ».

Mais les voies d’entrée du bouddhisme Zen en France sont multiples18. Il faut ainsi prendre en compte une filière allemande, incarnée par l’opuscule d’Eugen Herrigel (1884-1955), Zen in der Kunst des Bogenschießens (1948), dont une traduction française est publiée en 1955 sous le titre Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc19, ou par les écrits de Karlfried « Graf » Dürckheim (1896-1988)20 ; mais surtout sans doute une filière anglo-saxonne, avec Alan Watts (1915-1973), prêtre épiscopalien anglais devenu célèbre gourou américain, qui publie en 1957 The Way of zen traduit en français en 1960 sous le titre Le Bouddhisme Zen21.

Ce « Zen » réinterprété, quasi inconnu en France avant-guerre, va rapidement fasciner ceux qui cherchent une spiritualité rafraîchie22, y compris des chrétiens23 ; il va plus généralement devenir une porte d’entrée privilégiée, une sorte de passe magique pour découvrir l’ensemble des charmes ou mystères de la culture japonaise. Suzuki Daisetsu, qui a posé dès 1938 l’équivalence (au demeurant exorbitante) entre Zen et Japanese Culture24, la reprend après-guerre, en 1953, dans sa préface à la traduction anglaise de Herrigel où il explique que ce courant du bouddhisme entretient d’étroits rapports, non seulement avec le tir à l’arc, mais aussi avec « d’autres arts tels que l’escrime, l’arrangement des fleurs, la cérémonie du thé, la danse, les beaux-arts25 ». Watts tient le même genre de discours en parlant, à propos du « Zen dans l’art », de peinture à l’encre de Chine, de haïku, de cérémonie du thé, de jardins et d’escrime26. Et Gilles Deleuze (1925-1995) dans Logique du sens en 1969, ou Roland Barthes (1915-1980) dans L’Empire des signes en 1970, reprendront cette antienne devenue vulgate27.

Même s’il s’intéressait aux mystiques rhénans dont il parla dans une de ses dernières conférences, rien, ni dans ses écrits ni dans son enseignement, ne laisse à penser que Jean-Jacques Origas ait eu le moindre intérêt pour une quelconque forme de « zénitude ». En octobre 1997, à Kyōto, il évoquait avec des mots sensibles et intenses deux statues : une de Kudara kannon 百済観音 exposée temporairement au musée du Louvre, l’autre de la Vierge Marie, avec « un visage doux » et « un regard sévère et dur », installée dans un recoin un peu sombre de l’église de son village28.

Pouvoir des images : cinéma, photographie, peinture

« Les années cinquante touchaient à leur fin. Si j’en crois mes souvenirs, le printemps approchait.

« La salle vers laquelle nous nous dirigions29 était basse de plafond. Les fauteuils en bois n’offraient qu’un minimum de confort. Peu nous importait ; nous venions ici pour voir des films, beaucoup de films. […] Dans cette caverne, large et profonde, furent organisés des hommages à Mizoguchi et Kurosawa. Ce furent des révélations. » 30

Plus encore que la découverte du Zen, celle du cinéma japonais a sans doute marqué toute une génération. Lors de la réception de 1998 déjà évoquée, Jean-Jacques Origas rappela ce jour où il était allé dire à Henri Langlois (1914-1977) qu’il ne travaillerait pas à la Cinémathèque, lui qui connaissait bien Lotte Eisner (1896-1983) et le cinéma allemand, parce qu’il voulait se consacrer à l’étude de la langue et de la littérature japonaises. Pour un jeune normalien de sa génération – Jean-Jacques Origas est entré rue d’Ulm en 1956 –, la cinéphilie était comme une seconde nature.

Or Rashōmon 羅生門 (1950) de Kurosawa Akira 黒澤明 (1910-1998) reçut le Lion d’or à la Mostra de Venise et l’Oscar d’honneur du meilleur film étranger en 1952, année où il fut distribué en France. L’Intendant Sanshō (Sanshō dayū 山椒大夫) de Mizoguchi Kenji 溝口健二 (1898-1956) obtint un Lion d’argent à Venise en 1954, l’année de sa sortie. Les jeunes Turcs des Cahiers du cinéma, Jean-Luc Godard (1930-2022), Éric Rohmer (1920-2010) et Jacques Rivette (1928-2016), prennent furieusement parti pour ce dernier, contre les journalistes et lecteurs de Positif, qui soutiennent sans réserve Kurosawa. En 1954, la palme d’or du Festival de Cannes, avec un jury présidé par Jean Cocteau31 (1889-1963), est attribuée à La Porte de l’enfer (Jigokumon 地獄門, 1953) de Kinugasa Teinosuke 衣笠貞之助 (1896-1982). En 1961, c’est L’Île nue (Hadaka no shima 裸の島, 1960) de Shindō Kaneto 新藤兼人 (1912-2012), avec une musique de Hayashi Hikaru 林光 (1931-2012), qui conquiert un large public32.

En 1953, Kawakita Kashiko 川喜多かしこ (1908-1993) – « Madame Kawakita »33 – rencontre Langlois par l’intermédiaire de Lotte Eisner. Ils émettent rapidement l’idée d’échanger des films, et, pour ce faire, de les conserver. Le Japan Film Library Council, antenne de diffusion privée de la Cinémathèque du Musée national d’art moderne de Tōkyō, voit le jour en 1956. Il va initier l’Europe aux œuvres classiques et contemporaines du cinéma japonais. Et en juin 1963, c’est la monumentale rétrospective « Chefs-d’œuvre et Panorama du cinéma japonais (1898-1961) » qui s’ouvre au Palais de Chaillot.

L’intérêt de Jean-Jacques Origas pour le cinéma japonais ne faiblira jamais, et le 23 décembre 1974 il publie dans Le Monde, sous le pseudonyme de « Lucien Dumont », un état des lieux sous le titre « Un second souffle pour le cinéma »34.

La photographie joua également un rôle essentiel dans la nouvelle perception du Japon d’après-guerre : c’est le temps des photoreporters. Werner Bischof (1916-1954), de l’agence Magnum, voyage au Japon en 1951 et en tire un bel album, publié chez Robert Delpire (1926-2017) en 195435. Ses photos illustrent également l’ouvrage de Georges Duhamel (1884-1966), Le Japon entre la tradition et l’avenir, paru en 195336. L’exposition « The Family of Man », organisée par Edward Steichen (1879-1973) pour le MoMa en 1955, est présentée à Paris en 1956. Elle comporte des clichés de Kimura Ihê 木村伊兵衛 (1901-1974), Hamaya Hiroshi 濱谷浩 (1915-1999) ou Ishimoto Yasuhiro 石元泰博 (1921-2012)37. Elle fera ensuite le tour du monde38.

En 1958, c’est au tour de Marc Riboud (1923-2016), lui aussi de Magnum, de voyager au Japon. Il publie en 1959 le magnifique Women of Japan avec un texte de Christine Arnothy (1930-2015). En 1961, William Klein (1926-2022), célèbre pour ses ouvrages sur New York, Rome et Moscou, débarque à Tōkyō. Son album sur la capitale japonaise paraîtra chez quatre éditeurs différents, à Tōkyō, Milan, Paris et New York en 196439. La même année, Life Magazine consacre un numéro spécial au Japon avec des clichés de Brian Brake (1927-1988), Larry Burrows (1926-1971), Bradley Smith (1910-1997) ou Bill Ray (1936-2020), mais aussi un saisissant reportage de Michael Rougier (1925-2012) sur « The Young in Revolt40 ». 

Si Henri Cartier-Bresson (1908-2004) débarque à son tour au Japon41 en 1965, son grand-oncle, Charles Cartier-Bresson (1853-1921), avait été un collectionneur d’art japonais averti à la fin du XIXe siècle42. Sans remonter aux estampes et au japonisme, rappelons que « les Quatre Saisons du grand peintre Sesshiou43 » (Sesshū 雪舟, 1420-1506) ont été présentées à Paris lors de l’exposition universelle de 1900. Dès les années 1920, Marc Tobey (1890-1976) s’intéresse à la calligraphie et noue des liens avec le potier Bernard Leach (1887-1979), auteur de la Bible des céramistes : A Potter’s Book (1940)44. En 1934, pour étudier la calligraphie et la peinture, il séjourne en Chine, puis au Japon. Quant à Paul Klee (1879-1940), après son retour à Berne en 1933, il est amené à lire une traduction allemande, Die Grosse Befreiung, parue en 1939, de The Great Liberation. Introduction to Zen Buddhism, de Suzuki Daisetsu publiée en 193445. Son cycle graphique des « Urchse » (Ur-Ochse : « Bœufs originels ») s’inspire nettement des dix étapes sur le chemin de la « compréhension » (satori 悟り).

Une forme de continuité se manifeste donc, par-delà la guerre, dans le goût français pour la peinture japonaise. À côté des grandes manifestations des musées Guimet et Cernuschi, ou de celles organisées par André Malraux (1901-1976) au Petit et au Grand Palais46, il faut absolument mentionner le travail obstiné de Janette Ostier (1921-2014) qui fonde 26 place des Vosges en 1954 une merveilleuse galerie, où furent organisées pendant 35 ans, souvent par Nelly Delay (1932-2021), d’innombrables expositions que Jean-Jacques Origas ne manquait pas de signaler à l’attention de ses étudiants.

On pourrait citer un très grand nombre de peintres qui, après-guerre, se réclament à un titre ou à un autre d’une référence japonaise, de Pierre Alechinsky (né en 1927) à Léon Zack (1892-1980), en passant par Jean Degottex (1918-1988), Jean Dubuffet (1901-1985), Simon Hantaï (1922-2008), Hans Hartung (1904-1989), André Masson (1896-1987) ou Henri Michaux (1899-1984)47. Plusieurs font le voyage au Japon comme Georges Mathieu (1921-2012) en 1957, accompagné du critique Michel Tapié de Céleyran (1909-1987) qui y découvre le groupe Gutai 具体 (Gutai bijutsu kyokai 具体美術協会). Pierre (1919-2022) et Colette Soulages (née en 1921), accompagnés de Zao Wou-ki (1920-2013), gagnent l’archipel depuis les États-Unis en janvier 1958. Ils y rencontrent les calligraphes du groupe Bokujinkai 墨人会, le maître d’ikebana Teshigahara Sōfu 勅使河原蒼風 (1900-1979). Comme le dit Michel Ragon (1924-2020) en 1959, « tout le monde est plus ou moins Zen dans les milieux de l’art abstrait parisien et newyorkais48 ».

En juin 1872, Philippe Burty (1830-1890), dans une série d’articles sur le japonisme49, expliquait que, pour « rompre la barrière infranchissable que les peuples de l’extrême Orient ont élevée entre eux et nous […] en créant les signes idéographiques », il fallait s’intéresser à « ces albums, imprimés à Yeddo ou chez les daïmios qui depuis quelques années arrivent en Europe par ballots » et où « ce peuple discret livre les clefs de sa vie et le memento de ses pensées »50.

Estampes (dans la seconde moitié du XIXe siècle), cinéma, photographie et peinture (après la Seconde Guerre mondiale), mangas (à partir des années 1990) : « tel est donc le pouvoir des images », rappelait Jean-Jacques Origas à la fin de sa vie, en l’an 200051.

Les échanges humains

Un élément important de la conversion de Jean-Jacques Origas à l’étude de la langue japonaise fut la rencontre avec Abe Yoshio 阿部良雄 (1932-2007), futur grand baudelairien et premier Japonais boursier du gouvernement français à être affecté à l’École normale supérieure, où il fut pensionnaire de 1958 à 1961.

Abe Yoshio raconte dans son livre de souvenirs La Jeune Europe. Chroniques d’un boursier à Paris52 (1962), comment il fit en 1959, la connaissance d’Hubert Maës53 (1938-1976), dont il devint le coturne et l’ami, puis de Jean-Jacques Origas, tout juste major de l’agrégation d’allemand 1960, qui profitait d’une année de scolarité supplémentaire pour étudier sérieusement le japonais. Il devint alors leur « crypto-caïman »54.

La reprise des échanges humains entre la France et le Japon eut de nombreuses conséquences positives. Le comparatiste Fukuda Rikutarō 福田陸太郎 (1916-2006) était revenu à Paris dès 1947, le judoka Kawaishi Mikinosuke 川石酒造之助 (1899-1969) en 1948, le peintre Léonard Foujita (Fujita Tsuguharu 藤田嗣治, 1886-1968) en 1950. En octobre 1951, c’est le tour du critique Uemura Takachiyo 植村鷹千代 (1911-1998), ce qui permet à Fred Klein (1898-1990) et Marie Raymond (1908-1988) d’organiser le séjour à Tōkyō de leur fils : Yves Klein (1928-1962) s’embarque pour le Japon en août 1952 pour approfondir sa pratique du jūdō 柔道55. La représentation diplomatique du Japon à Paris rouvre en 17 juin 1952 avec Nishimura Kumao 西村熊雄 (1899-1980)56 et, en 1957 c’est le poète Furukaki Tetsurō 古垣鉄郎 (1900-1987) qui est nommé ambassadeur (il sera président du jury du festival de Cannes en 1962). En 1956, c’est au tour de « Georges Ohsawa » (Sakurazawa Yukikazu 桜沢如一, 1893-1966), le fondateur de la macrobiotique, de revenir à Paris où il avait fait paraître en 1931, chez Vrin, Le Principe unique de la philosophie et de la science d’Extrême-Orient57, préfacé par René Grousset (1885-1952) et par Serge Elisséeff (1889-1975). C’est par l’intermédiaire d’un groupe macrobiotique que Deshimaru Taisen 弟子丸泰仙 (1914-1982), un moine de l’école Sōtō, s’installa à Paris en 196758.

Côté enseignants, alors que le répétiteur Naitō Jōkichi 内藤丈吉 (1879-1954), secondé par Jean Buhot (1885-1952), avait tenu la barre à l’ENLOV pendant les années de guerre59, Charles Haguenauer (1896-1976), le titulaire de la chaire de japonais, victime des persécutions antisémites, revient à Paris en 194660. Il est nommé à la Sorbonne en 1953, et René Sieffert (1923-2004), qui avait relancé la Maison franco-japonaise à partir de 1951, lui succède à l’ENLOV, laissant la place libre à Tōkyō pour Bernard Frank (1927-1996).

L’enseignement du japonais est également renforcé par de fortes personnalités comme celle de Mori Arimasa 森有正 (1911-1976), arrivé à Paris en 1950 avec un premier groupe de boursiers d’après-guerre, afin de poursuivre ses recherches sur Descartes et Pascal. Il décida de rester en France et finit par renoncer à son poste à l’université de Tōkyō en 1952 pour enseigner aux Langues O’. Fujimori Bunkichi 藤森文吉 (1928-2004) vient renforcer l’équipe pédagogique en 1958. Ils furent les maîtres, puis les collègues, de Jean-Jacques Origas. Il faut aussi mentionner Serge Elisséeff, déjà cité, exilé aux Etats-Unis en 1934 pour diriger le Harvard-Yenching Institute, qui reprend un enseignement à l’EPHE en 1957.

Quelques journalistes jouent également un rôle important comme Marcel Giuglaris (1922-2010) qui s’installe au Japon en octobre 1951 et travaille pour la presse parisienne. Il fonde à Tōkyō en 1959 le Festival du film français et publie Monsieur l’honorable poupée : aventures au Japon d’un Français en kimono en 195461, ou Le Cinéma japonais (1896-1955)62, avec son épouse Shinobu, en 1956. Alfred Smoular (1911-1994)63 quant à lui s’est lié d’amitié avec Kuni Matsuo64 (Matsuo Kuninosuke 松尾邦之助, 1899-1975) dès les années 1930 autour de la revue France-Japon. Rescapé des camps, il est envoyé en Asie par Paris Match et devient correspondant de l’Agence France-Presse à Tōkyō65. Robert Guillain (1908-1998) enfin, le plus célèbre, entré en 1934 à l’agence Havas, vit la Seconde Guerre mondiale au Japon. Il devient correspondant du Monde en 1947 et publie de nombreux ouvrages, dont le sinistre Le Peuple japonais et la guerre. Choses vues, 1939-1946 en 194966.

On pourrait mentionner des figures plus atypiques comme celle de Roger Bersihand (1895-1963), officier de marine, auteur du Que sais-je ? Littérature du Japon en 195667 et d’un manuel de vulgarisation, Histoire du Japon. Des origines à nos jours, chez Payot, en 195968, ou encore celle de l’Italien Fosco Maraini (1912-2004). Arrivé au Japon juste avant l’éclatement du conflit mondial, ce dernier est interné dans un camp avec sa famille. Après-guerre, il enseigne à l’université de Florence et publie deux bestsellers : Ore giapponesi en 1957 – dont la traduction française de 1959, Japon69, figurait dans la bibliothèque de mes parents, tout jeunes mariés, avec la mention manuscrite « Noël 1959 » –, et L’Isola delle pescatrici en 1960 (traduction anglaise Hekura, The Diving Girl’s Island, 196270) qui contribua à faire connaître les pêcheuses de perles.

De cette reprise et multiplication des voyages, on peut prendre pour symbole Nicolas Bouvier (1929-1998), qui arriva pour la première fois dans l’archipel en 1955 (et publia en 1967 une première version de sa Chronique japonaise de 1975 sous le titre… Japon)71, ou le Japon de Yefime, paru en 1959 dans la collection « Petite Planète » fondée par Chris Marker (1921-2012) au Seuil en 195472.

Les voyages sont aussi étroitement liés au développement des moyens de transport et de communication. La ligne d’Extrême-Orient des Messageries Maritimes qu’emprunte Tintin dans Les Cigares du Pharaon73 de Hergé (1907-1983) en 1934 pour se rendre à Shanghai (il y arrive dans Le Lotus bleu74 en 1936) se poursuit jusqu’aux quais de Yokohama où Kobayashi Rui 小林路易 (1929-2002) est venu accueillir Jean-Jacques Origas en 196175.

Mais les lignes aériennes se sont développées. Air France a inauguré la ligne Paris-Tōkyō par un vol hebdomadaire en novembre 1952. En 1954, sa « Route du Laitier » propose aux passagers un voyage de plus de 50 heures, via Rome, Damas, Bagdad, Karachi, Calcutta, Bangkok, Saigon et Manille. Mais en avril 1958, la « Route Polaire » via Anchorage réduit la durée du vol à moins de 28 heures. Avec le Boeing 707 en février 1960, le temps de vol est encore réduit, et à l’automne 1964 c’est naturellement en avion que Jean-Jacques Origas revient en France pour y remplir ses obligations militaires.

