Traduction du poème par Nathalie Vincent-Arnaud

« Found in translation », traduction en français par Nathalie Vincent-Arnaud

Traduit de :
« Found in translation », version originale en anglais

Texte

J’ai toujours aimé lire de la poésie en traduction. C’est même comme cela que je préfère la lire.

La poésie, c'est le son que produit une langue lorsqu’elle s’échappe dans une autre.

Pour tout ce que l'on pense avoir échoué à rendre, il vaut mieux, comme on dit, donner libre cours à son imagination.

C’est ce qui donne au poème, même médiocre, une essence ineffable.

Le plaisir du lecteur est d’autant plus grand que son implication est grande.

Une mauvaise traduction, une traduction maladroite, possède un charme tout particulier.

Le poème, c'est tout ce que le traducteur ne peut jamais détruire.

Son désir de survie, son empressement à se trouver déraciné et à fuir sa terre d’origine est admirable, je dirais presque viril.

Un poème non traduit est trop lié à son auteur. Ce n’est que de la matière brute.

Un poème non traduisible à la signification bien gardée, aux frontières trop surveillées, mieux vaut le passer sous silence.

Durant des années, j’ai copié des auteurs du monde entier, puis un jour il m’est venu à l’esprit que c’était peut-être le traducteur, et non le poète lui-même, que j’imitais. Cette idée me réjouit et m’incite à continuer à écrire.

Ce serait merveilleux d’apprendre le français pour pouvoir lire William Carlos Williams.

Les traducteurs sont les vrais transcendantalistes.

Citer cet article

Référence électronique

Elaine Equi, « « Found in translation », traduction en français par Nathalie Vincent-Arnaud », La main de Thôt [En ligne], 10 | 2022, mis en ligne le 12 janvier 2023, consulté le 28 mars 2024. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/lamaindethot/1122

Auteur

Elaine Equi

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Traducteur

Nathalie Vincent-Arnaud

Université Toulouse-Jean Jaurès

nathalie.vincent-arnaud@univ-tlse2.fr