La découverte de la littérature japonaise

« Pouvoir des images », certes, mais Jean-Jacques Origas ajoutait : « Les images mentent ». Et il poursuivait : « Quel recours trouver face à cette situation périlleuse sinon l’usage patient, obstiné de la parole et de l’écriture »76.

René Étiemble (1909-2002) avait fait du chinois à l’ENLOV avant-guerre. Élu à la Sorbonne en 1955, il y pratique un comparatisme ouvert aux littératures extra-européennes. D’après Abe Yoshio, il semble que Jean-Jacques Origas ait décidé d’engager sous sa direction un doctorat d’État consacré à la réaction antinaturaliste dans divers pays du monde77. En tout cas, il accueille son professeur à Tōkyō pendant l’été 1964 et le guide à travers le pays. Étiemble fait ensuite inscrire au programme de littérature comparée de l’agrégation de lettres modernes en 1972 un roman de Kawabata Yasunari 川端康成 (1899-1972), Koto 古都 (L’ancienne capitale, 196278), que venait de traduire Philippe Pons (né en 1942) sous le titre Kyōto en 1971. Il invite Jean-Jacques Origas à donner un cours à cette occasion. Ils publieront un ouvrage commun tiré de cette expérience : Comment lire un roman japonais. Le Kyōto de Kawabata, en 198079.

Étiemble travaille également avec René Sieffert autour du haiku80, genre bien connu en France depuis les travaux de Paul-Louis Couchoud (1879-1959) au début du XXe siècle, mais qui connaît une seconde vie après-guerre via l’interprétation Zen de Reginald H. Blyth (1898-1964) qui séduit un Philippe Jaccottet (1925-2021), un Yves Bonnefoy (1923-2016) ou un Roland Barthes81. Jean-Jacques Origas sera, en 1999, un des rédacteurs de la « Déclaration de Matsuyama » (Matsuyama sengen 松山宣言) sur les possibilités du haiku et il participera au jury du « prix Shiki » attribué pour la première fois en 2000 à Yves Bonnefoy.

Un développement significatif de la perception de la littérature japonaise en France s’était produit dans les années 1950, souvent dans le sillage de la découverte de chefs d’œuvres cinématographiques eux-mêmes adaptés d’œuvres littéraires. C’est ainsi que René Sieffert donne en 1956 des Contes de pluie et de lune, traduction de l’Ugetsu monogatari 雨月物語82 d’Ueda Akinari 上田秋成 (1734-1809), après le succès des Contes de la lune vague après la pluie de Mizoguchi Kenji qui avait obtenu un Lion d’argent à la Mostra de Venise en 1953. Une anthologie de nouvelles, peu connue, est publiée en 1957 sous le titre Les Portes de l’enfer qui évoque le film de Kinugasa primé à Cannes. Bernard Frank traduit en 1959 Étude à propos des chansons de Narayama (Narayama bushi-kō 楢山節考)83 de Fukazawa Shichirō 深沢七郎 (1914-1987) ouvrage de 1956 adapté au cinéma par Kinoshita Keisuke 木下惠介 (1912-1998) en 1958. Mori Arimasa publie en 1965 un recueil de récits d’Akutagawa Ryūnosuke 芥川龍之介 (1892-1927) sous le titre Rashōmon et autres contes84, dans la foulée du chef d’œuvre de Kurosawa de 1950. Et Georges Bonneau (1897-1972) publie La Femme des sables (Suna no onna 砂の女, 1962)85 d’Abe Kōbō 安部公房 (1924-1993) en 1967 à la suite du film éponyme de Teshigahara Hiroshi 勅使河原宏 (1927-2001) de 1964.

Un phénomène à certains égards similaire a lieu pour le théâtre, qui amène René Sieffert à traduire des , ainsi que les traités de Zeami 世阿弥 (1363-1443) en 1960, à la suite du succès de spectacles présentés au Théâtre des Nations (1957-1968) par exemple, dirigé par Jean-Louis Barrault (1910-1994) à partir de 1966, ou au Festival mondial du théâtre universitaire créé à Nancy par Jack Lang (né en 1939) en 196386.

Pour en revenir à la littérature romanesque, au-delà des œuvres adaptées au cinéma, la traduction des grands auteurs se met en branle avec Le Goût des orties (Tade kuu mushi 蓼食う虫, 1928-1929)87 de Tanizaki Jun.ichirō 谷崎潤一郎 (1886-1965) en 1959, Pays de neige (Yukiguni 雪国, 1935-1947)88 de Kawabata en 1960, Le Pavillon d’or (Kinkaku-ji 金閣寺, 1956)89 de Mishima Yukio 三島由紀夫 (1925-1970) en 1961, sans oublier Soleil couchant (Shayō 斜陽, 1947)90 de Dazai Osamu 太宰治 (1909-1948) la même année. Le prix Nobel attribué à Kawabata en 1968 vient couronner ce phénomène91. Le 20 décembre 1967, pour saluer la remise du prix Halpérine-Kaminsky à La Femme des sables, Marcel Brion (1895-1984), de l’Académie française, écrivait :

« Tous ceux qui sont curieux de l’Extrême-Orient moderne savent la place considérable qu’occupent aujourd’hui, dans la production littéraire mondiale, des écrivains comme Tanizaki, Kawabata, Osamu Dazai, Yone Noguchi, qui, depuis quelques années, nous sont devenus familiers à travers de nombreuses et exactes traductions. »92

Jean-Jacques Origas a peut-être été plus que tout autre sensible à ce phénomène. Sous le pseudonyme de Louis Dumont, il rend compte dans Le Monde (2 août 1967) de la traduction du Journal d’un vieux fou (Fūten rōjin nikki 瘋癲老人日記, 1962)93 de Tanizaki Jun.ichirō par Gaston Renondeau (1879-1967), de celle du Marin rejeté à la mer (Gogo no eikō 午後の曳航, 1963)94 de Mishima Yukio, par le même traducteur (7 septembre 1968), et lors de la remise du Nobel de littérature à Kawabata Yasunari le jeudi 17 octobre, à Stockholm, il lui rend hommage sous le titre « La hantise d’une beauté cristalline » (18 octobre 1968)95.

Politique, économie, techniques

Le prix Nobel de physique attribué à Yukawa Hideki 湯川秀樹 (1907-1981) en 1949 pour « sa prédiction de l’existence des mésons à partir de travaux théoriques sur les forces nucléaires », prédiction confirmée empiriquement par Cecil F. Powell (1903-1969) en 1947, fut le premier attribué à un scientifique japonais. En 1965 c’est Tomonaga Shin.ichirō 朝永振一郎 (1906-1979) qui est lauréat du même prix, avec Julian Schwinger (1918-1994) et Richard Feynman (1918-1988), « pour leurs travaux fondamentaux en électrodynamique quantique », et en 1973 c’est Leo (Reona) Esaki 江崎玲於奈 (né en 1925) qui est primé avec Ivar Giaever (né en 1929) et Brian David Josephson (né en 1940) « pour leurs découvertes expérimentales de l’effet tunnel dans les semi-conducteurs et les supraconducteurs ». À ceux qui en douteraient, ces distinctions prouvent l’erreur fondamentale du Général de Gaulle quand il traita avec mépris Ikeda Hayato 池田勇人 (1899-1965), le Premier ministre japonais en visite en France en 1962, de « marchand de transistors ». Les succès techniques du Japon, à commencer par la mise en service du Shinkansen 新幹線 en 1964, dessillent quelques paires d’yeux hexagonaux et, autour du nucléaire par exemple, des échanges s’instaurent96. Jean-Jacques Origas était très sensible à cette force scientifique et technique du Japon. Il publia en 1974, en japonais, un article sur « la description dans le récit romanesque des lieux et opérations de la recherche scientifique97 ».

Sur le plan économique, un numéro du Monde diplomatique, « Le Japon, extrême-Occident », coordonné par Robert Guillain en 1962, témoigne d’une prise de conscience de la Haute Croissance japonaise qui devient incontournable quand le Japon accède en 1968 au rang de 2e économie mondiale. Il sera membre fondateur du G7 en 1975.

Sur le plan politique, la guerre froide qui s’installe entre les États-Unis et l’URSS au lendemain du deuxième conflit mondial favorise le retour du Japon dans le jeu international. La proclamation de la République populaire de Chine en 1949, le traité de San Francisco en 1951, en pleine guerre de Corée, accentuent ce processus, de même que la conférence des pays non alignés à Bandung en 1955. Le Japon redevient alors pour l’Occident un partenaire privilégié. Admis à l’ONU en 1956, il était déjà un membre actif de l’UNESCO depuis 1951 où il fut un artisan essentiel du « Projet majeur relatif à l’appréciation mutuelle des valeurs culturelles de l’Orient et de l’Occident » élaboré en 1954 et mis en œuvre à partir de 1957.

Ce changement d’atmosphère est palpable dans les films de la fin des années 1950. Si, dans The Bridge on the River Kwai de David Lean (1908-1991) en 1957, l’affrontement entre William Holden (1918-1981), Alec Guiness (1914-2000) et Hayakawa Sessue (Hayakawa Sesshū 早川雪洲, 1889-1973) ne donne toujours pas une excellente image des Japonais en guerre, Sayonara de Joshua Logan (1908-1988), sorti la même année, d’après un roman de James A. Michener (1907-1997) de 1954, met en scène un soldat américain (Marlon Brando, 1924-2004) qui succombe au charme d’une Japonaise, malgré le code militaire d’occupation qui proscrit les relations amoureuses avec les autochtones… Dans Typhon sur Nagasaki d’Yves Ciampi (1921-1982), le cœur de Pierre (Jean Marais, 1913-1998), un ingénieur français, balance entre Françoise (Danièle Darrieux, 1917-2017) et Noriko (Kishi Keiko 岸惠子, née en 1932, épouse du réalisateur), qui tient une boutique de soieries. En 1958, John Huston (1906-1987) réalise The Barbarian and Geisha où – avec John Wayne (1907-1979) dans le rôle de Townsend Harris (1804-1878) ! – il revient sur les débuts des relations nippo-américaines, 100 ans plus tôt, non sans donner un rôle essentiel à la belle O-Kichi (Andō Eiko 安藤永子, 1934-2018).

On pourrait encore mentionner en 1958 The Geisha Boy (Le Kid en kimono) de Frank Tashlin (1913-1972), avec Jerry Lewis (1926-2017), et en 1959 Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais (1922-2014) sur un scénario de Marguerite Duras (1914-1996), avec Emmanuelle Riva (1927-2017) et Okada Eiji 岡田英次 (1920-1995), ou encore, un peu plus tard, en 1961, The Big Wave, de Tad Danielewski (1921-1993) en 1961, d’après le roman éponyme de Pearl S. Buck (1892-1973), publié en 1947-1948.

En 1965, Chris Marker, qui a voyagé dans l’archipel en 1964, réalise Le Mystère Koumiko, et dans Domicile conjugal de François Truffaut (1932-1984) en 1970, Antoine Doinel/Jean-Pierre Léaud (né en 1944) trompe son épouse Christine/Claude Jade (1948-2006) avec Kyōko, jouée par Matsumoto Hiroko 松本弘子 (1935-2003), « Mademoiselle Hiroko », muse et mannequin-vedette de Pierre Cardin (1922-2020) qui l’a rencontrée lors d’un voyage au Japon en 1957. L’érotisme des mousmés98 et des geishas, dont un premier exemple fut bien sûr la Madame Chrysanthème de Pierre Loti (1850-1923) en 1887, est renouvelé par les pêcheuses de perles de Francis Haar (1908-1997) (Mermaids of Japan, 1954)99 et de Fosco Maraini (déjà cité). Cette image s’incarne dans le monde de la publicité avec les affiches (à partir de 1963), puis les spots télévisés (à partir de 1975) pour les bains moussants Obao100 – avec le motif mélodique de la chanson « Sakura » – et à l’écran avec le personnage de Kitty Suzuki (Wakabayashi Akiko 若林映子, née en 1939), la James Bond girl de You only live twice de Lewis Gilbert (1920-2018) en 1967.

Côté français, André Malraux (1901-1976), ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle (1890-1970), multiplie les voyages dans l’archipel, en 1958, 1960 (et 1974), et il organise à Paris de grandes expositions d’art japonais. Son action est clairement politique. Après avoir affirmé à Tōkyō en décembre 1958 : « Il est nécessaire que les vieilles civilisations se comprennent », Malraux précise que « l’Amérique n’a jamais été l’interlocutrice du Japon sur le plan culturel »101 avant de déclarer, lors de l’inauguration du nouveau bâtiment de la Maison franco-japonaise de Tōkyō, à Ochanomizu お茶の水, le 22 février 1960 : « La France choisit pour le Japon […] de devenir pour l’Occident tout entier la mandataire du génie japonais. »102

Beaucoup d’intellectuels partageront cette même idée qui leur permet d’échapper à l’opposition capitalisme vs communisme, ou au fantasme d’une fin de l’histoire dans le triomphe de la civilisation industrielle. C’est Alexandre Kojève (1902-1968) qui l’exprime le mieux dans ses célèbres « Notes » de 1962 sur le « snobisme japonais103 », mais c’est une idée que l’on retrouve aussi chez Roland Barthes, qui fait un deuxième voyage au Japon en mars 1967, après avoir participé au colloque John Hopkins de Baltimore, et qui introduit parfois un troisième pôle américain dans la binarité Orient/Occident dominante dans L’Empire des signes.

1960, 1970, 1980, 1990

En cette même année 1961 qui voit Jean-Jacques Origas partir pour Tōkyō, deux auteurs majeurs de littérature enfantine, Paul-Jacques Bonzon (1908-1978) et Dominique Darbois (1925-2014), entraînent également leurs lecteurs au Japon. J’irai à Nagasaki du père des « six compagnons de la Croix-Rousse » et Noriko, la petite Japonaise dans la collection « Enfants du Monde » chez Fernand Nathan témoignent chacun à sa manière de cette intense curiosité104. Celle-ci n’épargne pas des personnages de fiction aussi célèbres que San Antonio dans Fleur de nave vinaigrette en 1962 de Frédéric Dard (1921-2000) ou James Bond dans You only live twice en 1964 d’Ian Fleming (1908-1964).

Des voyageurs en chair et en os se succèdent comme Jean Pérol (né en 1932) en 1961, Balthus (1908-2001)105 et Olivier Messiaen (1908-1992) en 1962, Jacques Lacan, Ariane Mnouchkine (née en 1939), Yves Saint-Laurent (1936-2008) et Pierre Bergé (1930-2017) en 1963, Raymond Oliver (1909-1990) en 1964, Jean-Paul Sartre (1905-1980), Simone de Beauvoir (1908-1986) et Roland Barthes en 1966, Michel Butor (1926-2016), Pierre Troisgros (1928-2020) et Yves Bonnefoy en 1967…

Des événements très médiatiques, à commencer par les Jeux olympiques de Tōkyō en 1964106, largement retransmis sur petit écran dans une France en train de s’équiper en téléviseurs, et l’Exposition universelle d’Ōsaka en 1970, répandent à foison l’image de ce pays sachant allier technologies de pointe et culture ancestrale, tradition et modernité. C’est le thème central du numéro de Paris Match sorti le 10 octobre 1964, le jour de l’inauguration des Jeux. Le cliché du Shinkansen devant le mont Fuji l’incarnera durablement.

En 1967 Henri Michaux remanie assez profondément, dans un sens positif, le chapitre « Un barbare au Japon » d’Un barbare en Asie de 1933 qu’il trouve désormais « détestable ». La même année Jacques Roubaud (né en 1932) intitule « L’amiral Yamamoto a été mis à pied » le dernier chapitre de son récit Poésie où il explique comment le Japon s’est transformé pour lui en « moteur poétique », et Michael Ferrier fait l’hypothèse qu’en cette année 1967 (celle de sa naissance !) se serait peut-être produit « la dernière grande mutation du Japon dans notre espace poétique »107. L’importance de l’archipel dans la vie intellectuelle et littéraire française ne cesse de croître. Deux numéros spéciaux sont ainsi consacrés au Japon par de grandes revues, Les Temps modernes en 1969, et Esprit en 1973108. En 1970 paraît chez Skira l’ouvrage qui va devenir emblématique d’une certaine perception française du Japon : L’Empire des signes de Roland Barthes.

Le spectaculaire suicide par éventrement de Mishima Yukio le 25 novembre 1970, comme la mort mystérieuse du prix Nobel Kawabata Yasunari le 16 avril 1972, ravivent par ailleurs l’image d’un sombre Japon que suggérait déjà, depuis 1954, Gojira ゴジラ/ Godzilla, le monstre post-nucléaire. En 1972, la maladie de Minamata 水俣, définitivement analysée par le docteur Hosokawa Hajime 細川一 (1901-1970) en 1959, fait la une de Life grâce à la couverture de William Eugene Smith (1918-1978), alors même que se déroule un long procès de trois ans contre la société Chisso チッソ responsable de la pollution au mercure. La lutte de Sanrizuka 三里塚 contre la construction de l’aéroport de Narita 成田 s’intensifie à partir de 1968, et le massacre de l’aéroport de Lod, organisé par l’Armée rouge japonaise le 30 mai 1972, frappe les esprits.

Mais le dévoilement de cette face cachée du Japon n’empêche pas les succès multiformes des années 1970, au cinéma avec L’Empire des sens (Ai no korīda 愛のコリーダ) d’Ōshima Nagisa 大島渚 (1932-2013) en 1976109, en littérature avec la parution en 1977 d’une première partie du Dit du Genji (Genji monogatari 源氏物語, c. an mil)110, mais aussi d’Éloge de l’ombre (In.ei raisan 陰影礼讃, 1933)111 de Tanizaki, tous deux traduits par René Sieffert. Le goût pour les bonsai 盆栽112 et les jardins japonais113, comme la pratique des arts martiaux, ne cessent de croître. Les couturiers Takada « Kenzō » 高田賢三 (1939-2020) et Hanae Mori (Mori Hanae森英恵, 1926-2022) s’installent à Paris. « Akari », la lampe boule en papier de riz blanc collé sur des spirales en bambou ou en métal conçue par Noguchi Isamu 野口勇 (1904-1988)114 dans les années 1950, commence sa fabuleuse carrière commerciale à partir de 1973 quand Terence Conran (1931-2020) la propose au sein de ses magasins The Conran Shop et Habitat115.

La visite d’État de François Mitterrand (1916-1996) au Japon en avril 1982, sous l’influence particulière, semble-t-il, de son conseiller spécial Jacques Attali (né en 1943)116, la première d’un chef d’État français dans l’archipel, entraîne une série de conséquences heureuses117. Elle vient en effet contrebalancer l’unilatéralisme qui présidait depuis trop longtemps aux relations franco-japonaises, le gouvernement japonais ayant dès 1974, sous l’impulsion du Premier ministre Tanaka Kakuei 田中角栄 (1918-1993), permis la création de la Fondation pour l’étude de la langue et de la civilisation japonaises. C’est Jean-Jacques Origas qui sert d’interprète à François Mitterrand lors de son intervention devant la Diète le 16 avril 1982118.

Un Comité des sages est mis en place en 1982, avec Bernard Frank et Inoue Yasushi 井上靖 (1907-1991) par exemple. Il formule d’intéressantes propositions dans son rapport de 1984, « Les relations franco-japonaises. Bilan et perspectives ». La même année le conseiller culturel à Tōkyō Alain Jouffroy (1928-2015) organise le premier d’une série de « sommets culturels franco-japonais ». Dans la foulée, de belles anthologies de nouvelles sont publiées chez Philippe Picquier (créé en 1986) et Gallimard. La littérature moderne et contemporaine commence maintenant à apparaître dans toute sa diversité. Les articles qui figurent dans le Dictionnaire universel des littératures paru sous la direction de Béatrice Didier (née en 1935) en 1994 en témoignent. C’est Jean-Jacques Origas qui les a rassemblés. Ils seront publiés de manière autonome sous le titre Dictionnaire de littérature japonaise en 2000. En 1984, une agrégation de langue et culture japonaises est instituée, sous la responsabilité, à nouveau, de Jean-Jacques Origas, qui en présidera le jury à de nombreuses reprises.

Une grande exposition « Le Japon des avant-gardes » est organisé au Centre Pompidou en 1986. Le projet d’une Maison de la culture du Japon à Paris, évoqué par François Mitterrand et Suzuki Zenkō 鈴木善幸 (1911-2004) lors de la visite de 1982 prend forme peu à peu. En 1988, deux Comités de parrainage sont mis en place. Le projet architectural de Yamanaka Masayuki 山中昌之 (né en 1968) et Kenneth Armstrong (né en 1954) est adopté en 1990, et la Maison inaugurée le 13 mai 1997 en présence de Jacques Chirac (1932-2019) et de la princesse Sayako 清子 (née en 1969), l’année même de l’Année du Japon en France. Elle ouvre ses portes au public le 24 septembre de la même année.

Au fil des années 1980, le goût pour la cuisine japonaise grandit, mais c’est aussi la culture populaire nippone qui commence sa percée, via les émissions « Récré A2 » animée par Dorothée (née en 1953) à partir de 1978, ou le « Club Dorothée » qui fait connaître Dragon Ball, malgré l’opposition de Télérama et de… Ségolène Royal (née en 1953) qui publie en 1989 Le Ras-le-bol des bébés zappeurs, où elle tire à boulets rouges sur les mangas et dénonce les séries japonaises jugées « nulles, médiocres et laides ». Pendant ce temps, avec la bénédiction de leur maître, anciens et nouveaux étudiants de Jean-Jacques Origas119, comme Jacques Lalloz, puis Ilan Nguyen, entreprennent l’exploration de cette part jusqu’alors ignorée en France de la culture japonaise. En 1985, c’est la sortie de Super Mario chez Nintendo.

Pour en finir avec les années 1980, mentionnons encore que L’Empire des signes de Roland Barthes y trouve véritablement son public, grâce à une première édition de poche dans la collection Champs chez Flammarion, ou qu’en 1982 sortent un livre de Chris Marker, Le Dépays, associant textes et photographies, et un film dont l’action se situe en… 2019, Blade Runner de Ridley Scott (né en 1937), qui incarnent de manière très différente la dimension onirique du réel japonais.

Dans les années 1990, après que l’indice Nikkei 225 a atteint son point culminant le 29 décembre 1989, on entre dans un autre monde, celui de la dislocation de l’URSS le 26 décembre 1991, du grand tremblement de terre de Hanshin-Awaji (Hanshin-Awaji daishinsai 阪神・淡路大震災) en janvier 1995, de l’attentat au sarin dans le métro de Tōkyō par des membres de la secte Aum (Ōmu shinrikyō オウム真理教) le 20 mars 1995, de l’effondrement de la bulle financière.

La santé de Jean-Jacques Origas déclinait. Il quitta ce monde le 26 janvier 2003, âgé seulement de 65 ans, quelques mois avant la sortie en salles de Lost in Translation, de Sofia Coppola (née en 1971).

Être de son temps

Dans L’Évolution de la critique depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, paru en 1890, Ferdinand Brunetière (1849-1906) distingue deux sens de l’expression « paraître en son temps », employée à propos d’un ouvrage littéraire. Le premier implique « le sacrifice à une mode, la soumission à l’opinion, le suivisme ». Mais il en est un second, « un sens intempestif, celui du kairos grec », qui fait qu’un artiste est capable de déceler « les légitimes exigences » de son temps, pour y produire « un désaccord mesuré », « un accord dissonant », afin de proposer des directions nouvelles, susceptibles de s’inscrire dans la durée120.

A l’évidence, Jean-Jacques Origas n’était pas un révolutionnaire. Mais il était encore moins une girouette conformiste. Dans un des rares textes où il s’est directement exprimé sur le sens et les raisons de sa vocation, « La lampe d’Akutagawa », écrit en japonais à Tōkyō et daté du 18 juillet 1964, il expose la complexité de son rapport au présent, à l’être-de-son-temps :

« Pour saisir le réel, il faut aller se cogner aux choses et aux événements, mais j’en suis venu à me dire que cela tout seul ne suffit pas. »121

Il se sait à la fin d’une période d’étude et se prépare à des heures incertaines :

« Pendant quelques temps la situation va être compliquée. Mais je suis sûr qu’un jour les choses vont s’apaiser et, alors, il me faudra installer un bureau, si petit soit-il. J’y ferai venir une grande table solide et j’y poserai la lampe occidentale noircie d’Akutagawa. A ses côtés j’y installerai une étagère et j’y rangerai cinq ou dix récits de l’ère Meiji. »122

Comme nous avons essayé de le suggérer, la courbe de la vie de Jean-Jacques Origas s’est inscrite de manière proprement stupéfiante dans celle d’un mouvement plus général de redécouverte passionnée du Japon après la guerre ; et l’on voit bien que, en de nombreuses occasions, il a accompagné, voire accentué de manière décisive, certaines des évolutions en cours123.

Mais il suffit de lire ses écrits rassemblés dans le volume La Lampe d’Akutagawa – que nous avons compilé en 2008, Christophe Marquet et moi, avec la précieuse collaboration de tant d’anciens étudiants et collègues talentueux et reconnaissants – pour comprendre que l’idéal de Jean-Jacques Origas était bifrons : d’une part, certes, « se saisir sans relâche des choses », « affronter la réalité extérieure », ne pas fuir « le mal au cœur du réel, le mal au cœur de soi », mais également prendre du recul pour chercher inlassablement les principes d’organisation de cette modernité confuse, les lignes de force qui la parcourent malgré sa confusion, comme l’ont tenté un Mori Ōgai 森鴎外 (1862-1922) ou un Natsume Sōseki 夏目漱石 (1867-1916), les « classiques de la fin de Meiji ou du début de Taishō » à la « beauté abstraite », confiant dans le pouvoir de « mots aussi rigoureux, aussi parfaits que possible », parce que de la saisie précise du réel naît parfois – utopie salvatrice – une forme de compassion.

« De la compassion, de la tendresse124 ».

Annexes

Annexe 1 – Le néo-japonisme d’après-guerre : une chronologie

Dates

Evénements

1944-1945

Noël Péri, Le Nō, études sur le nō, drame lyrique japonais.

Edmond-François Calvo (scénario de V. Dancette et J. Zimmermann), La Bête est morte ! (« singes jaunes »). [BD]

1945

Bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Capitulation du Japon.

Création de l’Onu et de l’Unesco (Jean Herbert => corps d’interprètes de l’Onu).

Georges Bataille, Sur Nietzsche : « La tasse de thé, le zen et l'être aimé » (février-avril 1944).

Marijac et Liquois, Guerre à la Terre, partie 1. [BD]

1946

Zinovi Pechkoff, chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié au Japon (=> 1949).

L’ambassadeur du Japon à Paris, Mitani Takanobu, quitte ses fonctions.

Ludovic Naudeau, Le Japon, son crime et son châtiment.

Ruth Benedict, The Chrysanthemum and the Sword. Patterns of Japanese Culture.

F. S. C. Northrop, Meeting of East and West: An Inquiry Concerning World Understanding.

1re édition couleur du Lotus Bleu (Hergé) : « Mitsuhirato » (1re parution en feuilleton 1934-1935 ; 1re édition en album, noir et blanc, 1936). [BD]

Marijac, Tonnerre sur le Pacifique. [BD]

Edgar P. Jacobs, Le Secret de l’Espadon. [BD]

1947

Plan Marshall (=> 1951) : reconstruire l’Europe et le Japon (surplus américains).

Robert Guillain, Le Peuple japonais et la guerre.

Marijac et Duteurtre, Guerre à la Terre, partie 2. [BD]

Victor Hubinon et Jean-Michel Charlie, série « Buck Danny », tome 1 : Les Japs attaquent (influence Milton Caniff : « Steve Canyon »). [BD]

1948

Kawaishi Mikinosuke de retour à Paris (il y avait introduit le jūdō de 1935 à 1945).

Pearl S. Buck, The Big Wave (=> film de Tad Danielewski en 1961).

Félix Molinari, Garry. [BD]

John P. Marquand, Thank You, Mr. Moto, Le Masque (Thank You, Mr. Moto, 1936).

John P. Marquand, Bien joué ! Mr. Moto, Série Rouge (Think Fast, Mr. Moto, 1937).

John P. Marquand, Mr. Moto est désolé, Le Masque (Mr. Moto is So Sorry, 1938).

1949

H. R. Blyth, Haiku (anthologie en 4 vol. => 1952, Tōkyō).

Karlfried Graf Dürckheim, Japan und die Kultur der Stille (tr. fr. Le Japon et la culture du silence, 1949).

Allemagne : groupe Zen 1949.

Yukawa Hideki, prix Nobel de physique.

1950

[Guerre de Corée (> 1953).]

Sidney Stewart, Nous sommes restés des hommes (Give Us this Day, 1957).

Nevil Shute, A Town Like Alice.

André Siegfried, L’Âme des peuples.

Musée Guimet : « Céramiques japonaises contemporaines et estampes du XVIIIe siècle ».

Foujita revient à Paris : « Je reviens pour rester ».

Henry Plée : premier magazine francophone d’arts martiaux, Budo Magazine (=> 1973).

1951

[Traité de San Francisco.]

Allan Dwan, Tonnerre sur le Pacifique (The Wild Blue Yonder) (film).

Lion d'or du Festival de Venise à Rashōmon (1950) de Kurosawa Akira. (film)

Uemura Takachiyo à Paris, rencontre Fred et Marie Klein.

Werner Bischof (photographe) au Japon.

Conrad Meili, « Le Haïku. Poème des saisons », Les Cahiers du Sud.

1952

Nishimura Kumao, premier ambassadeur du Japon à Paris après la guerre.

Traité de navigation et de commerce entre la France et le Japon.

Yoshihara Jirō, mouvement Gutai, expose au Salon de mai (également en 1958).

Yves Klein au Japon (pratique le jūdō au Kōdōkan).

Dazai Osamu, « Madame Amphitryon », France-Asie, tr. fr. par Fukuda Rikutarō.

Nakagawa Yōichi, Les Longues années, tr. fr. par Fukuda Rikutarō.

Ozaki Kōyō, Le Démon doré, tr. fr. par Miti van Hecke Kataoka.

Jean-Pierre Conty, aventures de « Mr Suzuki » (ou « M. Suzuki »), de nationalité américaine (japonais-hawaien), opérant en France, pratiquant le judo (=> 1985).

1953

Ligne Air France Paris-Tōkyō.

Jacques Lacan, 18 novembre, ouverture en maître Zen du Séminaire, livre 1 : Les Écrits techniques de Freud.

Suzuki Daisetsu participe aux Conférences d’Eranos à Monte Verità avec Carl Jung, Mircea Eliade, Henri Corbin ou Gershom Scholem (également 1954).

Jean Stoezel, Jeunesse sans chrysanthème ni sabre.

Découverte des films de Mizoguchi Kenji : début polémique entre Positif (fondée en 1952 : pro-Kurosawa) et Les Cahiers du cinéma (fondés en 1951 : pro-Mizoguchi).

Félix Molinari, série « Garry Pacifique » (=> 1968), no 1 : L’Enfer de Guadalcanal. [BD]

(?) 1er voyage Jacques Chirac au Japon (mission musée Guimet).

1954

[Diên Biên Phu]

Air France : route du laitier (Rome, Damas, Bagdad, Karachi, Calcutta, Bangkok, Saigon, Manille et enfin Tōkyō), 51 h (Super Constellation).

Visite du 1er ministre japonais Yoshida Shigeru à Paris.

Palme d'or de Cannes à La Porte de l'enfer de Kinugasa Teinosuke (1953).

Gojira / Godzilla, premier film de la série, par Honda Ishirō.

Fondation de la Galerie Janette Ostier : trois expositions (« Les fantômes dans l’art japonais » ; « Hiroshige » ; « Les Primitifs »).

Francis Haar, Mermaids of Japan.

Hubert Benoit, Lâcher prise, théorie et pratique du détachement selon le Zen.

Dürckheim, Hara, centre vital de l’homme (Die energetische Mitte des Menschen).

Yves Klein, Les Fondements du Judo.

Jacques Chéroy, Où va le Japon ?

Marcel Giuglaris, Monsieur l'honorable poupée : aventures au Japon d'un Français en kimono.

Noma Hiroshi, Zone de vide, « traduit à l'Université de Tokyo, rédaction définitive par Henriette de Boissel ».

Serizawa Kōjirō, J'irai mourir à Paris.

Visite de Tezuka Tomio à Heidegger => « Aus einem Gespräch von der Sprache. Zwischen einem Japaner und einem Fragenden » (trad. fr. 1976).

1955

[Début intervention américaine au Vietnam]

[Conférence de Bandung (Tiers-monde, non alignés) : le Japon y participe.]

Accord diplomatique franco-japonais sur la circulation des personnes.

Eugen Herrigel, Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc (Zen in der Kunst des Bogenschießens, 1948), préface de D. T. Suzuki.

Akutagawa Ryūnosuke, « Le nez », « L'automne », Les Œuvres libres.

Werner Bischof, Japon.

Exposition MoMa « The Family of Man » (Hamaya, Ishimoto, Kimura) => Paris 1956.

Henri Plée fonde rue de la Montagne-Sainte-Geneviève le premier dōjō occidental enseignant les quatre arts martiaux : « jūdō, karaté, aikidō et kendō ».

Spectacle d’Azuma kabuki à Paris.

Charlotte Perriand, seconde exposition à Tōkyō, « Proposition d'une synthèse des arts ».

Le Corbusier au Japon.

Marcel Marceau (le « mime Marceau ») au Japon.

Nicolas Bouvier débarque à Yokohama.

1956

Convention aérienne franco-japonaise.

Accord sur le paiement en dollars ou livres convertibles.

Sesshū désigné comme un des dix « grands maîtres de l’art mondial » par le Conseil mondial de la Paix.

Musée Cernuschi : exposition « Calligraphie japonaise ».

Ueda Akinari, Contes de lune et de pluie (tr. d'Ugetsu monogatari par René Sieffert).

Roger Bersihand, Histoire du Japon des origines à nos jours.

Roger Bersihand, La littérature japonaise, Que sais-je ?

Marcel Giuglaris (avec Shinobu Giuglaris), Le Cinéma japonais (1896-1955).

Jijé, Valhardi contre le soleil noir (Spirou). (BD)

Georges Ohsawa, fondateur de la macrobiotique, de retour à Paris (1er séjour 1929-1935).

1957

Accord de commerce franco-japonais : « contingent unique ».

Le poète Furukaki Tetsurō, ambassadeur du Japon à Paris.

Mise en route du « Projet majeur pour l'appréciation mutuelle des valeurs culturelles entre l'Orient et l'Occident » (1957-1966, Unesco, élaboré en 1954).

David Lean, The Bridge on the River Kwai (d’après un roman de Pierre Boulle, 1952, avec Alec Guiness et Hayakawa Sessue). (film)

Joshua Logan, Sayonara, (d’après un roman de James A. Michener, 1954, avec Marlon Brando). (film)

Yves Ciampi, Typhon sur Nagasaki, avec Jean Marais et Danielle Darrieux. (film)

Numéro « Kurosawa » de la revue Positif.

Première présentation de par une troupe professionnelle japonaise à Paris, au Théâtre des Nations (Kita Minoru).

Alan Watts, The Way of Zen (Le Bouddhisme zen, 1960)

Jack Kerouac, On the Road (tr. fr. Sur la route, 1960).

Gusty Herrigel, La Voie des fleurs : Le zen dans l'art japonais des compositions florales.

Natsume Sōseki, Le Pauvre cœur des hommes (Kokoro), tr. de Georges Bonneau et Horiguchi Daigaku.

Ōoka Shōhei, Les Feux, tr. par Motono Seiichi.

Yoshiya Nobuko, Le Cœur des Ataka, tr. fr. par par J.-G. Mills et M.-L. Bataille.

Les Portes de l’enfer, anthologie de nouvelles japonaises : « Les Portes de l’enfer » (Akutagawa), « Tokio » (Hayashi Fumiko), « Le Maître » (Nakashima Ton), « Une visite » (Dazai), « L’Iris fou » (Ibuse), « Le Tableau d’une montagne » (Akutagawa), « Le crime de Hanpar » (Shiga), « L’autocar à gazogène » (Ibuse), « Odieuse vieillesse » (Niwa), « L’artiste » (Shiga), tr. fr. par Ivan Morris, en collaboration avec Arlette Rosenblum et Maurice Beerblock.

Voyage au Japon du critique d'art français Michel Tapié de Céleyran (avec Georges Mathieu). Il y découvre le groupe Gutai qu’il va faire connaître en France et en Europe.

Jean Degottex, suite des Hagakure.

Willy Vandersteen, Le Ravisseur de voix (série « Bob et Bobette »).

1958

Air France : Route Polaire (via Anchorage en Alaska), 27h50 (Super Starliner).

Abe Yoshio, boursier du gouvernement français, pensionnaire à l’Ens de la rue d’Ulm.

André Malraux, ministre délégué à la présidence du Conseil, au Japon. Visite le Ryōan-ji à Kyōto (1er voyage en 1931).

Création du « Jardin de la paix » de la Maison de l'Unesco à Paris par Isamu Noguchi.

John Huston, The Barbarian and the Geisha, avec John Wayne. (film)

Frank Tashlin, The Geisha Boy (Le Kid en kimono), finit par un mariage symbolique entre Jerry Lewis et l’héroïne japonaise (Nobu Atsumi-McCarthy). (film)

No spécial de The Chicago Review, « On Zen » (Suzuki, Hisamatsu, Whalen, Snyder, Kerouac, Watts…).

Alan Watts voyage en Europe, rencontre C. J. Jung et K. G. Dürckheim.

Jack Kerouac, The Dharma Bums (tr. fr. Les Clochards célestes, 1963).

Marcel Giuglaris, Le Japon perd la guerre du Pacifique, de Pearl Harbour à Hiroshima.

Marcel Giuglaris, Visa pour le Japon.

Michel Droit, J’ai vu vivre le Japon.

Ishihara Shintarō, La Saison du soleil, tr. fr. par Marcel Giuglaris et Kuni Matsuo.

Serizawa Kōjirō, Madame Aida.

Pierre Soulages et Zao Wou-Ki au Japon.

Marc Riboud au Japon.

Troupe Yanagi (danse kabuki) au Théâtre des Nations.

Will et Maurice Rosy, Le Fantôme du samouraï (Tif et Tondu) (Spirou). (BD)

Ouverture de Takara, plus ancien restaurant japonais de Paris (?), près du Panthéon, par Ashibe Isao (déménage rue Molière en 1963).

1959

Visite du 1er ministre japonais Kishi à Paris.

Accord de commerce : « contingent A.A. et global » pour les produits français.

Le docteur Hajime Hosokawa, employé de la firme Chisso, acquiert la certitude que les phénomènes observés à Minamata sont liés à la pollution par le mercure.

Alain Resnais, Hiroshima mon amour (scénario Marguerite Duras, avec Emmanuelle Riva et Okada Eiji).

Galerie Janette Ostier, exposition « Calligraphies anciennes et contemporaines ».

Umberto Eco, « Lo Zen et l’Occidente », compte-rendu du numéro spécial de la Chicago Review, « On Zen », de 1958.

Etiemble, « Zut au zaine » (Les Lettres nouvelles).

Fukazawa Shichirō, Étude à propos des chansons de Narayama, tr. fr. B. Frank.

Tanizaki Jun.ichirō, Le Goût des orties, tr. fr. par S. Regnault-Gatier et Anzai Kazuo.

Fosco Maraini, Le Japon.

Marc Riboud, Women of Japan (texte de Christine Arnothy).

Michel Ragon, L'Honorable Japon.

Doré Orizek, Le Japon. Un portrait en couleur (Hauchecorne, « Le caractère japonais »)

Alexandre Kojève voyage au Japon.

Roger Munier au Japon, découvre l’anthologie de Blyth, Haiku.

Honda se lance à l'étranger (motos) => puis Suzuki, Kawasaki…

1960

André Malraux, ministre des Affaires culturelles, à Tōkyō pour l’inauguration du nouveau bâtiment de la Maison franco-japonaise de Tōkyō, à Ochanomizu.

Satō Eisaku, prix Nobel de la paix.

Tr. française de The Way of Zen d’Alan Watts (1957) sous le titre Le Bouddhisme zen.

Philippe Jaccottet découvre l’anthologie de Blyth, via Jacques Masui.

Georges Braque, Le Tir à l'arc (texte de Herrigel « mis en lumière »).

Tanizaki Jun.ichirō, Deux amours cruelles, tr. fr. par Kikou Yamata.

Kawabata Yasunari, Pays de neige, tr. fr. par Fujimori B., texte français A. Guerne.

Kawabata Yasunari, Nuée d’oiseaux blancs, tr. fr. Fujimori / Guerne.

Niwa Fumio, Les Couteaux du cuisinier, tr. fr. par Tsuruyo Kohno et Henriette Valot.

Fosco Maraini, L’Isola Delle Pescatrici. (pêcheuses de perles)

Yéfime, Japon, collection « Petite Planète » (Seuil).

Zeami, La Tradition secrète du nō, suivie de Une journée de nō, tr. fr. par R. Sieffert.

Jean-Louis Barrault rencontre le directeur du théâtre de Bunraku à Ōsaka.

John P. Marquand, Espionnage à Tokyo (Stopover: Tokyo, 1957).

Franquin, Le Nid des Marsupilamis (Spirou et Fantasio) : « Soto Kiki » (BD).

Création du magazine Hara-Kiri par F. Cavanna et G. Bernier (« professeur Choron »).

1961

Mur de Berlin.

William Klein, Tōkyō.

Succès international de L’Île nue (Hadaka no shima, 1960) de Shindō Kaneto.

Marcel Giuglaris, Le dossier Mizoguchi, collection Cahiers du Cinéma.

Arthur Koestler, Le Lotus et le robot (The Lotus and the Robot, 1960).

Eugen Herrigel, La Voie du Zen (notes posthumes).

Exposition « Zenga » (Zen-Malerei), Kurt Brasch.

Karlfried Graf Dürckheim, Le Zen et nous (Zen und wir).

Mishima Yukio, Le Pavillon d'or, tr. fr. de Marc Mécréant.

Dazai Osamu, Soleil couchant, tr. fr. par Hélène de Sarbois et G. Renondeau.

Ishikawa Jun, « Sur un silence d'Albert Camus », France-Asie.

Paul-Jacques Bonzon (« les six compagnons »), J'irai à Nagasaki (Bibliothèque verte).

Dominique Darbois, Noriko la petite japonaise (« Enfants du monde »).

Jean Pérol au Japon.

1962

[Accords d'Évian]

Accord commercial franco-japonais.

Le Monde diplomatique : « Le Japon, extrême-Occident », coordonné par Robert Guillain.

Visite du 1er ministre japonais Ikeda Hayato (que le Général de Gaulle aurait traité de « commis-voyageur en transistors »).

Concile Vatican II (1962-1965) : ouverture aux religions non-chrétiennes (œcuménisme).

Note de Kojève ajoutée à Introduction à la lecture de Hegel (1947) : « snobisme japonais ».

Philipp K. Dick, Man in the High Castle (« Pacific States of America », vassal Japon). 

Osaragi Jirō, Retour au Pays, tr. fr. par Kikou Yamata.

Dazai Osamu, La Déchéance d’un homme, tr. fr. par Georges Renondeau.

Chris Marker, La Jetée. (film)

Furukaki Tetsurō (poète et ancien ambassadeur) président du jury du Festival de Cannes.

Musée Guimet : expo « Les cinquante-trois stations du Tōkaidō. Œuvres de Hokusai ».

Petit Palais : expo « De Gyokudō à Tessai ».

Balthus, directeur de l'Académie de France à Rome (villa Médicis), voyage au Japon. Il y rencontre Ideta Setsuko qui lui sert de modèle et qu’il épouse en 1967.

Olivier Messiaen au Japon.

Danses de à l’Odéon (Kanze Hisao).

Adaptation radiophonique du Lotus bleu.

Frédéric Dard, Fleur de nave vinaigrette (San-Antonio).

1963

1re consultation franco-japonaise à Tōkyō entre les ministres des affaires étrangères Couve de Murville et Ōhira.

Traité de commerce franco-japonais.

Pearl Buck, Je n’oublierai jamais (A Bridge for Passing) : crêtes de « La Grande Vague ».

Tanizaki Jun.ichirō, La Confession impudique (Kagi), tr. fr. par G. Renondeau.

Grande rétrospective de cinéma japonais, Chefs-d’œuvre et panorama du cinéma japonais (Henri Langlois, Kawakita Kashiko).

Expo « Au-delà dans l'art japonais » (Malraux).

Jacques Deray, Du rififi à Tōkyō (Charles Vanel, Kishi Keiko). (film)

Jacques Lacan, 1er voyage au Japon.

Ariane Mnouchkine au Japon (taishū engeki).

Yves Saint Laurent et Pierre Bergé au Japon.

Lancement des bains moussants « Obao » (L’Oréal) : imagerie japonaise (bain + geisha).

1964

Jeux olympiques de Tōkyō (10 au 24 octobre).

Numéro spécial Japon de Paris Match (10 octobre 1964).

Mise en service du Shinkansen.

Life Magazine, numéro spécial Japon.

2e consultation franco-japonaise à Tōkyō entre Pompidou (1er ministre), Couve de Murville et Ōhira.

Tanizaki Jun.ichirō, Quatre sœurs (Sasame yuki), tr. fr. par G. Renondeau.

Harada Yasuko, ‎Chant d'automne, tr. fr. par Isomura Fumiko et Henriette Valot.

Teshigahara Hiroshi, La Femme des sables (Suna no onna), prix spécial du jury au Festival de Cannes. (film)

Ian Fleming, You Only Live Twice (James Bond au Japon). (Air France, route polaire)

Pierre Boulle, Le Jardin de Kanashima.

Voyage du cuisinier Raymond Oliver au Japon.

Voyage du comparatiste Etiemble au Japon (Jean-Jacques Origas l’y accueille).

1965

3e consultation à Tōkyō entre Couve de Murville et Shiina.

Mise en place d’un Comité économique franco-japonais.

Accord sur le nucléaire entre le CEA et le JAERI.

Ken Annakin, Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (Those Magnificent Men in their Flying Machines, or How I Flew from London to Paris in 25 Hours and 11 Minutes) : Yamamoto.

Spectacles de kabuki (Shunkan, Kanadehon Chūshin-gura), Odéon.

Tomonoga Shin.ichirō, prix Nobel de physique.

Marcel Giuglaris, Japon des réalités, avec Dominique Darr.

Chris Marker, Le Mystère Koumiko.

Hubert Brochier, Le Miracle économique japonais.

Mishima Yukio, Après le banquet, tr. fr. par G. Renondeau.

Akutagawa Ryūnosuke, Rashōmon et autres contes, tr. fr. par Mori Arimasa.

Jo-El Azara, « Taka Takata » (Journal de Tintin) => 2004.

Hanae Mori, première collection à la Fashion Week new-yorkaise.

Henri Cartier-Bresson au Japon.

Raymond Oliver et Catherine Langeais, « Le sukiyaki », Art et magie de la cuisine, RTF Télévision.

1966

Nouvelle consultation à Paris entre Couve de Murville et Shiina.

Musée des Arts décoratifs : expo « Images du temps qui passe ».

Louvre : expo « Trésors de la peinture japonaise du xiie au xviie siècle » (Malraux).

Raymond Charles, Le Japon au rendez-vous de l’Occident.

Marie-Noëlle Clause et Wim Dannau, Le Japon vieux pays tout neuf.

Voyage au Japon de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

Premier voyage au Japon de Roland Barthes à l’invitation de Maurice Pinguet.

1967

Nouvelle consultation à Paris entre Couve de Murville et Miki.

Lewis Gilbert, You Only Live Twice (James Bond, le film).

Jean-Pierre Melville, Le Samouraï (avec Alain Delon).

Installation à Paris du moine Sōtō Taisen Deshimaru, à l’invitation d’un groupe macrobiotique.

Galerie Janette Ostier : expo « Zen »

Nicolas Bouvier, Japon.

Pearl Buck, Le Peuple du Japon (The People of Japan).

Jacques Roubaud, (Signe d'appartenance).

Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du go, par « les honorables Honinbo Pé-ré-shu et Meijin Ru-bo » (Georges Pérec et Jacques Roubaud).

Henri Michaux remanie fortement « Un Barbare au Japon » (Un Barbare en Asie, 1933).

Pierre Garnier et Niikuni Seichi, Poèmes franco-japonais.

Tanizaki Jun.ichirō, Journal d’un vieux fou, tr. fr. par G. Renondeau.

Louis Dumont, « Journal d’un vieux fou », Le Monde, 2 août 1967

Abe Kōbō, La Femme des sables (Suna no onna, 1962), tr. par Georges Bonneau.

Michel Butor, premier voyage au Japon.

Yves Bonnefoy, premier voyage au Japon.

Pierre Troigros au Japon.

Barthes : deuxième voyage au Japon après le colloque John Hopkins de Baltimore.

1968

Japon 2e économie mondiale.

Nouvelle consultation à Paris entre Debré et Miki.

Accord sur les réacteurs à neutrons rapides entre le CEA et la Power Nuclear Cooperation.

Kawabata, prix Nobel de littérature (annonce en mai, discours le 17 octobre)

Louis Dumont, « La hantise d'une beauté cristalline », Le Monde, 18 octobre.

Numéro « Japon » du Courrier de l’Unesco.

Histoires qui sont maintenant du passé, tr. et présentation de Bernard Frank.

Bashō, La Sente Etroite du Bout-du-Monde, revue L’Ephémère, tr. par R. Sieffert.

Mishima Yukio, Le Marin rejeté par la mer (Gogo no eikō, 1963), tr. fr. G. Renondeau.

Louis Dumont, « Le Marin rejeté par la mer », Le Monde, 7 septembre.

Tsuboi Sakae, Vingt-quatre prunelles.

René Duchac, La Jeunesse de Tōkyō.

Louis Frédéric, La Vie quotidienne au Japon à l’époque des samouraï (1185-1603).

Bunraku (Bunraku-za), mai 1968, Odéon-Théâtre des Nations : Kanadehon Chūshin-gura => Barthes y assiste => pendant l’été, 1er texte de L’Empire des signes.

J. Lacan : « fureur copulatoire » des estampes japonaises (« Jamais deux sans trois »).

1969

Démission du Général de Gaulle => élection de Georges Pompidou.

Consultation entre Schumann et Miki à Tōkyō.

Les Temps modernes, numéro « Le Japon » (Katō Shūichi, Philippe Pons).

Robert Guillain, Le Japon 3e grand.

Jacques Robert, Le Japon.

Gilles Deleuze, Logique du sens (zen, kōan)

Mishima Yukio, Le Tumulte des flots, tr. fr. par G. Renondeau.

Kawabata Yasunari, Le Grondement de la montagne (Yama no oto, 1954), tr. par Sylvie Regnault-Gatier et Hisashi Suematsu.

Abe Kōbō, La Face d'un autre (Tanin no kao), tr. fr. par Otani / Louis Frédéric.

à l’Odéon-Théâtre des Nations.

J. Boorman, Duel dans le Pacifique (Hell in the Pacific), avec Lee Marvin et Mifune Toshirō.

J.-M. Charlier, Les Chevaliers du ciel (Tanguy et Laverdure) : « Mika » (Kishi Keiko).

1970

Air France : route transsibérienne (via Moscou), 13h45. 

Voyage d’Edgar Faure, ministre de l'Education nationale, au Japon.

Visite au Japon de M. Aigrain, délégué général à la Recherche scientifique et technique.

Exposition universelle d’Ōsaka.

Délégation française à l’Exposition universelle d’Ōsaka (Ortoli et Mondon).

Consultation à Paris entre Schumann et Aichi.

Suicide de Mishima Yukio.

Roland Barthes, L’Empire des signes, Skira.

Jean-François Delassus, Le Japon : Monstre ou modèle (prix Albert Londres 1971)

Jacques Roubaud, Mono no aware, le sentiment des choses.

Kawabata Yasunari, Les Belles endormies (Nemureru bijo), tr. fr. par R. Sieffert.

Shiga Naoya, Le Samouraï, nouvelles traduites par Marc Mécréant.

Richard Fleischer, Tora ! Tora ! Tora ! (film)

François Truffaut, Domicile conjugal (Kyoko). (film)

Gagaku à Strasbourg.

Apparition du personnage de Yoko Tsuno dans Le Journal de Spirou.

Takada Kenzō présente son premier défilé dans la galerie Vivienne.

[Nicolas Bouvier, Le Vide et le Plein (Carnets du Japon, 1964-1970), parus en 2004].

1971

Voyage privé de l’empereur du Japon à Paris.

Début de la lutte de Sanrizuka (aéroport de Narita).

Réunion à Paris des patronats français et japonais.

Taisen Deshimaru fonde à Paris, rue Pernety, l’Association Zen d'Europe. Il aura Maurice Béjart parmi ses disciples.

Fin de la participation japonaise au Théâtre des Nations.

Début de la participation japonaise au Festival de Nancy :

- Terayama Shūji et son théâtre Tenjō Sajiki (d’après Les Enfants du Paradis) : « Salomon la machine volante à propulsion humaine ».

- Endō Takuo et Yuki ningyō-za ; Endō Takuo et Seinen-za.

Cinémathèque : « 75 ans de cinéma japonais » (=> 1972)

Festival de Royan (Iannis Xenakis) : satsuma biwa (Tsuruta Kinshi)

=> Musée Guimet, Théâtre de la Ville + shakuhachi.

Takemitsu Tōru au Musée Guimet (Semaines musicales internationales).

Terence Young, Soleil rouge. (film)

Jacques Lacan, séjour de deux mois au Japon => « Lituraterre ».

Michel Vié, Le Japon contemporain, Que sais-je ?

Kawabata Yasunari, Kyōto (Koto), tr. fr. par Philippe Pons.

Abe Kōbō, Le Plan déchiqueté (traduit de l’anglais).

Endō Shūsaku, Silence (traduit de l’anglais).

Paz Octavio, Roubaud Jacques, Sanguinetti C. & Tomlison C., Renga.

Edgar P. Jacobs, Les Trois Formules du professeur Satō. (BD)

Yves Duval et Édouard Aidans, Rapt à Tokyo (BD).

1972

Jeux olympiques d’hiver à Sapporo.

Consultation entre Schumann et Fukuda à Tōkyō.

Visite officielle au Japon d’une délégation d’amitié franco-japonaise du Sénat.

Annonce (gouvernement japonais) d’une visite du président Pompidou au Japon en 1974.

Massacre de l'aéroport de Lod (Armée rouge japonaise / Sekigun).

Mort de Kawabata Yasunari (suicide ?).

Louis Dumont, « Un styliste admirable », Le Monde, 18 avril.

Kyōto (Koto) de Kawabata au programme de l’agrégation de Lettres modernes.

Malraux, Antimémoires (ajout du « Dialogue avec le bonze dans le jardin zen »).

Paul Schrader, Transcendental Style in Film (Ozu, « cinéaste zen »).

Mishima Yukio, Confession d'un masque (Kamen no kokuhaku), tr. depuis l’anglais.

Carré Thorigny : Red Buddha.

Roger Leloup, Le Trio de l’étrange, premier album de la série Yoko Tsuno. (BD)

Diffusion de Le Roi Léo d'Osamu Tezuka, première chaîne de l'ORTF. 

Premier voyage de Paul Bocuse au Japon.

1973

Premier choc pétrolier.

Message du président de la République française, Georges Pompidou, pour le numéro du 1er janvier du Yomiuri shinbun.

Accord franco-japonais sur l’octroi des visas.

Protestation (verbale) du gouvernement japonais contre les prochains essais nucléaires français dans le Pacifique.

Multiplication des implantations économiques françaises au Japon.

Réunion de la Sous-commission scientifique à Tōkyō.

Leo Esaki, prix Nobel de physique.

Septembre : visite à Paris du 1er ministre Tanaka.

Edwin Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais (tr. fr.).

Christian Sautter, Japon. Le prix de la puissance.

Numéro spécial de la revue Esprit, « Des Japonais parlent du Japon ».

Kawabata Yasunari, La Danseuse d’Izu, tr. par S. Regnault-Gatier et Hisashi Suematsu.

Gagaku au Château de Vincennes.

Shōmyō à l’Espace Cardin.

Festival de Nancy : Suzuki Tadashi et Wasea shōgeki-jō.

Heike biwa à l’Espace Cardin, au Musée Guimet (+ shakuhachi) et au Centre Dauphine.

Création du jardin Zen d’Erik Borja (Drôme).

Jean-François Lyotard, Des dispositifs pulsionnels (« La dent, la paume » : Zeami).

Yann Le Masson et Bénie Deswarte, Kashima Paradise (lutte de Sanrizuka). (film)

1974

Voyage prévu du président Pompidou au Japon, annulé (décès 2 avril 1974 => élection de Valéry Giscard d’Estaing).

Création de la Fondation pour l’Étude de la Langue et de la Civilisation Japonaises (dite « Fondation Tanaka »), sous l’égide de la Fondation de France.

Malraux au Japon à l’occasion du prêt de La Joconde.

Vadim et Danielle Elisséeff, La Civilisation japonaise.

Chie Nakane, La Société japonaise (Japanese Society, 1970) : « tate shakai ».

Cinémathèque : « Japon. Vingt cinéastes d’aujourd’hui ».

Spectacle de kabuki à Paris.

Sydney Pollack, Yakuza. (film)

Bunraku (scène de double suicide) à Paris.

Takemitsu Tōru à l’Espace Cardin : « November Steps ».

Deux expositions à New-York : « Impressionism. A Centenary Exhibition » et « The Great Wave » (sur les liens entre art japonais et impressionnisme).

1975

Elizabeth II et son époux contemplent le Ryōan-ji en silence pendant dix minutes.

Nicolas Bouvier, Chronique japonaise.

Ivan Morris, La Noblesse de l'échec. Héros tragiques de l'histoire du Japon (Nobility of failure).

Eric Muraise, Histoire et légende du grand monarque.

Kawabata Yasunari, Le Maître ou le Tournoi de go, tr. fr. par Sylvie Regnault-Gatier.

(?) à partir du milieu des années 1970-1980 : engouement pour le bonsai (André Montagne et Rémy Samson).

1re boutique Issey Miyake à Paris, place du Marché Saint Honoré.

1976

Ōshima Nagisa, L’Empire des sens (Ai no korīda, 1976), sortie en France. (film)

Jack Smight, La Bataille de Midway. (film)

Bashō, Le Chemin étroit vers les contrées du Nord, traduction de Nicolas Bouvier.

Heidegger, tr. fr. de « D'un entretien de la parole (entre un Japonais et un qui demande) », par François Fédier dans Acheminement vers la parole.

Joël Robuchon, tout juste nommé Meilleur ouvrier de France, voyage au Japon.

Retraite Robert Guillain correspondant du Monde à Tōkyō. Philippe Pons lui succède.

1977

Tanizaki Jun.ichirō, Éloge de l’ombre (In.ei raisan), tr. fr. par René Sieffert.

Le Dit du Genji, 1re partie, tr. fr. par R. Sieffert (2e partie en 1978).

1er voyage de Claude Lévi-Strauss au Japon.

Troupe Butōsha au festival de Nancy, dirigée par Miura Isso.

Traduction française de Ruth Benedict, Le Chrysanthème et le sabre (1946).

Alain de Benoist, Vu de droite (> Karl Haushofer, Le Japon et les Japonais, 1937).

Hanae Mori élue membre de la Chambre syndicale de la couture parisienne (ouvre sa maison avenue Montaigne).

Kansai Yamamoto ouvre sa « Kansai Boutique » à Paris.

Zoom, numéro spécial Japon.

Parc de l’amitié à Rueil-Malmaison (jardin japonais).

Spot télévision pour les bains moussants « Obao » (musique d’après « Sakura »).

Diffusion à la télévision française du feuilleton Les Têtes brûlées (Baa Baa Black Sheep, puis Black Sheep Squadron, 1976-1978) => 1979 (« Pappy Boyington »).

Yves Simon, voyage au Japon.

1978

Récré A2 : Goldorak, Albator, Candy, Maya l'abeille

Arata Isozaki, exposition « MA Espace-Temps au Japon » (Musée des Arts décoratifs). Festival d’automne => articles de Roland Barthes dans Le Nouvel Observateur.

Débuts du butō en France :

- Ikeda Carlotta, Hanaoka Mizelle et Murobushi Kō (Nouveau Carré Silvia Monfort) ;

- Min Tanaka et danseuses de Hijikata (MA Espace-Temps au Japon).

Haïku (tr. partielle de l’anthologie de Blyth par R. Munier, préf. d’Yves Bonnefoy).

Maurice Coyaud, Fourmi sans ombre (anthologie de haiku)

Murakami Ryū, Bleu presque transparent, tr. fr. par Guy Morel et Georges Belmont.

Kawabata Yasunari, Le Lac (Mizuumi), tr. fr. Michel Bourgeot (et Jacques Serguine).

Théo Lésoualc'h, Erotique du Japon.

Robert M. Pirsig, Traité du zen et de l'entretien des motocyclette (Zen and the Art of Motorcycle Maintenance, 1974).

Cours de Roland Barthes au Collège de France : « La préparation du roman » (« le Haiku »).

Découverte du cinéma d'Ozu avec la sortie de Voyage à Tōkyō (1953), suivie par quatre autres films entre 1979 et 1982 : Fin d'automne (1960), Dernier caprice (1961), Le Goût du saké (1962), ainsi que Gosses de Tōkyō (1932). 

Michel Foucault, en voyage au Japon, séjourne dans un temple zen.

Le Cri qui tue, revue de bandes dessinées (=> 1981).

1979

Premiers « Walkman » (« baladeurs ») Sony.

Colloque « Les études japonaises en France » (conférence de clôture de Claude Lévi-Strauss, « La face cachée de la lune »).

Ezra Vogel, Japan as Number One: Lessons for America (tr. fr. 1983).

Roy Denman, « Workaholics living in rabbit hutches ».

Robert Guillain, La Guerre au Japon.

Kenji Tokitsu, La Voie du karaté. Pour une théorie des arts martiaux japonais.

Endō Shūsaku, La Mer et le poison, tr. fr. par Moto Miho et Colette Yugué.

Steven Spielberg, 1941. (film)

Création du journal japonais OVNI.

1980

Roland Barthes, L’Empire des signes, réédité en poche chez Champs Flammarion.

Donald Richie, Ozu (Ozu: His Life and Films, 1977).

Mishima Yukio, Cinq Nō modernes, tr. fr. de Georges Bonmarchand.

Don Taylor, Nimitz. Retour vers l’enfer. (film)

Wasterlain, Karabouilla (Docteur Poche). (BD)

1981

Élection de François Mitterrand.

Fukui Ken.ichi, prix Nobel de chimie

Jacques Attali, Les Trois Mondes (le Japon, « cœur de demain »).

Philippe Pons, Japon, Collection « Petite Planète ».

Marguerite Yourcenar, Mishima ou la Vision du vide.

Kawabata Yasunari, Tristesse et beauté (Utsukushisa to kanashimi to), tr. Amina Okada.

Mori Ogai, Vita sexualis, tr. fr. par Amina Okada.

Ariyoshi Sawako, Kaé, ou les deux rivales, tr. fr. par Yoko Sim et Patricia Beaujin.

Endō Shūsaku, Un admirable idiot, traduit de l'anglais.

Murakami Ryū, La Guerre commence au-delà de la mer, tr. fr. par Claude Okamoto.

Ōno Kazuo, Hommage à la Argentina, festival de Nancy.

Ariane Mnouchkine, « Richard II », à la Cartoucherie (façon kabuki).

Jean-Jacques Beineix, Diva. (film)

Rei Kawakubo (Comme des garçons) s’installe à Paris.

Tokio Kumagaï s’installe à Paris.

Yohji Yamamoto : premier défilé à Paris (show dans la Cour Carrée du Louvre). 

1er voyage de Félix Guattari au Japon.

Hugo Pratt, La Jeunesse de Corto Maltese (guerre russo-japonaise).

Jardin japonais de Toulouse (Pierre Baudis).

Affaire Sagawa Issei.

Yves Simon, « Planète peut-être » (chanson)

1982

Janvier : Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Recherche, en visite à Tsukuba.

Avril : visite d’Etat du président François Mitterrand au Japon.

Constitution d’un Comité des sages franco-japonais (Christian d'Aumale, Nakayama Yoshihiro, Robert Cottave, Bernard Frank, Claude Fréjacques, Inoue Yasushi, Oshima Keichi, Suzuki Haruo, Usami Tadanobu).

Nakasone Yasuhiro, 1er ministre.

« BANZAÏ ! comme disent les Sioux ! »  (André Franquin, Gaston, La saga des gaffes).

Matsumoto Seichō, Le Rapide de Tokyo (Ten to sen), adaptée de la tr. amér., Le Masque.

Chris Marker, Le Dépays.

J. Pigeot, Michiyuki-bun : Poétique de l’itinéraire dans la littérature du Japon ancien.

Augustin Berque, Vivre l'espace au Japon.

Noël Burch, Pour un observateur lointain.

Ridley Scott, Blade Runner. (film)

John Frankenheimer, A armes égales. (film)

Zoom, numéro spécial Japon.

Biscuits Mikado (adaptation du biscuit Pocky, 1965) lancé en France à travers une coentreprise entre General Biscuit Glico France S.A et LU.

1983

Palme d’or (Cannes) pour La Ballade de Narayama d’Imamura Shōhei.

Chris Marker, Sans soleil. (film)

Claude Zidi, Banzaï. (film)

Numéro spécial de Critique, « Dans le bain japonais ».

Le Débat, dossier « L’identité japonaise ».

Conférence de Nakamura Yūjirō sur « Nishida et la logique du lieu » au Collège international de philosophie.

Jacqueline Pigeot et Jean-Jacques Tschudin, La littérature japonaise, Que sais-je ?

Gilles Deleuze, Cinéma 1 : L'image-mouvement et Cinéma 2 : L'image-temps (1985).

Alain Jouffroy conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à Tōkyō. Son épouse Fusako Jouffroy créera la collection « Domaine japonais » aux éditions du Seuil.

Jean-François Sabouret, L'autre Japon : les burakumin.

Michel Vié, Histoire du Japon. Des origines à Meiji, Que sais-je ?

Umesao Tadao, Le Japon à l’ère planétaire, tr. fr. René Sieffert.

Géo, numéro « Le Japon de l’an 2000 ».

Hermann, Les Eaux de colère, Un hiver de clown, Boomerang (Jeremiah) : Léna Toshida.

Idée du manga Tortues Ninja (Teenage Mutant Ninja Turtles).

Voyage de Jacques Derrida au Japon. « Lettre à un ami japonais » (Izutsu Toshihiko).

1984

Rapport du Comité des Sages : « Les relations franco-japonaises. Bilan et perspectives ».

1er sommet culturel franco-japonais.

Rétrospective à la Cinémathèque : Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (Hiroko Govaers).

Louis Frédéric, La Vie quotidienne au Japon au début de l’ère moderne (1868-1912).

Maurice Pinguet, La Mort volontaire au Japon.

Revue Autrement : « Des villes nommées Tokyo ».

Pascal Quignard, Les Tablettes de buis d'Apronenia Avitia.

Mishima Yukio, Cinq Nō modernes, tr. fr. de M. Yourcenar (collaboration de Jun Shiragi).

1er voyage de Gérard Macé au Japon.

1985

Nintendo : Super Mario.

Exposition internationale de Tsukuba.

2e sommet culturel franco-japonais.

Mishima Y., Le Japon moderne et l'éthique samouraï. La Voie du Hagakuré, tr. de l’anglais.

Abe Kōbō, Les Murs, tr. fr. par Marc Mécréant.

Magazine Littéraire, Dossier « Spécial Japon ».

René de Ceccatty, L’Extrémité du monde.

Wim Wenders, Tokyoga. (film)

Chris Marker, A. K. (film)

Yuki Torii s’installe à la Galerie Vivienne.

Catherine Garnier et Mori Toshiko, Le Japonais sans peine, Assimil.

Yves Simon, « Déplacement du centre du monde vers le Pacifique » et « Amour à Tōkyō » (chansons)

1986

Exposition au Centre Pompidou : « Le Japon des avant-gardes ».

Rétrospective « Cinéma et littérature au Japon » (Centre Pompidou).

Didier Grousset (et Luc Besson), Kamikaze. (film)

« Japon Fiction », numéro spécial de Traverses, revue du CCI, Centre Georges Pompidou.

« Ecritures japonaises », numéro spécial de Cahiers pour un temps, Centre Georges Pompidou.

« Représentations du Japon », numéro spécial de la revue Corps écrit,

Madame Figaro, « Spécial Japon ».

« Pif et Hercule au Japon », Pif Gadget.

Fondation des éditions Philippe Picquier.

Anthologies de nouvelles japonaises :

- Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines (t. I), Gallimard.

- Les Ailes La Grenade Les Cheveux blancs et douze autres récits (1945-1960), Picquier (collectif Kirin).

Tanizaki Jun.ichirō, Svastika, tr. fr. par René de Ceccatty et Nakamura Ryōji.

Natsume Sōseki, Je suis un chat, tr. fr. par Jean Cholley.

Georges Banu, L’Acteur qui ne revient pas.

Jean Pérol, Tokyo.

Kitamura Yoshiaki, De l’identité japonaise.

Augustin Berque, Le Sauvage et l’artifice.

Jean Esmein et Richard Dubreuil (dir.), Japon. Evolution des systèmes, CESTA.

Katō Shūichi, Histoire de la littérature japonaise.

Démonstration de sumō à Paris (Bercy).

Visite de Diana et Charles au Japon.

Pierre Gagnaire premier voyage au Japon.

1987

Fondation du Club Dorothée : accentuation de la diffusion des dessins animés japonais en France.

Tonegawa Susumu, prix Nobel de médecine.

« Le marxisme au Japon », dossier de la revue Actuel Marx.

Morishima Michio, Capitalisme et confucianisme.

Yann Moulier, Tanin / Manuel des jardins japonais.

Bernard Raison, La Folie Japon.

Yves Simon, Le Voyageur magnifique.

Jean-François Lyotard, « Que peindre ? Adami, Arakawa, Buren ».

Christian Sautter, Les Dents du géant. Le Japon à la conquête du monde.

Akutagawa Ryūnosuke, La Vie d’un idiot, tr. fr. par Edwige de Chavannes.

Endō Shūsaku, L’Extraordinaire voyage du samouraï Hasekura, traduit de l’anglais.

Galerie Janette Ostier : exposition « Peintures pour la cérémonie du thé ».

Jung, Jeux de Guerre (Spirou) (BD). (1988-1989, « Yong-soo »).

Restauration du jardin japonais du parc de Maulévrier.

Série TV « Tortues Ninja » (Teenage Mutant Ninja Turtles).

1988

Grand Palais : exposition « Japonisme ».

5e et dernier voyage de Claude Lévi-Strauss au Japon : conférence « La Place de la culture japonaise dans le monde » (Nichibunken, ouvert en 1987).

Doi Takeo, Le Jeu de l’indulgence, tr. fr. par E. Dale Saunders.

Philippe Pons, D'Edo à Tokyo : Mémoires et modernités.

Jean-François Sabouret (dir.), L’Etat du Japon.

Kawabata Yasunari, Chronique d’Asakusa, tr. fr. par Suzanne Rosset.

1989

[Chute du Mur de Berlin.]

29 décembre 1989 : l'indice Nikkei 225 atteint un point culminant.

Morita Akio (Sony) et Ishihara Shintarō, The Japan That Can Say No.

Wim Wenders, Carnets de notes sur vêtements et villes (Aufzeichnungen zu Kleidern und Städte). (film)

Ridley Scott, Black Rain. (film)

Ségolène Royal, Le Ras-le-bol des bébés zappeurs

Exposition internationale (Bruxelles) « Europalia Japan 89 » :

- exposition et catalogue « L'homme et son image » ;

- Patrick De Vos (dir.) Littérature japonaise contemporaine. Essais.

Spirou, « Le Japon d’hier et d’aujourd’hui ».

1990

Début de la publication d’Akira en français (Ōtomo Katsuhiro, 1982).

Murakami Haruki, La Course au mouton sauvage, tr. fr. par Patrick De Vos.

Mori Ōgai, L’Intendant Sanshō, tr. fr. par Corinne Atlan.

Inoue Yasushi, Le Loup bleu, tr. par Dominique Palmé.

Kazuo Ishiguro, Les Vestiges du jour (The Remains of the Day, 1989).

Robert Guillain, Les Geishas.

F. Macouin et Omoto K., Quand le Japon s’ouvrit au monde (Découvertes-Gallimard).

Kenneth White, Les Cygnes sauvages.

Julia Kristeva, Les Samouraïs.

Hélène Cixous, « De la scène de l'Inconscient à la scène de l'Histoire ».

Nakagawa Hisayasu : début d’une chronique dans le magazine freudien L'Âne (=>1994).

Revue d’esthétique, « Japon ».

Karel van Wolferen, L’Enigme de la puissance japonaise (1989)

Christian Sautter et Higuchi Yoichi (dir.), L’Etat et l’individu au Japon.

Nouveau jardin japonais au Musée Albert Kahn (Boulogne).

1991

[Chute de l’URSS]

Edith Cresson (1er ministre) : « les Japonais travaillent comme des fourmis ».

Edith Cresson plante dans les jardins de Matignon un ginkgo biloba mâle (Kaempfer).

Dictionnaire universel des littératures (secteur japonais dirigé par J.-J. Origas).

Laurent Perrin, Sushi sushi (avec André Dussolier). (film)

Alain Corneau, Tous les matins du monde (scénario de Pascal Quignard, influence du Konjaku monogatari et d’Eloge de l’ombre). (film)

Laurence Caillet, La Maison Yamazaki (collection « Terre humaine », Plon).

Toshiaki Kozakaï, Les Japonais sont-ils des occidentaux ?

Dominique Nora, L'étreinte du samouraï. Le défi japonais.

Benjamin Coriat, Penser à l’envers. Travail et organisation dans l’entreprise japonaise.

Alain Jouffroy, « Impuissance des intellectuels japonais », Le Monde diplomatique.

Murakami Haruki, La Fin des temps, tr. fr. par Corinne Atlan.

1992

Installation de la Villa Kujoyama à Kyōto.

Alfred Smoular, Sont-ils des humains à part entière ? L’intoxication anti-japonaise.

Stéphane Benamou, 50 honorables raisons de détester le Japon.

Endymion Wilkinson, Le Japon face à l’Occident (Japan versus the West, 1983).

Masaaki Imai, Kaizen. La clé de la compétitivité japonaise.

Jean-Claude Courdy, Japonais. Plaidoyer pour les fourmis.

Claude Leblanc, Le Japoscope 1992 (1er de la série => 2003).

Michel Butor, Avant-goût IV.

Tange Kenzō (prix Pritzker, 1987), bâtiment Italie II, place d’Italie.

Jardin japonais (Le Havre).

1993

Explosion du marché du manga (Dragon Ball et Sailor Moon chez Glénat).

Nakamura Shin.ichirō, L’Eté, tr. fr. par Dominique Palmé.

Gérard Macé, Choses rapportées du Japon.

Cabu, Cabu au Japon

Romain Slocombe, Japon, l'Empire érotique.

André L’Hénoret, Le Clou qui dépasse.

Traité de Luís Froís, S.J. (1585) sur les contradictions de mœurs entre Européens & Japonais, éditions Michel Chandeigne.

Philip Kaufman, Soleil levant (Rising Sun). (film)

Fred Dekker, RoboCop 3. (film)

1994

Prix Nobel à Ōe Kenzaburō.

Augustin Berque (dir.), Dictionnaire de la civilisation japonaise.

Karoline Postel-Vinay, La Révolution silencieuse du Japon.

Revue Pouvoirs, numéro spécial : « Le Nouveau Japon ».

Expo Sengai. Moine zen (introduction du catalogue par Claude Lévi-Strauss).

Jean-Jacques Beineix et Jackie Bastide, Otaku : fils de l'empire du virtuel. (film)

François Laut, Aï (L’amour).

Murakami Haruki, La Ballade de l’impossible, tr. fr. par Rose Makino-Fayolle.

Fondation du prix Konishi de traduction littéraire.

1995

Grand tremblement de terre de Hanshin-Awaji (Kōbe).

Attentat au gaz sarin de la secte Aum à Tōkyō.

Election de Jacques Chirac.

Polémique Claude Simon / Ōe Kenzaburō à propos de la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. => Karatani Kōjin : « esthéticentrisme »

Zazie, « Zen » : « Fallait rester zen / Soyons zen / Du sang froid dans les veines… » (chanson)

Annales. Histoire, Sciences sociales : « L'Histoire du Japon sous le regard japonais ».

Hérodote, numéro « Japon et géopolitique ».

Jean-Marie Bouissou, François Gipouloux et Eric Seizelet, Japon : le déclin ?

Michel Butor, Un rêve à l'ancre. Le Japon depuis la France.

Günther Anders, Hiroshima ist überall (tr. fr. Hiroshima est partout, 2008).

Frédéric Mitterrand, Madame Butterfly. (film)

Murakami Haruki, Danse, danse, danse, tr. fr. par Corinne Atlan.

Visite de Lady Diana et du prince Charles au Japon.

1996

Grand-Palais : exposition « Nara. Trésors bouddhiques du Japon ancien ».

Louis Frédéric, Le Japon. Dictionnaire et civilisation, Collection Bouquins, Robert Laffont.

Yves-Marie Allioux (dir.), Cent ans de pensée au Japon.

Vĕra Linhartovà, Sur un fond blanc.

Murakami Ryū, Les Bébés de la consigne automatique, tr. fr. par Corinne Atlan.

Peter Greenaway, The Pillow-Book. (film)

Chris Marker, Level Five. (film)

Yves Simon, Le Prochain amour.

1997

Commercialisation mondiale des Tamagotchi.

Ouverture de la Maison de la culture du Japon à Paris, quai Branly.

Le Japon invité d’honneur du Salon du livre.

Jean-Marie Rouart, « Les soleils noirs du Japon », Le Figaro littéraire.

6e sommet culturel franco-japonais.

Parution dans La Pléiade du premier volume des Œuvres de Tanizaki (vol. 2, 1998).

Jacqueline Pigeot, Questions de poétique japonaise.

Jacques Proust, L’Europe au prisme du Japon.

Jean-Pierre Limosin, Tokyo Eyes. (film)

1998

Jacques Attali, Dictionnaire du XXIe siècle (le Japon « grand perdant »).

Fondation de Sushi Shop par Grégory Marciano et Hervé Louis.

Robert Guillain, Aventure Japon.

Marc Rigaudis, Le Japon mépris… passion.

Luis Frois, Européens et Japonais. Traité sur les contradictions et différences de mœurs, édition de poche, avec une préface de Claude Lévi-Strauss.
Furui Yoshikichi, Le Passeur, tr. fr. par Véronique Perrin.

1999

Sortie en France de Mon voisin Totoro (1988) [studio Ghibli créé en 1985].

Création de la Japan Expo.

Arrivée en France de la série « Pokemon » (Japon 1997), début de la Pokemania.

Création du jeu Yu-Gi-Oh!

Manga Beyblade => toupies

Création de Renault-Nissan BV dirigée par Carlos Ghosn.

Enchi Fumiko, Chemin de femmes, tr. fr. par Anne et Cécile Sakai.

Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements (film en 2003).

Jim Jarmush, Ghost Dog: The Way of the Samurai. (film)

2000

Début de la mode du sushi en France.

Romain Slocombe, Un été japonais.

Abe Kazushige, Projection privée, tr. fr. par Jacques Lévy.

Gérard Krawczyk, Taxi 2.

2002

Coupe du monde de football Japon-Corée (Philippe Troussier / Florent Dabadie).

Invention du concept « Cool Japan ».

2003

Sofia Coppola, Lost in translation.

Annexe 2 – Quelques repères chronologiques sur l’histoire des études japonaises en France (1945-2000)

Les débuts125

1863

Léon de Rosny (1837-1914) donne les premiers cours de japonais à l’École impériale des Langues orientales. Il devient professeur en 1868 et est mis à la retraite en 1907.

1899

Michel Revon (1867-1947) inaugure une charge de cours sur la civilisation des peuples de l'Extrême-Orient à la Faculté des Lettres de Paris. Il devient professeur-adjoint en 1919, puis professeur d'histoire de la civilisation japonaise en 1920. Il prend sa retraite en 1937.

1907

Joseph Dautremer (1860-1946) succède à Léon de Rosny à l’École des langues orientales. Il est nommé professeur en 1911 et prend sa retraite en 1931.

1929

Serge Elisseev [Élisséeff] (1889-1975) est nommé chargé de conférences temporaires à la Section des sciences religieuses de l'École pratique des hautes études (EPHE). Nommé directeur d’études en 1933, il part néanmoins pour Harvard et devient le premier directeur du Harvard-Yenching Institute.

1931

Charles Haguenauer (1896-1976), linguiste (disciple d’Antoinee Meillet) et ethnologue (Japon et Corée), devient professeur à l’École nationale des langues orientales vivantes (ENLOV). Il est le premier japonologue de formation universitaire (étude du japonais et du coréen, sinologie, linguistique, ethnologie et archéologie). Également chargé d’enseignement à la Section des sciences religieuses de l'EPHE en 1932, au départ de Serge Elisseev pour les États-Unis, il est nommé directeur d’études en 1940. Ses enseignements sont interrompus par les lois anti-juives de l’État français de 1941.

Après-guerre

1945

Charles Haguenauer reprend ses cours à l’École nationale des langues orientales vivantes et à l’EPHE. Il soutient son doctorat d’État en 1947.

1951

René Sieffert (1923-2004), spécialiste de littérature japonaise, pensionnaire à la Maison franco-japonaise.

Bernard Frank (1927-1996), spécialiste du bouddhisme, attaché de recherche au CNRS126 (1954 Maison franco-japonaise).

1953

Charles Haguenauer professeur à la Sorbonne (jusqu’en 1969), chaire « Langue et civilisation japonaises ».

1954

René Sieffert chargé du cours de japonais à l’ENLOV (professeur titulaire en 1957).

1955

Mori Arimasa (1911-1976), philosophe, spécialiste de la pensée française, répétiteur à l’ENLOV (professeur associé en 1971).

1957

Serge Elisseev (1889-1975), spécialiste de littérature et de peinture, revient à l’EPHE (VIe section), à une chaire « Histoire du Japon moderne ».

1958

Fujimori Bunkichi (1928-2004), linguiste, enseignant à l’ENLOV (nommé professeur en 1969).

1959

Création par Charles Haguenauer de l’Institut des Hautes études japonaises du Collège de France.

Bernard Frank chargé de conférences à la Section des sciences religieuses de l’EPHE.

Années 1960

1960

41 élèves inscrits (dont 29 en 1re année).

1961

Arrivée de Jean-Jacques Origas (1937-2003) à Tōkyō, à l’université Waseda, pour préparer une thèse sur le roman japonais du XIXe et du début du XXe siècle.

Décollage de l’enseignement du japonais à l’ENLOV : 66 élèves inscrits (dont 51 en 1re année) en 1961, 122 élèves inscrits en 1963.

1962-
1963

cours de droit japonais par Noda Yoshiyuki à la Faculté de Droit de Paris, publié sous le titre Introduction au droit japonais (Dalloz, 1966).

1964

Francine Hérail, historienne spécialiste du Japon ancien, maître-assistant à l’ENLOV (professeur en 1974).

1965

Jean-Jacques Origas, maître-assistant à l’ENLOV (professeur en 1969).

Bernard Frank, directeur d'études (Histoire et Philologie japonaises) à l'École Pratique des Hautes Études (IVe section)

1966

Le Miracle économique japonais (Calmann-Lévy) par Hubert Brochier, économiste et directeur de la Maison franco-japonaise de 1960 à 1962.

Michiko Ishigami-Iagolnitzer (1935-2016), recrutée au CNRS.

1967

240 élèves inscrits en japonais à l’ENLOV.

Cours de japonais au Lycée Gabriel Fauré (François Berthier, 1937-2001) et au lycée Racine à Paris.

Harmut O. Rotermund, chargé des fonctions de directeur d’études à l’EPHE, section des sciences religieuses (1971, directeur d’études associé étranger ; 1974, directeur d’études ; prend sa retraite en 2005).

1968

Paul Akamatsu, Meiji-1868 : révolution et contre-révolution au Japon (Calmann-Lévy).

Akira Tamba entre au CNRS.

1968-
1969

À l’initiative du sinologue Jacques Gernet, création d’une Unité regroupant Chine, Japon et Corée dans le cadre administratif de Paris-Sorbonne, mais à Censier. Charles Haguenauer, alors âgé de 72 ans, est prorogé d’un an pour assurer la continuité d’un cours magistral. Un lecteur japonais (le linguiste Nagashima Yoshio) est recruté. Quelques enseignants des Langues O’, comme Mori Arimasa (1911-1976) et Francine Hérail, acceptent de donner des cours, cependant qu’Hubert Maës (1938-1976), alors recruté comme « chargé d’enseignement », organise le cursus et demande des postes, en concertation avec Charles Haguenauer et avec l’appui de Bernard Frank, devenu directeur d’études à l’EPHE.

1969

Robert Guillain, Japon, troisième grand (Seuil)

L’ENLOV devient CULOV (Centre universitaire des langues orientales vivantes). En janvier, installation des enseignements de japonais dans le bâtiment construit pour l’OTAN porte Dauphine.

Ninomiya Masayuki, spécialiste de littérature française, nommé répétiteur au CULOV (MCF 1989 ; PU à l’université de Genève en 1993).

Années 1970

1970

Lors de l’éclatement de l’université de Paris en 13 universités, hésitation sur l’intégration de l’UER « Extrême-Orient Asie du Sud-Est » (se sont en effet ajoutées des sections de vietnamien et de siamois, cette dernière disparaissant dès la rentrée 1972) à Paris 3 ou à Paris 7. Finalement choix de Paris 7 : cursus complet de japonais, calqué sur ceux des autres disciplines ; mis en place : DUEL (Diplôme universitaire d’études littéraires, ancêtre du DEUG), licence, maîtrise.

Hubert Maës (1938-1977), docteur de 3e cycle depuis 1967, nommé maître de conférences, Jacqueline Pigeot assistante. Lecteurs japonais : Nagashima Yoshio (jusqu’en 1972), des spécialistes de l’enseignement du japonais aux étrangers (Saitō Shūichi, de Keiō, et Kitajō Junko, de l’université Waseda), et aussi un francisant : Iwasaki Tsutomu, de Gaigo daigaku. En 1971-1972, suivront d’autres francisants : Hasumi Shigehiko, futur doyen de Tōdai, critique de littérature et de cinéma, et Niikura Shun.ichi, spécialiste du Moyen-Âge français ; en 1973-1974, ce sera Shiokawa Tetsuya, pascalien.

560 élèves inscrits en japonais au CULOV.

Hubert Maës, Hiraga Gennai et son temps (Ecole Française d’Extrême Orient).

1971

Le CULOV est transformé en Institut national des langues et civilisations orientales (INLCO, vite prononcé INaLCO) et rattaché à Paris 3. René Sieffert en devient président (1971-1976). Possibilité de délivrer des diplômes nationaux. Première licence de japonais délivrée à l’Inalco en 1971.

L’UER « Extrême-Orient Asie du Sud-Est » devient « Langues et civilisations d’Asie orientale » (LCAO).

René et Simone Sieffert fondent les Publications orientalistes de France.

Création des cours de japonais Tenri.

Le Centre de linguistique chinoise créé en 1960 au sein de l'ex-VIe Section de l'EPHE change de dénomination et devient Centre de recherches linguistiques sur l'Asie Orientale (CRLAO, actuelle UMR 8563).

1972

Création de la Fondation du Japon.

1973

En janvier, l’UER LCAO quitte le Centre Censier pour s’installer à Jussieu. Hubert Maës (qui a soutenu son doctorat d’État en 1970) est nommé professeur.

Pierre Faure (1934-1977), spécialiste de littérature japonaise, chargé de recherches au CNRS.

Création par Christian Sautter, économiste, et Philippe Pons, journaliste correspondant pour Le Monde à Tōkyō, d’un « Groupe d’étude sur le Japon actuel » à l’EHESS (Centre de recherches sur le Japon contemporain, CNRS, 1978 => CRJ en 1998 => UMR 8173 Chine Corée Japon en 2006).

Création de l’Association européenne d’études japonaises (EAJS).

Michel Vié, historien, maître-assistant, puis professeur titulaire en 1979 à l’Inalco.

Gérard Martzel (1935-2000), professeur (théâtre et ethnographie) à l’Inalco.

1974

Jacqueline Pigeot, maître-assistant à Paris 7.

Cours de japonais de niveau universitaire au CNED sur la base des cours dispensés à l'Inalco.

DREA et doctorat de 3e cycle à l’Inalco.

Création de la Fondation pour l’étude de la langue et de la civilisation japonaises au sein de la Fondation de France.

Création des Éditions Ilyfunet par Bernard Béraud, journaliste auteur de La Gauche révolutionnaire au Japon (éditions du Seuil, 1970), et ouverture du futur Espace Japon à Paris.

À Paris 7, deux cursus : « Langues étrangères appliquées » (LEA, jusqu’en 1990-1991) et « Langues et Civilisations étrangères ».

Début du séminaire « Recherches en linguistique japonaise » animé par Hubert Maës.

1975

François Berthier, spécialiste d’histoire de l’art, professeur à l’Inalco.

1128 élèves inscrits en japonais à l’Inalco

Jean-Noël Robert, spécialiste du bouddhisme, chargé de recherche au CNRS (1979, chargé de conférences, puis directeur d’études à l’EPHE (Ve section), professeur au Collège de France en 2011, chaire de « Philologie japonaise »).

« Travaux de linguistique japonaise », publication en série à parution non régulière, 10 volumes publiés par l’université Denis-Diderot (Paris 7), UFR Asie Orientale, sous la rédaction de Hubert Maës (vol. I-III) & André Wlodarczyck (vol. IV-X).

1976

Décès de Charles Haguenauer, Mori Arimasa et Hubert Maës.

Fondation par Bernard Frank de l’équipe de recherche Civilisation japonaise (CRCAO => UMR 8155 Centre de recherches sur les civilisations chinoise, japonaise et tibétaine, 2006).

Création du Centre d’études japonaises (CEJ) de l’Inalco par René Sieffert (=> Institut français de recherche sur l’Asie de l’est / IFRAE, 2020).

Robert Heinemann (1926-2007), spécialiste du bouddhisme, donne les premiers cours de japonais à l’université de Genève (fonde l'Unité d’études japonaises et devient professeur en 1980).

Chiffres étudiants en 1976-1977

Inalco

Paris 7

Inscrits 1re année

580

une centaine

Diplômes fin 2e année

115 (67 DULCO + 46 certificats)

12-15 DEUG

Diplômes fin 3e année

52 (31 licences + 21 DS)

6 licences

2e cycle

6 DREA / maîtrises

qqs maîtrises

1977

Bernard Frank nommé maître de conférences à Paris 7.

1978

Première maîtrise délivrée à l’Inalco (Évelyne Dourille).

Création du Centre d’études prospectives et d’informations internationales.

1979

Deux enseignements en lycée : lycée Racine (Mori Toshiko, 1946-1999) et lycée de Sèvres (André Geymond).

Manuel de japonais (Asiathèque) de Kuwae Kunio.

Andrzej A. Wlodarczyk, chargé de recherches au CNRS (en 1992, professeur à l'université Stendhal de Grenoble ; en 2000 à l'université Lille 3 ; retraite en 2011).

(octobre) : colloque « Les études japonaises en France ».

Bernard Frank nommé professeur au Collège de France, chaire de Civilisation japonaise.

Années 1980

1980

Création à l’université de Lille d’une « Option Japonais » (formation non spécialiste, sous la responsabilité de Patrick Le Nestour, assistant.

1981

Jacqueline Pigeot professeur à l’université Paris 7 ; Saitō Shūichi, maître-assistant associé ; Jean-Jacques Tschudin (1934-2013), assistant associé, puis maître-assistant associé en 1982 => MCF 1989, PU 1993).

Augustin Berque, géographe, directeur d’études à l’EHESS.

Francine Hérail, directeur d’études à l’EPHE (IVe section).

Catherine Garnier, linguiste, chargée de cours à l’Inalco (maître-assistant en 1984, puis MCF, PU en 1999).

Création d’une section études japonaises à Lyon 3 : Bruno Gollnisch (PU), Jean Cholley MCF (puis professeur en 1994127).

Fondation d’une Société des études japonaises qui disparaît en 1989.

1983

1560 élèves inscrits en japonais à l’Inalco.

1984

Éric Seizelet, chargé de recherche au CNRS (par la suite, directeur de recherches, PU Inalco, PU Paris 7).

Signature d’un partenariat entre l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC) et l’université de Hitotsubashi.

L’UER LCAO devient UFR.

1985

Création à l’université de Provence (Aix-en-Provence) d’un magistère de Négociation Internationale (MASNI). André Delteil est recruté comme MCF (une licence LEA anglais-japonais sera ensuite créée, et Yuki Favennec recrutée comme lectrice). Un deuxième poste de MCF est créé en 1993, occupé par Christine Condominas.

Publication de la méthode de japonais Assimil, rédigée par Catherine Garnier et Mori Toshiko.

Numéro spécial « Japon » de Pouvoirs, revue française d’études constitutionnelles et politiques.

Première session de l’agrégation de langue et culture japonaises, créée en 1984128. Les deux lauréates sont Marion Saucier et Christine Lévy.

Diplôme universitaire d’études pratiques de japonais (DU) à l’université de Toulouse-le Mirail (UTM), à l’initiative de Jean Froidure.

1986

Création des éditions Philippe Picquier, d’abord consacrées à la littérature japonaise et chinoise.

Création de l’Institut de japonais à l’université Marc Bloch de Strasbourg (Yves-Marie Allioux, 1948-2018, spécialiste de poésie japonaise moderne, MCF en 1988, nommé à Toulouse en 1992). 1991 : Département d’Études japonaises et DEUG ; 1996 : licence ; 2000 : poste de Professeur des universités (Sakae Giroux), maîtrise, DEA, doctorat.

Début des cours de japonais à l’université du Havre (Marion Saucier, Prag).

1987

Application du programme de LV3 en japonais au lycée.

François Macé, historien de la pensée et de la religion au Japon, MCF à l’Inalco (PU en 1990).

Création d’un programme d’initiation à la civilisation japonaise au sein de Faculté de Lettres de l’université d’Orléans à l’initiative d’Alain Fleury, professeur de civilisation allemande.

Création d’un DU de japonais en deux ans à l’université de Bordeaux 3, avec Christine Lévy comme Prag (1989 création de la section de japonais, mise en place des DEUG de japonais LEA et LLC ; 1992 mise en place des licences, avec Abe Junko comme MCF, 1994 des maîtrises avec Alain Rocher comme PU).

1988

Irène Tamba-Mecz, linguiste, directeur d'études à l’EHESS. 

Cécile Sakai, spécialiste de littérature moderne japonaise et traductrice, MCF à Paris 7 – Jussieu (PU en 2000).

Première édition de L’État du Japon (La Découverte) sous la direction de Jean-François Sabouret (1946-2023).

Diplôme d’Université de langue et civilisation japonaises à l’université d’Orléans.

Début de l’enseignement du japonais à Rennes 2 avec Yamamoto Fumiko (à partir de 1989 : Amemiya Hiroko, nommée MCF en 1998). Création d’une mineure Culture japonaise en 2016.

Années 1990

1990

Fondation de la Société française des études japonaises (SFEJ), qui remplace la Société des études japonaises. François Macé en assume la présidence.

Jean-François Sabouret crée le bureau de représentation du CNRS au Japon qu'il dirige jusqu'en 1996.

Chiffres diplômes Inalco : 88 DULCO / 30 DS + 34 licences / 2 DREA + 11 maîtrises.

Création de la première section LV1 au lycée Jean de la Fontaine à Paris.

Pierre Souyri, historien du Japon médiéval, MCF à l’Inalco (PU en 1997, professeur à l’université de Genève en 2003).

Ouverture d’un poste de MCF de japonais à l’université Grenoble 3 (Higashi Tomoko).

1990

Signature d’accords de partenariats entre Sciences Po Paris et dix universités japonaises (30 à 35 étudiants de Sciences Po en licence au Japon par an).

1991

Mise en place d’un DEUG LLCE spécialité Japonais à l’université de Lille. Anne Bayard-Sakai est nommé PU (PU Inalco 1998).

Création d’un support de poste de PRAG à l’université Toulouse-le Mirail.

Création du Centre franco-japonais de management (CFJM) au sein de l’université de Rennes 1 avec le soutien de la Région Bretagne.

Laurence Caillet (1947-2023), La Maison Yamazaki, (collection « Terre humaine », Plon).

Frédéric Girard, membre permanent de l’EFEO129.

Pascal Griolet (1946-2020), entré au CULOV comme technicien au service audiovisuel en 1979, est nommé MCF à l’Inalco.

1992

Premier numéro de la revue Cipango. Cahiers d’études japonaises.

Création d’une LEA anglais-japonais à l’université de Nantes (supprimée en 2017 ; depuis 2019, création d’un master LEA anglais-japonais).

1993

Fondation de l’Institut d’Asie orientale (IAO) à Lyon (UM5 5062).

Création d’un Département de japonais au sein de l’UFR des langues étrangères de l’université Toulouse-le Mirail (avec Yves-Marie Allioux, comme MCF, arrivé en 1992).

Premier numéro de la revue Ebisu.

Première publication du Japoscope (éditions Ilyfunet) de Claude Leblanc (annuel jusqu’en 2017).

1994

Visite de l’Empereur du Japon au lycée Jean de la Fontaine.

Premier colloque de la SFEJ.

Anne Bouchy, membre permanent de l'EFEO. Publie Les Oracles de Shirataka - ou la sibylle d'Osaka : vie d'une femme spécialiste de la possession dans le Japon du XXe siècle, (éditions Philippe Picquier).

Dictionnaire de la civilisation japonaise (Hazan) dirigé par Augustin Berque.

1995

Mise en place d’une filière anglais-japonais sur l’ensemble de la licence à l’université d’Orléans.

Charlotte von Verschuer, directrice d’études à l’EPHE, Section des sciences historiques et philologiques.

1996

Création de l'Institut des langues et civilisations orientales (japonais, coréen, chinois, russe, indonésien, arabe) au sein de la Faculté des Affaires internationales de l’université du Havre.

Cent ans de pensée au Japon, 2 volumes (éditions Philippe Picquier), anthologie dirigée par Yves-Marie Allioux.

1997

Premier numéro de la revue Daruma (9 numéros jusqu’en 2003).

Inauguration de la Maison de la culture du Japon à Paris.

1998

Partenariat entre l’université de La Rochelle et l’université du Shinshū (Nagano).

1999

Licence LLCE spécialité japonais à Lille (2000, maîtrise).

Années 2000

2000

Dictionnaire de littérature japonaise, dirigé par Jean-Jacques Origas (extrait du Dictionnaire universel des littératures, PUF, 1994).

2001

Création du CEEJA (Centre européen d'études japonaises d'Alsace) à Colmar, sous l’impulsion de Jean-Jacques Origas (Inalco), Sakae Giroux (université de Strasbourg), ainsi que d’André Klein (Agence du développement de l’Alsace).

Création de la Maison universitaire France-Japon à Strasbourg, à l’initiative des quatre universités alsaciennes.

2002

Création du Collège doctoral France-Japon (premier des collèges doctoraux initiés par le MAEE).

2008

États généraux de l’enseignement du japonais en France le 15 novembre 2008 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm.

Annexe

Annexe 1 – Le néo-japonisme d’après-guerre : une chronologie

Annexe 2 – Quelques repères chronologiques sur l’histoire des études japonaises en France (1945-2000)

Notes

1 Jean-Jacques Origas, « La Lampe d’Akutagawa », La Lampe d’Akutagawa. Essais sur la littérature japonaise moderne, Paris, Belles-Lettres, 2008, p. 20. Retour au texte

2 Souvenirs personnels de l’auteur. Construit en 1887 pour le comte Frédéric Pillet-Will, régent de la Banque de France, sur l’emplacement de l’ancien hôtel Marbeuf, l’hôtel fut acquis par l’ambassade du Japon en France en 1965. Il fut presque entièrement détruit et un bâtiment nouveau fut construit en 1967 par Sakakura Junzō 坂倉準三 (1901-1969), avec des murs-rideaux de Jean Prouvé (1901-1984) et un mobilier de Charlotte Perriand (1903-1999), pour servir de résidence à l’ambassadeur. Retour au texte

3 Cet article tire son origine dans un exposé prononcé le 31 mai 2023 à la Maison de la Recherche de l’Inalco, 2 rue de Lille, 75007 Paris, lors de la journée « L’essor des études japonaises en France : des années 1960 aux années 1990 », à l’occasion du 20e anniversaire de la disparition de Jean-Jacques Origas (1937-2003), journée organisée par Emmanuel Lozerand (Inalco), Michael Lucken (Inalco) et Karoline Postel-Vinay (Sciences Po). Retour au texte

4 Bernard Frank, « Coup de foudre », Traverses, no 38-39 (« Japon Fiction »), Paris, Centre Georges Pompidou, novembre 1986, p. 50. Voir aussi Emmanuel Lozerand, « La beauté convulsive d’un marché aux puces surréalistes. William Klein, Roland Barthes, Maurice Pinguet et le Japon des années 1960 », in Julien Bouvard et Cléa Patin (sous la dir. de), Japon Pluriel 12, Arles, Philippe Picquier, 2018, p. 359-375. Retour au texte

5 Calvo, La Bête est morte !... La guerre mondiale chez les animaux, Paris, Gallimard, 2007 (1944). Retour au texte

6 Jean-Noël Robert, « Aliens et alliés. Les Japonais repassent à l’Ouest (1945-1972) », in Sophie Basch et Michael Lucken (sous la dir. de), Le Néo-japonisme, 1945-1975, Paris, Hermann, 2024 (à paraître). Retour au texte

7 S. Basch et M. Lucken, op. cit. Retour au texte

8 Helen Westgeest, Zen in the FiftiesInteraction in Art Between East and West, Londres, Reaktion Books, Limited, 1997, p. 148-157. Retour au texte

9 Le nombre d’étudiants inscrits en japonais à l’ENLOV a commencé à croître à la rentrée 1961. Retour au texte

10 Emmanuel Lozerand, « Des Langues O’ à l’Inalco », Connaissance des Arts, hors-série « L’Inalco », juin 2022, p. 8-17. Retour au texte

11 Emmanuel Lozerand et Laurent Nespoulous (sous la dir. de), Le Japonais au XXIe siècle : bilan et perspectives. États généraux de l’’enseignement du japonais en France, Paris, 2010 ; https://hal.science/hal-03482060v1 (consulté en septembre 2024). Retour au texte

12 Parfois nommé « Suzuki Daisetz », ou « D. T. Susuki », en Occident. Retour au texte

13 Suzuki Daisetsu, Essays in Zen Buddhism, New York, Grove Press, 1927, 1933 et 1934. Retour au texte

14 Georges Bataille, Sur Nietzsche, Paris, Gallimard, 1945. Retour au texte

15 Paul Demiéville, « Le miroir spirituel », Sinologica, I- 2, Bâle, 1947, p. 112-137 ; et Entretiens de Lin-tsi, Paris, Fayard, 1972, p. 113 (ce dernier ouvrage est le fruit de cours des années 1950). Retour au texte

16 Lacan s’est installé 5 rue de Lille en 1941. Retour au texte

17 Jacques Lacan, Les Écrits techniques de Freud, Le Séminaire, livre I, Paris, Seuil, 1975, p. 7. Voici la citation complète : « Le maître interrompt le silence par n’importe quoi, un sarcasme, un coup de pied. C’est ainsi que procède dans la recherche du sens un maître bouddhiste, selon la technique zen. Il appartient aux élèves eux-mêmes de chercher la réponse à leurs propres questions. Le maître n’enseigne pas ex cathedra une science toute faite, il apporte la réponse quand les élèves sont sur le point de la trouver. » Retour au texte

18 Emmanuel Lozerand, « Les contrebandiers du zen », in G. Bridet, X. Garnier, S. Moussa et L. Zecchini (sous la dir. de), Littérature et cosmopolitisme, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2019, p. 53-89 ; et : Emmanuel Lozerand, « From scratch ? La figure de l’archer Zen dans les Arts et les Lettres de l’après-guerre », in S. Basch et M. Lucken, op. cit. Retour au texte

19 Eugen Herrigel, Zen in der Kunst des Bogenschießens, Weller, Constance, 1948 (réédition Barth, Munich, 1951). Traduction anglaise (par R. F. C. Hull, traducteur de Carl Jung en anglais) sous le titre Zen in the Art of Archery, avec une introduction de « D. T. Suzuki », New York, Pantheon Books. Traduction française, sous le titre Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc, avec l’introduction de Suzuki, dans la collection « Bouddhisme et jaïnisme », dirigée par Jean Herbert et Lizelle Reymond (1899-1994) – introductrice du taiji quan en Europe – chez Adrien Maisonneuve et Delachaux et Niestlé, Paris/Neuchâtel, 1955. Retour au texte

20 Karlfried Graf Dürckheim, Hara: Die Erdmittte des Menschen, München-Planegg, Otto Wilhelm Barth-Verlag, 1956 (Hara, centre vital de l’homme, Paris, Le Courrier du livre, 1954) ; et Japan und die Kultur der Stille, München-Planegg, Otto Wilhelm Barth-Verlag, 1949 (Le Japon et la culture du silence, Paris, Le Courrier du livre, 1949). Retour au texte

21 Alan W. Watts, The Way of zen, New York, Vintage books, 1957 (Le Bouddhisme zen, traduit par Pierre Berlot, Paris, Payot, 1960). Retour au texte

22 Voir aussi le rôle joué par Jacques Masui (1909-1975), directeur de la revue Hermès (1963-1970) et fondateur de la collection « Documents spirituels » chez Fayard en 1970. Retour au texte

23 On pense à Hugo Lassalle (1898-1990), devenu Enomiya en 1948, missionnaire jésuite allemand, vicaire de Hiroshima en 1945, ou au moine trappiste Thomas Merton (1915-1968) qui entretint une correspondance avec Suzuki Daisetsu à partir de 1959. Retour au texte

24 Suzuki Daisetsu, Zen Buddhism and its influence on Japanese culture, Kyōto, The Eastern Buddhist society,1938. Réédition modifiée et augmentée sous le titre Zen and Japanese culture, New York, Pantheon Books, 1959. Retour au texte

25 Eugen Herrigel, Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc, Paris, Dervy-Livres, 1970, p. 9. Retour au texte

26 Alan Watts, Le Bouddhisme zen, traduit par Pierre Berlot, Paris, Petite Bibliothèque Payot, p. 239-274. Retour au texte

27 Gilles Deleuze, Logique du sens, Paris, Minuit, 1969 ; Roland Barthes, L’Empire des signes, Genève, Albert Skira, 1970. Retour au texte

28 Jean-Jacques Origas, « L’enfer en cette vie, et puis la fleur », La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 316. Retour au texte

29 Sans doute au 29 rue d’Ulm, Paris 5e. Retour au texte

30 Jean-Jacques Origas, « La mémoire des salles obscures », La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 395. Retour au texte

31 Jean Cocteau, accompagné de Marcel Khill, a effectué un tour du monde express, en quatre-vingts jours, du 28 mars au 17 juin 1936. Il en rend compte dans Jean Cocteau, Mon premier voyage (Tour du Monde en 80 jours), Paris, Gallimard, 1936. Les pages japonaises sont reprises sous le titre Le Dragon des mers (Paris, Guillot, 1955), ouvrage de luxe illustré de vingt-cinq burins du peintre Foujita, rencontré en 1936 à Tôkyô. Retour au texte

32 Ma mère par exemple, née en 1931, en parlait avec émotion. Retour au texte

33 En 1951, les époux Kawakita se rendent à Venise pour soutenir Rashômon. Le Lion d’or ouvre une nouvelle voie à la diffusion mondiale du film japonais. En France, Madame Kawakita fut souvent assistée par Hiroko Govaers (1938-2007). Retour au texte

34 Lucien Dumont, « Un second souffle pour le cinéma », Le Monde, 23 décembre 1974.  Retour au texte

35 Werner Bischof, Japan, Manesse, Zürich 1954 (Japon, préface de Robert Guillain, Paris, Robert Delpire, 1955). Retour au texte

36 Georges Duhamel, Le Japon entre la tradition et l’avenir, Paris, Mercure de France, 1953. Retour au texte

37 L’auteur se souvient d’un cours, dans les années 1980, où Jean-Jacques Origas avait fait passer un ouvrage de Domon Ken (voir : Ken Domon. Le maître du réalisme japonais, Genève, Skira, 2023). Retour au texte

38 Voir l’album de l’exposition : The Family of Man, New York, Museum of Modern Art, Maco Magazine Corporation, 1955. Sur l’exposition, un article critique de Roland Barthes, » La grande famille des hommes », in Mythologies, Paris, Seuil, 1957. Retour au texte

39 Emmanuel Lozerand, « La beauté convulsive d’un marché aux puces surréalistes », op. cit. Retour au texte

40 Jean Stoetzel, Jeunesse sans chrysanthème ni sabre. Étude sur les attitudes de la jeunesse japonaise d’après-guerre, Paris, Plon, 1954. Retour au texte

41 Voir : https://www.lemonde.fr/culture/article/2011/08/17/un-autre-cartier-bresson-collectionneur-fou-du-japon_1560479_3246.html (consulté en septembre 2024). Retour au texte

42 Voir : https://musee-des-beaux-arts.nancy.fr/de/les-expositions/expositions-passees/detail-exposition-passee/un-gout-dextreme-orient-collection-charles-cartier-bresson (consulté en septembre 2024). Retour au texte

43 En 1956, le Conseil mondial de la Paix en fait un des dix grands maîtres de la culture mondiale aux côtés de Mozart, Ibsen, Heinrich Heine, Benjamin Franklin, Dostoevskij, Rembrandt, Pierre et Marie Curie, George Bernard Shaw et Kālidāsa. Retour au texte

44 Bernard Leach, A Potter’s Book, London, Faber and Faber, 1940. Retour au texte

45 Daisetz Teitaro Suzuki, The Great Liberation. An Introduction to Zen Buddhism, Kyōto, The Eastern Buddhist Society, 1934. Traduction allemande : Die grosse Befreiung: Einführung in den Zen-Buddhismus, Constance, Weller, 1939. Retour au texte

46 A la fin des années 1950 et dans les années 1960, sont organisées plusieurs expositions d’art japonais ancien, inspirées et stimulées par l’idée du Musée imaginaire de Malraux : en 1958, « L’art japonais à travers les siècles » au Musée national d’art moderne ; en 1962, « 150 ans de peinture au Japon. De Gyokudô à Tessaï. XVIIIe-XIXe siècles » au Petit Palais ; en 1963, « L’Au-delà dans l’Art japonais » au Petit Palais. Retour au texte

47 Michael Lucken, « Par le Japon, contre la technique, une reprise sur l’histoire : Jean Degottex et la peinture abstraite des années 1950 », in S. Basch et M. Lucken, op. cit. Retour au texte

48 Ibid. Retour au texte

49 Sur la naissance du mot « japonisme », voir Sophie Basch, « Japonisme : Philippe Burty contre Castagnary. Philologie du japonisme », in Le Japonisme, un art français, Dijon, Les Presses du Réel, 2023. Retour au texte

50 Philippe Burty, « Japonisme », La Renaissance littéraire et artistique, 18 mai 1872-8 février 1873.  Retour au texte

51 Jean-Jacques Origas, La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 398. Retour au texte

52 Abe Yoshio, Wakai Yôroppa. Pari ryūgaku-ki, 1962 (Chūkô bunko, Tôkyô, 1979). Retour au texte

53 Hubert Maës fonda la section de japonais à l’université de Paris-VII (Denis-Diderot), Retour au texte

54 Abe devait encore écrire pour l’Annuaire de l’École (année 1979, p. 126-132) un long témoignage à la fois alerte et émouvant sur leur compagnonnage. Retour au texte

55 Klein vient de lire Zenn. Amours mystiques de Lily Adams Beck paru en 1938. Sur les liens d’Yves Klein au Japon, voir Yves Klein Japon, Paris, Dilecta, 2020. Voir aussi Yves Klein, Les Fondements du Judo, Paris, Grasset, 1954 (réédition Paris, Dilecta, 2006). Retour au texte

56 Secrétaire d’ambassade à Paris dans les années 1930. Retour au texte

57 Georges Ohsawa, Le Principe unique de la philosophie et de la science d’Extrême Orient, Paris, Vrin, 1931. Retour au texte

58 Sur Taisen Deshimaru, voir : Dominique Blain, Sensei : Taisen Deshimaru maître zen, Paris, Albin Michel, 2011 ; et : Marc de Smedt, Le Rire du tigre : dix ans avec Maître Deshimaru, Paris, Albin Michel, 1985. Retour au texte

59 Voir : Bernard Frank, « Coup de foudre », op. cit. Retour au texte

60 Charles Haguenauer occupe également la chaire « Religions de l’Extrême-Orient (Chine et Japon) » à la section Sciences religieuses de l’EPHE. Il prend sa retraite en 1966. Retour au texte

61 Marcel Giuglaris, Monsieur l’honorable poupée : aventures au Japon d’un Français en kimono, Paris, Robert Laffont, 1954. Retour au texte

62 Marcel et Shinobu Giugliaris Le Cinéma japonais (1896-1955), Paris, La Cinémathèque française, 1956. Retour au texte

63 Hugh Wilkinson, « A Memorial: Alfred Smoular (1911-1994) », The Asiatic Society of Japan Bulletin, no 1, janvier 1995 (https://www2.tiu.ac.jp/~bduell/ASJ/Alfred_Smoular.html) Retour au texte

64 Voir : Tamagawa Nobuaki, Ekoru do Pari no Nihonjin yarō. Matsuo Kuninosuke kōyūroku, Tōkyō, Shakai hyōronsha, 2005. Retour au texte

65 Alfred Smoular, Sont-ils des humains à part entière ? L’intoxication anti-japonaise, Lausanne, L’Age d’Homme, 1992. Retour au texte

66 Robert Guillain, Le Peuple japonais et la guerre. Choses vues, 1939-1946, Paris, Julliard, 1947. Retour au texte

67 Roger Bersihand, Littérature du Japon, Que sais-je ?, Paris, PUF, 1956. Retour au texte

68 Roger Bersihand, Histoire du Japon. Des origines à nos jours, Paris, Payot, 1959. Retour au texte

69 Fosco Maraini, Ore giapponesi, Bari, Leonardo da Vinci, 1957 (traduction française, Japon, Paris, Arthaud, 1959). Retour au texte

70 Fosco Maraini, L’Isola delle pescatrici, Bari, Leonardo da Vinci, 1960 (traduction anglaise Hekura, The Diving Girl’s Island, Londres, Hamish Hamilton 1962). Retour au texte

71 Nicolas Bouvier, Japon, collection « L’Atlas des voyages », Lausanne, Rencontre, 1967. Retour au texte

72 Yefime, Japon, « Petite Planète », Paris, Seuil, 1954 (avec des photographies de Werner Bischof, Kimura Ihê, Marc Riboud, Tomatsu Shōmei par exemple). Yefime est le pseudonyme de Yefime Zarjevsky (1920-2005), résistant et déporté, haut fonctionnaire, ami de Chris Marker. On ne sait s’il est l’auteur véritable de l’ouvrage ou si celui-ci est pour tout ou partie l’œuvre de Chris Marker lui-même. Une nouvelle version du « Petite Planète – Japon », par Philippe Pons, parut en 1981. Retour au texte

73 Hergé, Les Aventures de Tintin en Orient, Le Petit Vingtième, 8 décembre 1932-8 février 1934 (Les Cigares du pharaon, Tournai, Casterman, novembre 1934). Retour au texte

74 Hergé, Les Aventures de Tintin reporter en Extrême-Orient, Le Petit Vingtième, 9 août 1934-17 octobre 1935 (Le Lotus bleu, Tournai, Casterman, novembre 1934, rééd. 1946). Retour au texte

75 Souvenirs personnels de l’auteur. Retour au texte

76 Jean-Jacques Origas, La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 400. Retour au texte

77 Dans un CV non daté, s’arrêtant en 1968, Jean-Jacques Origas indique deux thèses en cours : une de doctorat de troisième cycle, préparée sous la direction de René Sieffert : « La formation de Natsume Sōseki et la genèse de son œuvre romanesque – Recherches sur Omohidasu koto nado », et une de doctorat ès lettres, préparée sous la direction de René Etiemble : « La réflexion sur les problèmes techniques et théoriques de la création romanesque : 1) Henry James, Marcel Proust, André Gide, Robert Musil ; 2) Tsubouchi Shōyō, Mori Ogai, Natsume Sōseki, Akutagawa Ryūnosuke ». Retour au texte

78 Kawabata Yasunari, Kyōto, tr. Philippe Pons, Paris, Albin Michel, 1971. Retour au texte

79 Etiemble et Jean-Jacques Origas, Deux lectures du Kyōto de Kabawata, Paris, Centre de documentation universitaire, 1972. Retour au texte

80 Ils partagent le même rejet du « zaine » et des interprétations « zenniques », comme d’ailleurs la majorité des japonologues de ces années-là, à l’exception peut-être de François Berthier (1937-2001). Voir René Etiemble, Du haiku, Paris, Kwok On, 1998, et René Etiemble, « Zut au Zaine ! Vive le Zen ! », Les Lettres nouvelles, n° 9, 29 avril 1959, p. 10-16. Ainsi que René Sieffert, Le Haïkaï selon Bashō, Cergy, Publications orientalistes de France, 1983, p. 10-11. Retour au texte

81 Voir Magali Bossi, Haïku(s) français. Circulations, appropriations et reconfigurations d’une formule voyageuse (1905-1939), thèse de doctorat en langue et littérature françaises modernes, sous la direction de Jérôme David et Emmanuel Lozerand, Université de Genève, 2023.Voir aussi : Emmanuel Lozerand (sous la dir. de), Revue Roland Barthes, no 5 (Barthes et le haïku), 2021. Retour au texte

82 Ueda Akinari, Contes de pluie et de lune, traduction René Sieffert, Paris, Gallimard, 1956. Retour au texte

83 Fukazawa Shichirō, Étude à propos des chansons de Narayama, traduction Bernard Frank, Paris, Gallimard, 1959. Retour au texte

84 Akutagawa Ryūnosuke, Rashōmon et autres contes, traduction Mori Arimasa, Paris, Gallimard, 1965. Retour au texte

85 Abe Kōbō, La Femme des sables, traduction Georges Bonneau, Paris, Stock, 1967. Retour au texte

86 Des spectacles de (en 1957), de kabuki (en 1965), de bunraku (en 1968), furent montrés à Paris ou en province, au festival du Théâtre des Nations (1957-1968), dirigé par Jean-Louis Barrault à partir de 1966, ou à Nancy, au Festival mondial du théâtre universitaire, créé par Jack Lang en 1963. Terayama joua à Nancy en 1971 (voir René Sieffert (dir.), Le Japon et la France, images d’une découverte, Cergy, Publications orientalistes de France, 1974). Le butō 舞踏 fut montré à partir de 1978, et surtout dans les années 1980 (voir Sylviane Pagès, Le butō en France – Malentendus et fascination, Dijon, Les Presses du Réel, 2017). Retour au texte

87 Tanizaki Jun.ichirō, Le Goût des orties, traduction du japonais par Kazuo Anzaï et Sylvie Regnault-Gatier, Paris, Gallimard, 1959. Retour au texte

88 Kawabata Yasunari, Pays de neige, texte français par Armel Guerne avec la collaboration de Fujimori Bunkichi, Paris, Albin Michel,1960. Retour au texte

89 Mishima Yukio, Le Pavillon d’or, traduction par Marc Mécréant, Paris, Gallimard, 1961. Retour au texte

90 Dazai Osamu, Soleil couchant, traduction par Gaston Renondeau et Hélène De Sarbois, Paris, Gallimard, 1961. Retour au texte

91 Kawabata Yasunari, « Moi, d’un beau Japon », traduit par Cécile Sakai, in Eglal Errera (sous la dir. de), Tous les discours de réception des prix Nobel de littérature, Paris, Flammarion, 2013, p. 658-670, ainsi que l’éblouissant commentaire de Jean-Noël Robert, dans la leçon inaugurale au Collège de France, le 2 février 2012, La Hiéroglossie japonaise, Paris, Collège de France, 2013. Retour au texte

92 Marcel Brion, « La Femme des sables », de Kobo Abe : une étrangeté saisissante, Le Monde, 20 décembre 1967. Retour au texte

93 Tanizaki Jun.ichirō, Journal d’un vieux fou, traduit du japonais par Georges Renondeau, Paris, Gallimard, 1967. Retour au texte

94 Mishima Yukio, Le Marin rejeté à la mer, traduit du japonais par Georges Renondeau, Paris, Gallimard, 1968. Retour au texte

95 Kawabata Yasunari, « Dans le creux de la main », « La mer » et » Histoire du visage de la morte », traduit par Lucien Dumont, Le Monde, 19 octobre 1968. Retour au texte

96 La sortie de la Honda CB750 en 1969 a marqué le début de l’ère d’or des motos japonaises. Dans les années 1970, je me souviens que mes frères tapissaient les murs de leur chambre de posters de Suzuki, Honda et autres Kawasaki… Pour la manière dont le Japon pouvait, discrètement, être présent chez un Français né en 1951, voir le délicieux petit livre de Jean-Paul Honoré, Comment le Japon est venu à moi, Caen, Nous, 2018. Retour au texte

97 Jean-Jacques Origas, La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 63-74. Retour au texte

98 Le mot « mousmé », du japonais musume 娘 (« jeune fille »), connut son heure de gloire dans l’argot français entre 1883 et 1940, avec un pic en 1906 (d’après Google Ngram). Retour au texte

99 Francis Haar, Mermaid of Japan, Tōkyō, Kaname shobō, 1954. Retour au texte

100 Le bains moussant Obao de L’Oréal sortit en 1963, avec des affiches japonisantes d’Alain Le Foll. A partir de 1977, une série de spots télévisés utilisa une version musicale de la chanson « Sakura », jouée par Yo-Yo Ma (voir la thèse de Benjamin Coulomb, Vendre la beauté à la télévision en France : les trajectoires des publicités pour les cosmétiques (1969-2000), UMR5190, 2022 ; theses.hal.science/tel-03947261v1). Retour au texte

101 Michel Temman, Le Japon d’André Malraux, Arles, Picquier, 1997, p. 211. Retour au texte

102 André Malraux, « Discours de M. André Malraux », 22 février 1960, Archives de l’Institut Charles-de-Gaulle. Retour au texte

1960.

103 Alexandre Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, 2de édition, Paris, Gallimard, 1968, p. 434-437. Retour au texte

104 Emmanuel Lozerand, « Poupées japonaises. Présenter le Japon aux enfants français au début des années 1960 », Amnis [Online], n° 16, 2017 ; http://journals.openedition.org/amnis/3210 (consulté en août 2024). Retour au texte

105 Qui épouse en 1967 la jeune Ideta Setsuko 出田節子 (née en 1942), devenue ainsi Setsuko Klossowska de Rola. Retour au texte

106 Les jeux de Tōkyō furent suivis, en 1972, par les Jeux d’hiver de Sapporo. J’avais 12 ans, et me souviens d’avoir pu voir, tôt le matin, sur un écran de télévision neigeux, la victoire inattendue de l’Espagnol Francisco Fernández Ochoa en slalom spécial. Retour au texte

107 Michael Ferrier, « La tentation du Japon chez les écrivains français », in Michael Ferrier (sous la dir. de), La Tentation de la France, la tentation du Japon, Arles, Philippe Picquier, 2003, p. 42-48. Retour au texte

108 « Le Japon », Les Temps modernes, no 272, février 1969 ; et « Des Japonais parlent du Japon », Esprit, no 421, février 1973. Retour au texte

109 L’Empire des sens est sorti en France le 15 septembre 1976. À Paris, les cinémas Le Saint-André des Arts et Le Balzac le gardèrent à l’affiche pendant plusieurs années. Pour les gens de ma génération (je suis né en 1960), la grande question était d’essayer de voir le film avant même d’être majeur… Retour au texte

110 Murasaki Shikibu, Dit du Genji, volume 1, traduit par René Sieffert, Cergy, Publications orientalistes de France, 1977.  Retour au texte

111 Tanizaki Jun.ichirō, Éloge de l’ombre, traduit par René Sieffert, Cergy, Publications orientalistes de France, 1977. Retour au texte

112 L’art du bonsai connut un engouement lors de l’exposition universelle de Paris de 1878, mais il ne devint véritablement populaire en France que dans les années 1980, grâce à des passionnés comme Rémy Samson. Retour au texte

113 Loraine E. Kuck (1894-1977), journaliste et paysagiste américaine, forgea l’expression « Zen garden ». Voir Loraine E. Kuck, One Hundred Kyoto Gardens, Kōbe, Kegan Paul, 1936 ; mais surtout The Art of Japanese Gardens, New York, John Day, 1940 (nouvelle édition : The World of Japanese Gardens, Tōkyō, Weatherhill, 1968). Un des premiers jardins japonais d’Europe est le parc oriental de Maulévrier, dans le Maine-et-Loire, créé entre 1899 et 1913 par Alexandre Marcel (1860-1928) à la demande d’Eugène Bergère. Plus récemment, Erik Borja (né en 1941) crée à partir de 1973 un jardin de style Zen dans sa résidence d’été de la Drôme. Retour au texte

114 Noguchi Isamu 野口勇 (1904-1988), fils de Noguchi Yonejirō 野口米次郎 (1875-1947), artiste et designer américain qui multiplie les allers-et-retours entre Etats-Unis, Japon et Europe. Retour au texte

115 Anne-Lise Carlo, « Un jour, un objet : Akari », Le Monde, 31 mars 2020. Retour au texte

116 Emmanuel Lozerand, « Le Japon de Jacques Attali », Écrire l’histoire, n° 7, 2011, p. 43-52 ; http://journals.openedition.org/elh/374 (consulté en août 2024). Retour au texte

117 Un voyage au Japon de Georges Pompidou (1911-1974), président de la République (1969-1974), était prévu depuis la fin de 1972. Il fut rendu impossible par la maladie, puis le décès, du président. Son successeur immédiat, Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020, 1974-1981), ne jugea pas utile de reprendre ce projet, ce qui explique que la visite d’État de François Mitterrand (1916-1996, 1981-1995) en 1982 a constitué un tournant majeur. Retour au texte

118 On devine son visage, à gauche du président Mitterrand et à droite de l’image, dans cette archive de l’Ina : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caa8200789501/mitterrand-a-tokyo (3mn 06). Retour au texte

119 Qui eut l’occasion d’accueillir Tezuka Osamu 手塚治虫 (1928-1989) à l’Inalco, sur le site Dauphine. Retour au texte

120 Antoine Compagnon, « Théorie de la littérature : la notion de genre », Université de Paris IV-Sorbonne, UFR de Littérature française et comparée, Cours de licence LLM 316 F2, 18 mai 2001 ; https://www.fabula.org/compagnon/genre12.php (consulté en septembre 2024). Retour au texte

121 Jean-Jacques Origas, La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 22. Retour au texte

122 Ibid., p. 23. Retour au texte

123 Emmanuel Lozerand, « Dix thèses sur la modernité en Asie orientale », Diogène, n° 277-278, 2022, p. 10-32. Retour au texte

124 Jean-Jacques Origas, La Lampe d’Akutagawa, op. cit., p. 21. Retour au texte

125 Annexe rédigéé par Emmanuel Lozerand, en collaboration avec Michael Lucken et Karoline Postel-Vinay à l’occasion de la journée « L’essor des études japonaises en France : des années 1960 aux années 1990 », organisée à l’occasion du 20e anniversaire de la disparition de Jean-Jacques Origas (1937-2003), le 31 mai 2023 à la Maison de la recherche de l’Inalco, 2 rue de Lille, 75007 Paris. Ce document, incomplet, n’est qu’une première ébauche. Il devra être complété. Retour au texte

126 Nous n’avons pas pu dresser la liste exhaustive des collègues recrutés au CNRS. Le travail reste à accomplir. Retour au texte

127 Des cours de japonais ont été donnés à l’École de commerce de Lyon sous les auspices d’Émile Guimet dès 1879. Maurice Courant (1865-1935), élève de Léon de Rosny, a assuré un cours à partir de 1900 sur divers aspects de l’Extrême-Orient contemporain au Palais du Commerce de Lyon, puis à partir de 1918-1919, un cours d’histoire de l’Extrême-Orient à la Faculté des lettres de l’université de Lyon, et un cours d’initiation à la langue japonaise à la Chambre de Commerce de Lyon. Retour au texte

128 Le Capes de japonais est créé en 2017. Retour au texte

129 Nous n’avons pas pu dresser la liste exhaustive des collègues recrutés au EFEO. Le travail reste à accomplir. Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Emmanuel Lozerand, « Un néo-japonisme d’après-guerre. Jean-Jacques Origas en son temps. », Etudes japonaises [En ligne], 2 | 2024, mis en ligne le 31 décembre 2024, consulté le 22 janvier 2025. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/etudes-japonaises/249

Auteur

Emmanuel Lozerand

(Inalco – IFRAE)